Le tic d’éructation, communément désigné tic en l’air, tic à l’air ou aérophagie, est un comportement stéréotypé oral pratiqué par les chevaux. Il est étroitement lié au tic à l’appui, mais ce sont en fait des comportements distincts.

Les chevaux tiquent en l’air en courbant l’encolure et en se servant de leur bouche pour aspirer de l’air dans l’œsophage crânien. Ils expulsent ensuite l’air hors de la bouche en émettant un bruit de rot ou une éructation. [2]

Les chevaux peuvent commencer à tiquer en réaction au stress, à l’ennui ou à l’inconfort gastro-intestinal. Bien que le comportement ne soit pas problématique au départ, il peut s’ancrer au fil du temps et devenir une habitude presque irréversible qui entraîne des conséquences néfastes pour la santé et le bien-être du cheval.

Lorsqu’un cheval développe le tic d’éructation, il importe de discuter avec le vétérinaire des causes éventuelles et des options de traitement.

Le tic d’éructation ou tic en l’air chez les chevaux

Le tic en l’air est un comportement répétitif. Le cheval cambre l’encolure et contracte ses muscles abdominaux pour aspirer de l’air, ce qui cause un mouvement de déglutition. Il éructe ou « rote » en expulsant l’air.

Certains chevaux n’adoptent ce comportement qu’en présence d’une situation ou d’un stimulus stressants. D’autres peuvent passer la plus grande partie de la journée à tiquer en l’air.

Les chevaux expriment le plus souvent cette stéréotypie dans l’écurie ou la stalle, mais ils peuvent également le faire au pré. [1]

Les chevaux qui tiquent à l’air sont souvent anxieux ou stressés et peuvent devenir difficiles à manipuler. Ils peuvent présenter d’autres comportements stéréotypés, tels que le tic à l’appui, la mastication du bois ou le tic de l’ours.

Le tic en l’air peut aussi faire en sorte que ces chevaux aient de la difficulté à se concentrer sur des tâches comme l’entraînement ou la course. Il peut d’autre part interférer avec leurs comportements alimentaires normaux et mener à une perte de poids.

Un vétérinaire ou un comportementaliste équin peut aider les propriétaires de ces équidés à élaborer un plan pour les empêcher de tiquer.

Il existe sur le marché plusieurs produits visant à dissuader les chevaux de tiquer en l’air, comme des bandes, des colliers et des muselières. Un entraînement visant la modification du comportement peut d’autre part être nécessaire pour les aider à abandonner cette habitude.

Quelle que soit la méthode choisie, il faut s’attaquer au problème dès que possible pour éviter que la stéréotypie ne devienne permanente et pour minimiser ses effets néfastes sur la santé de l’animal.

Les différences entre le tic d’éructation et le tic à l’appui

Le tic d’éructation ou tic à l’air ressemble beaucoup au tic à l’appui. Les deux comportements impliquent l’aspiration d’air et sont souvent exprimés pour les mêmes raisons.

Ils sont néanmoins différents, car les chevaux qui tiquent à l’appui saisissent un objet entre leurs dents lorsqu’ils aspirent de l’air.

Les chevaux qui tiquent à l’appui sont confrontés à des conséquences comme l’usure prématurée des dents et des problèmes dentaires, ce qui n’est pas le cas de ceux qui tiquent en l’air. Les incisives des animaux qui tiquent à l’appui s’usent plus rapidement.

Cette usure peut faire en sorte qu’ils développent des difficultés à mastiquer et avoir une incidence sur leur apport alimentaire et leur état de chair.

On estime qu’entre 2,4 et 4 % des chevaux tiquent à l’air ou à l’appui. [3][4] Le tic à l’appui est plus fréquent que le tic en l’air et il est mieux compris des chercheurs. [5]

Une grande partie de la recherche sur le tic à l’air et le tic à l’appui regroupe ces deux comportements en raison de leurs similitudes. [3][4]

Les différences entre le tic en l’air et l’aérophagie

Bien qu’on emploie souvent le terme « aérophagie » lorsqu’il est question du tic en l’air, une différente importante distingue ces deux troubles en dépit de leurs ressemblances. L’aérophagie est une pathologie chez les chevaux qui avalent de grandes quantités d’air, un comportement qui entraîne une distension de l’estomac et de la douleur.

