J’aimerais partager avec vous des données scientifiques récentes qui semblent confirmer les observations de terrain beaucoup de pareurs, dont moi, quant à ce qui constitue un sabot en bonne santé. Lors de l’évaluation d’un sabot, nous avons tendance à nous concentrer sur l’apparence extérieure de la boîte cornée du sabot, comme la longueur de la pince et l’angle du talon. Bien qu’il s’agisse là d’indicateurs précieux, ils ne présentent qu’une partie de la problématique.

Les recherches de Pete Ramey, Robert Bowker et Debra Taylor mettent en lumière l’importance d’évaluer les structures internes pour vraiment déterminer la santé des sabots. Le niveau de développement de ces structures (ou leur absence) semble également prédire les chances qu’un cheval reste en bonne santé sur le long terme. Voyons quelques notions d’anatomie :

Anatomie du sabot de cheval

Hoof Anatomy

Sur cette image d’un sabot de cheval sauvage coupé au centre de la pointe, nous voyons un coussin plantaire magnifiquement développé juste au-dessus de la fourchette. Un coussin plantaire sain est composé de fibro-cartilage dense et possède une multitude de vaisseaux sanguins pour aider à dissiper les forces de réaction créées au moment ou le pied se pose au sol. Ensemble, ils protègent à la fois le tendon fléchisseur plantaire profond et la région naviculaire.

De chaque côté de l’os du pied se trouvent les cartilages latéraux, en bleu sur l’image ci-dessous. Ils aident à maintenir le sabot en bonne santé en lui permettant de se déformer latéralement (par exemple, si un talon atterrit sur une roche ou si un cheval se déplace en cercle). Comme le terrain ou l’équilibre sont souvent inégaux, il faut laisser au sabot une capacité de flexion pour s’y adapter.

Hoof Pic

Mécanique du sabot

Beaucoup d’experts s’accordent maintenant à dire que le talon doit être la première partie du sabot qui touche le sol. Examinons pourquoi. Si vous étiez un cheval de 500 kg, préféreriez-vous atterrir sur vos pinces (c.-à-d. l’os du pied) ou sur des tissus conçus pour absorber et dissiper l’énergie (fourchette, coussin plantaire, vaisseaux sanguins et cartilages latéraux) ?

Ce qui ne s’utilise pas s’atrophie. Cette sagesse que connaît tout sportif s’applique parfaitement à la situation de la partie postérieure du sabot. En tant que pareuse, j’ai appris à évaluer la partie postérieure du sabot en la palpant. Je fais tout ce que je peux pour que les chevaux dont je m’occupe posent d’abord le talon et j’adapte mon parage en conséquence. Même un mauvais sabot peut s’améliorer avec le temps s’il est soumis à une bonne stimulation.

J’ai découvert que les bottes et coussinets de sabots, en restaurant le confort, sont essentiels pour permettre aux chevaux de retrouver une bonne mécanique de posage de sabot au sol. Garder la fourchette en bonne santé et à l’abri des infections est un autre facteur clé, ce sera donc mon prochain sujet.

Si vous souhaitez des informations plus détaillées, je vous invite à consulter les liens ci-dessous. Regardez les vidéos qui montrent à quoi ressemblent une bonne et une mauvaise mécanique de posage de sabot au sol, puis essayez d’observer votre propre cheval en mouvement. Si la mécanique de son sabot est incorrecte, discutez des moyens de l’améliorer avec votre pareur.