Dans le cas de l’aérophagie, le cheval avale l’air qu’il aspire. Les chevaux n’avalent pas d’air lorsqu’ils tiquent à l’air ou à l’appui. [6]

Les stéréotypies

Le tic d’éructation est un exemple de stéréotypie orale. Une stéréotypie est un comportement répétitif qui est toujours le même et qui n’a aucune raison apparente. [7]

Les stéréotypies se développent en tant que mécanismes de protection contre le stress. Les comportements peuvent se poursuivre en réaction au stress ou simplement devenir une habitude que le cheval adopte.

Certains chevaux expriment le comportement stéréotypé à certains moments précis de la journée, comme avant ou après les repas, ou de manière aléatoire. [8][9]

Les stéréotypies orales incluent les suivantes :

  • le tic à l’air, aussi appelé tic en l’air ou tic d’éructation;
  • le tic à l’appui;
  • la mastication du bois;
  • les morsures aux flancs.

Les stéréotypies locomotrices incluent les suivantes :

  • le tic de l’ours;
  • le tic déambulatoire en stalle;
  • l’arpentage de clôture;
  • le cheval qui tape du pied;
  • les ruades au mur;
  • l’encensement.

Le cheval qui présente une stéréotypie paraît habituellement amaigri parce qu’il dépense plus d’énergie pour exprimer le comportement. S’il ne consomme pas plus de calories pour compenser l’énergie dépensée, il peut perdre du poids. [9]

Les principaux facteurs qui mènent au développement de stéréotypies chez les chevaux sont l’isolement des autres chevaux, le confinement qui restreint le mouvement et un régime alimentaire qui ne répond pas à leurs besoins nutritionnels et physiologiques. [10]

Pourquoi mon cheval tique-t-il en l’air?

Il existe des recherches approfondies sur les causes du tic à l’appui, mais un nombre moins important d’études a examiné les facteurs qui contribuent au tic à l’air.

Malgré tout, étant donné que ces comportements sont presque identiques, de nombreux facteurs à l’origine du tic à l’appui sont probablement responsables du tic en l’air.

Le tic à l’appui est un mécanisme d’adaptation qui aide les chevaux à apaiser leur stress. Les signes de stress chez les chevaux incluent une fréquence cardiaque accrue et l’augmentation du seuil nociceptif, c’est-à-dire la perception d’un stimulus d’inconfort.

Après le tic à l’appui, le cheval présente des changements physiologiques indicateurs d’un apaisement du stress, notamment une baisse de la fréquence cardiaque et du seuil nociceptif. On pense que des changements physiologiques similaires se produisent chez ceux qui tiquent en l’air. [11]

Les facteurs qui peuvent conduire les chevaux à développer le tic d’éructation ou le tic à l’appui incluent les suivants : [3][4][12][13][14][15]

  • l’isolement social;
  • l’ennui, le stress ou la frustration;
  • une prédisposition génétique;
  • une alimentation pauvre en fourrage et riche en concentrés;
  • le tempérament;
  • les méthodes de sevrage;
  • l’hébergement et la régie;
  • la race, l’âge et le sexe.

L’isolement social

Les chevaux sont des animaux qui vivent en troupeau et qui dépendent les uns des autres pour leur sécurité, l’interaction sociale et le toilettage mutuel. L’isolement des autres chevaux peut mener à l’ennui et à la frustration.

Le stress de l’isolement social peut les conduire à exprimer des stéréotypies comme le tic à l’air, le tic déambulatoire, le tic de l’ours ou le tic à l’appui. [4][15][16]

La prédisposition génétique

Certains poulains d’une jument qui tique en l’air peuvent éventuellement commencer à adopter la même stéréotypie. Les traits génétiques influent en partie sur l’apparition du tic d’éructation.

La recherche montre que jusqu’à 36 % des chevaux appartenant aux familles qui possèdent certains gènes vont tiquer en l’air ou à l’appui. [3]

Ceux qui soignent les chevaux croient souvent qu’ils imitent le tic à l’air en voyant leurs congénères qui tiquent. Toutefois, il n’existe aucune preuve qui confirme cette croyance.

Les chercheurs pensent maintenant que la corrélation du tic en l’air chez les chevaux hébergés ensemble s’explique plutôt par le lien héréditaire ou une régie dans un même milieu source de stress. [3][12]

L’alimentation

Une alimentation pauvre en fourrage et riche en concentrés, c’est-à-dire en céréales ou en aliments complets, accroît le risque d’acidose de l’intestin postérieur et peut contribuer à causer de l’anxiété. Cette dernière hausse à son tour le risque de développer le tic d’éructation.

Dans leur milieu naturel, les chevaux passent de 60 à 70 % de leur temps à brouter et ingèrent de grandes quantités de fourrage hypocalorique tout en parcourant de nombreux kilomètres chaque jour.

Dans la régie domestique, il n’est pas rare que les chevaux reçoivent un régime à haute teneur en céréales et une quantité restreinte de fourrage, divisés en un ou deux gros repas quotidiens. [16] Les chevaux mangent leurs rations rapidement et leur estomac reste vide pendant de longues périodes entre les repas.

D’autre part, certains chevaux domestiques passent peu de temps en liberté et sont confinés en stalle la plupart du temps. Ces conditions empêchent l’expression des comportements de recherche de nourriture qui leur sont naturels.

Lorsque le fourrage est limité, ils passent beaucoup moins de temps à brouter et à mastiquer, ce qui peut mener à l’ennui et au stress. Ils peuvent alors commencer à tiquer en l’air pour contrer l’ennui. [16]

Les ulcères gastriques

Le tic en l’air est lié à une fréquence plus élevée de formation d’ulcères gastriques chez les chevaux. Les ulcères sont des lésions ou des plaies ouvertes qui se forment sur la muqueuse protectrice de l’estomac.

Les équidés qui ont un accès limité au fourrage et qui passent de longues périodes sans manger courent un risque plus élevé de développer des ulcères gastriques. En effet, contrairement à d’autres mammifères, ils produisent constamment de l’acide gastrique, même lorsqu’ils n’ingèrent pas de nourriture.

Les chevaux nourris par intermittence passent moins de temps à mastiquer et sécrètent moins de salive. La salive est alcaline et aide à tamponner l’acide gastrique pour prévenir la formation d’ulcères.

Lorsque l’estomac est vide, il n’y a pas de contenu gastrique ou de salive pour tamponner l’acide gastrique et l’acidité excessive peut entraîner une ulcération de la région squameuse.

Le cheval peut commencer à tiquer en l’air pour sécréter plus de salive, ce qui hausse le pH de l’estomac et permet aux ulcères et aux lésions des muqueuses de guérir. [6][17]

Le tempérament

Les chercheurs ont constaté que les chevaux qui tiquent en l’air sont généralement plus nerveux et réactifs. Le tempérament de l’animal pourrait hausser la probabilité qu’il tique à l’air dans certaines situations, par exemple lorsque l’on restreint l’accès au fourrage. [12]

Cette observation suggère aussi qu’il peut y avoir une composante héréditaire qui le prédispose au tic en l’air, puisque la génétique influe en partie sur le tempérament du cheval. [3]

Les méthodes de sevrage

Les méthodes de sevrage peuvent par ailleurs avoir une incidence sur l’apparition du tic d’éructation chez les chevaux. Les poulains commencent souvent à exprimer ce comportement peu de temps après le sevrage. [12]

Les poulains qui sont brusquement séparés de leur mère sont plus susceptibles de tiquer que ceux laissés avec leur mère pour que le sevrage s’effectue naturellement. [18]

Les poulains hébergés dans une écurie ou une stalle plutôt qu’au pré avant le sevrage courent aussi un plus grand risque de développer le tic en l’air. [18] De plus, les poulains sevrés nourris avec des aliments concentrés sont quatre fois plus susceptibles de commencer à tiquer à l’air ou à l’appui. [12]

L’hébergement au pré et l’alimentation au foin après le sevrage réduit le risque qu’ils développent le tic en l’air. Cependant, si le fourrage qui n’est pas à base de foin comme l’ensilage ou l’ensilage préfané convient aux chevaux adultes, il augmente le risque d’apparition du tic en l’air chez les poulains sevrés. [18]

L’hébergement et la régie

Le fait d’héberger les chevaux à l’extérieur plutôt que dans une écurie ou une stalle diminue le risque d’apparition du tic d’éructation. Les stéréotypies comme le tic en l’air sont particulièrement courantes chez les chevaux de course, qui sont souvent confinés en stalle pendant la majeure partie de la journée. [3]

Les équidés hébergés en couple ou en troupeau sont également moins susceptibles de développer des stéréotypies, car ils ont des contacts sociaux et évitent l’ennui. [12]

Le sport équestre auquel est soumis le cheval affecte d’autre part sa probabilité de tiquer à l’air ou à l’appui, probablement en raison des pratiques d’hébergement et de régie propres à chaque discipline sportive.

Les chevaux de concours complet et de dressage sont plus enclins à tiquer que les chevaux d’endurance. Les cavaliers d’endurance entraînent généralement leurs animaux plusieurs heures par jour et les hébergent au pré, alors que les chevaux de dressage et de concours complet reçoivent souvent une quantité limitée de fourrage et vivent en stalle. [13]

La race, l’âge et le sexe

La race, l’âge et les caractéristiques sexuelles du cheval peuvent aussi influencer l’expression des comportements stéréotypés. La plupart des recherches se sont concentrées sur la prévalence du tic à l’appui dans différents groupes de chevaux, mais il est probable que ces facteurs aient aussi une incidence sur le tic à l’air.

Les recherches montrent que le risque de développer le tic à l’appui croît à mesure que les chevaux vieillissent. Les mâles courent d’autre part un plus grand risque de développer le tic à l’appui, possiblement à cause des différences entre les sexes ou des différentes pratiques d’hébergement selon qu’il s’agit d’étalons, de hongres et de juments. [15]

La race peut également influer sur le tic à l’appui, qui pourrait provenir d’un facteur héréditaire ou des différentes méthodes de régie en usage selon la race. Les pur-sang anglais (Thoroughbred) sont les chevaux les plus portés à tiquer à l’appui, suivis des races Warmblood, Quarter Horse, Arabe et Standarbred par ordre de prévalence du tic.

Une enquête portant sur les différences selon la race n’a constaté aucun signalement de tic à l’appui parmi les 100 chevaux Standarbred étudiés. [12][15]

Pourquoi le tic d’éructation est-il problématique?

Le tic à l’air est associé à un certain nombre de problèmes de santé tels que les coliques, les ulcères gastriques, les troubles respiratoires et la perte de poids.

Le tic à l’air et le tic à l’appui peuvent d’autre part diminuer les performances, contribuer à un mauvais état de chair et causer des troubles de comportement. [1]

Le tic à l’appui est un facteur de risque pour le développement de la maladie des motoneurones équine, une pathologie neurologique qui affecte généralement les chevaux plus âgés. [19]

Les coliques

Les chevaux qui tiquent en l’air ont un risque plus élevé de souffrir de colique, un terme général qui décrit les douleurs abdominales. Il existe plusieurs types de coliques. Toutefois, le tic en l’air est associé à la colique d’impaction qui cause la distension du côlon. [20]

Les chercheurs n’ont pas encore déterminé si c’est effectivement le tic d’éructation qui provoque les coliques ou si les facteurs qui mènent au tic chez le cheval sont également responsables des crises.

Les ulcères gastriques

On sait depuis longtemps que le tic à l’air est lié à un risque accru d’ulcération gastrique chez les chevaux.

Le tic d’éructation pourrait contribuer à la formation d’ulcères à cause de la contraction répétée des muscles abdominaux. Cette contraction exerce une pression sur la muqueuse de l’estomac et empêche l’apport sanguin normal dans la région, ce qui pourrait entraîner l’apparition d’ulcères.

Néanmoins, la recherche récente indique que le tic à l’air pourrait être une conséquence des ulcères plutôt qu’une cause. En effet, le tic à l’air accroît la sécrétion de salive pour lutter contre l’acidose gastrique et les dommages à la muqueuse intestinale. [12]

La perte de poids

Les chevaux qui tiquent à l’air peuvent perdre du poids parce qu’ils passent moins de temps à manger et dépensent plus d’énergie pour exprimer le comportement. [5][21]

Comment peut-on empêcher un cheval de tiquer en l’air?

Une fois qu’un cheval commence à tiquer en l’air, l’habitude est difficile à contrer. On peut lui faire porter un collier qui l’empêche de tiquer, ou, dans les cas extrêmes, pratiquer une intervention chirurgicale.

Cependant, il ne faut pas oublier que les chevaux commencent généralement à tiquer pour apaiser le stress. En l’empêchant d’exprimer le comportement, on lui retire l’unique moyen dont il dispose pour soulager son stress.

Cela crée une problématique pour son bien-être et peut le conduire à développer d’autres stéréotypies. [2]

Pour dissuader les chevaux de tiquer à l’air, il est préférable d’éliminer les facteurs de stress qui sont à l’origine du comportement en s’attaquant à leurs conditions d’hébergement et à leur alimentation.

Bien qu’ils n’éliminent pas entièrement le tic en l’air, ces changements garantiront que leurs besoins alimentaires et psychologiques sont satisfaits tout en leur procurant des conditions propices à leur bien-être. [2]

Le collier anti-tiqueur

Une sangle ou un collier anti-tiqueur est un dispositif placé sous la mâchoire autour de la partie supérieure de l’encolure qui exerce une pression sur les muscles de la gorge et le pharynx. Le collier gêne le cheval lorsqu’il tente de cambrer son encolure pour tiquer en l’air.

Le collier peut également être doté de goujons métalliques et être plus ou moins serré pour hausser le degré d’inconfort.

Les colliers anti-tiqueurs n’éliminent pas complètement la stéréotypie et mettent en jeu le bien-être de l’animal en raison de l’inconfort qui s’ensuit. Ces colliers empêchent le cheval de manifester un comportement qui l’aide à gérer son stress. [2]

Certains propriétaires rapportent qu’une fois la sangle anti-tiqueuse retirée, les chevaux tiquent encore plus fréquemment qu’auparavant. [12]

La thérapie par aversion

La thérapie par aversion est une autre méthode d’entraînement employée pour réduire le tic en l’air. Elle consiste à introduire un stimulus désagréable chaque fois que le cheval manifeste le comportement indésirable.

Ce traitement peut impliquer l’administration d’une décharge électrique à l’animal chaque fois qu’il courbe l’encolure pour tiquer. [14]

La thérapie par aversion peut l’empêcher temporairement de tiquer en l’air, mais elle soulève des questions concernant le bien-être des animaux. De plus, le comportement recommence souvent une fois que l’on retire le stimulus négatif. [17]

Le conditionnement par aversion peut augmenter le niveau de stress du cheval, qui peut alors adopter d’autres stéréotypies éventuellement plus graves que le tic d’éructation.

L’intervention chirurgicale

Plusieurs interventions chirurgicales existent qui consistent à retirer certaines parties des muscles ou des nerfs de la gorge du cheval afin qu’il ne puisse plus tiquer en l’air.

Ces opérations incluent la buccostomie, la myectomie et la neurectomie. [1][5][14][17]

La buccostomie

Le chirurgien crée des fistules buccales permanentes dans la bouche du cheval. La plupart des chevaux opérés recommencent à tiquer et l’opération laisse un tissu cicatriciel disgracieux.

L’opération de Forssell (la myectomie)

L’opération de Forssell consiste à retirer certaines parties de trois muscles de la gorge différents pour empêcher le cheval de tiquer. Le taux de réussite varie de 50 à 100 % selon l’importance des parties musculaires que le chirurgien retire.

Les interventions qui ne donnent pas les résultats attendus sont parfois suivies d’une deuxième opération pour retirer encore plus de muscle. Mais cette deuxième opération peut aussi échouer. Par ailleurs, l’opération de Forssell laisse une cicatrice importante sur le côté inférieur de l’encolure du cheval, souvent plus apparente que la cicatrice qui suit une buccostomie.

La neurectomie spinale bilatérale

Cette intervention implique l’ablation de nerfs pour empêcher le tic en l’air. Le taux de réussite est variable et les chevaux recommencent souvent à tiquer. La neurectomie laisse moins de cicatrices que la myectomie.

La neurectomie et la myectomie combinées

Le chirurgien retire certaines parties des nerfs et des muscles de la gorge. Le taux de réussite de l’opération varie selon les muscles et les nerfs retirés. La cicatrice est généralement moins apparente que celle laissée par l’opération de Forssell ou la neurectomie spinale bilatérale.

L’intervention de Forssell modifiée assistée par laser

il s’agit d’une version modifiée de l’opération de Forssell qui fait appel à un laser pour retirer certaines parties des muscles et des nerfs de la gorge. Le taux de succès de cette intervention est de 84 % et elle laisse très peu de cicatrices. C’est celle qui enregistre les meilleurs résultats pour le retour des chevaux à leur ancien niveau de performance.

Les effets indésirables de la chirurgie

Les interventions chirurgicales ne sont pas sans risque et les chevaux peuvent recommencer à tiquer après l’opération. De plus, la plupart des opérations pour empêcher le tic à l’air laissent des cicatrices disgracieuses et problématiques pour les chevaux de concours.

Certains des effets indésirables signalés à la suite de ces opérations incluent le sérome, l’hématome, le drainage de liquide par la plaie, l’infection, la pneumonie, la diarrhée et le rétrécissement de la trachée si l’animal opéré est âgé de moins de 2 ans.

Les opérations peuvent par ailleurs faire en sorte que les chevaux deviennent frustrés parce qu’ils sont incapables de tiquer lorsqu’ils sont confrontés à une situation stressante. [1][22][23]

Les produits pharmaceutiques

Certains emploient des opioïdes inhibiteurs pour empêcher les chevaux de tiquer en l’air. Cependant, une fois que les effets des médicaments s’estompent, le cheval recommence à tiquer. [17]

L’acupuncture

Il existe un projet de recherche portant sur l’efficacité de l’acupuncture pour traiter le tic d’éructation. L’étude a révélé que 67 % des chevaux traités ont abandonné le tic ou l’ont exprimé moins fréquemment.

Davantage de recherches sont nécessaires pour déterminer quand et à quelle fréquence on doit avoir recours à l’acupuncture pour traiter le tic en l’air, et pour identifier les effets indésirables qu’elle pourrait avoir sur le cheval. [24]

Les pratiques d’hébergement et de régie

On peut modifier l’hébergement et la régie du cheval pour minimiser ou éliminer les facteurs qui contribuent au stress.

L’hébergement au pré en troupeau permet au cheval de socialiser et de brouter du fourrage, en plus de lui procurer beaucoup de liberté de mouvement. Cette pratique contre les facteurs de stress qui contribuent souvent à la manifestation du tic en l’air. [4]

S’il est parfois nécessaire de garder le cheval en stalle, la pose de barreaux ou de grilles entre les stalles lui permet d’avoir des contacts sociaux avec ses voisins. [4] La pose de miroirs suspendus dans son milieu de vie peut également diminuer son degré de stress. [28]

Fournir au cheval des dispositifs d’enrichissement peut l’occuper, diminuer l’ennui et l’expression du tic à l’air ou à l’appui. Parmi les exemples de dispositifs d’enrichissement, mentionnons les jouets, un filet ou une mangeoire qui ralentit la consommation de fourrage ou les distributeurs d’aliments qui stimulent oralement le cheval.

Les pratiques alimentaires

Il est aussi possible d’adapter les pratiques alimentaires pour favoriser l’expression des comportements propres à l’espèce et améliorer le bien-être du cheval.

Si sa ration doit contenir des céréales, il est préférable de lui donner plus souvent des repas plus petits. L’estomac évacue les céréales plus rapidement que le foin. Les céréales sont également plus faciles à mastiquer et ne produisent pas autant de salive qui neutralise l’acide que le foin. [29]

Une ration qui comporte plus de 2 kilogrammes (4,4 livres) de céréales par jour double le risque d’ulcération gastrique[30] Parce qu’il existe une corrélation entre les ulcères et le tic en l’air, la réduction de la quantité de céréales ingérée pourrait aussi diminuer la fréquence de la stéréotypie.

La meilleure façon de favoriser la santé du cheval est de lui procurer une alimentation à base de fourrage. Tous les équidés doivent avoir accès au fourrage en tout temps pour prévenir l’ennui et réduire le risque de formation d’ulcères gastriques. [4][6][25]

Chez les animaux adultes, les fourrages autres que le foin, comme l’ensilage, l’ensilage préfané ou un mélange de plusieurs fourrages, peuvent aussi aider à réduire l’expression du tic d’éructation. Les chevaux plus jeunes qui sont toujours en croissance doivent être nourris au foin plutôt qu’à l’ensilage. [4][18]

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De plus, le tic en l’air est associé à un faible état antioxydant. La supplémentation d’antioxydants tels que le sélénium et le zinc peut abaisser le stress oxydatif chez les chevaux qui tiquent en l’air. [26][27]

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Références

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