L’eau est l’élément le plus vital de l’alimentation équine, mais elle est souvent négligée lorsqu’on considère les besoins nutritionnels de votre cheval.

L’hydratation influence plusieurs aspects de la santé du cheval, notamment la tolérance à l’exercice, la digestion et la régulation de la température. Non seulement vous devez vous assurer que votre cheval boit suffisamment d’eau, mais également qu’il dispose d’une eau de bonne qualité.

Tester la qualité de l’eau permet de déterminer si l’approvisionnement en eau de votre cheval est propre à la consommation et si vous devez envisager un système de traitement ou de filtration de l’eau.

Une analyse de l’eau vous renseignera également sur les niveaux de minéraux présents. Cela peut vous aider à remédier à tout déséquilibre alimentaire potentiel causé par la consommation d’eau.

Poursuivez votre lecture pour en apprendre plus sur l’analyse de l’eau pour les chevaux et sur la manière dont les propriétaires de chevaux peuvent promouvoir une saine hydratation via une gestion appropriée.

L’importance de l’hydratation pour les chevaux

L’eau représente environ 70% du corps d’un cheval adulte. Elle est impliquée dans presque toutes les fonctions corporelles, de la circulation à la digestion, en passant par la lubrification des articulations et la filtration des déchets. [1]

Un manque d’eau constitue une menace imminente pour les systèmes vitaux de votre cheval. Les chevaux déshydratés peuvent souffrir de problèmes graves tels que la léthargie, une impaction intestinale, une colique et une insuffisance rénale. [2][16]

Apport en eau

Un cheval moyen de 1 100 lb avec un mode de vie inactif requiert de 6 à 9 gallons (23 à 34 litres) d’eau par jour pour soutenir les fonctions corporelles normales dans des conditions thermoneutres. [3]

Des températures plus élevées et des charges de travail plus lourdes peuvent augmenter les besoins quotidiens en consommation jusqu’à 12 à 18 gallons (45 à 68 litres). Les juments en lactation ont également besoin de plus d’eau pour soutenir la production laitière. [4]

L’alimentation d’un cheval affecte également sa consommation d’eau. Les chevaux au pâturage obtiennent des quantités importantes d’eau en mangeant de l’herbe verte luxuriante à haute teneur en humidité. [5]

Si un cheval a une alimentation riche en protéines, il doit excréter l’excès d’azote via l’urine. Il boira donc plus d’eau pour soutenir la production accrue d’urine. [5]

Certaines conditions environnementales peuvent réduire la consommation volontaire d’eau. Par exemple, certains chevaux boivent moins d’eau en hiver si la température de l’eau est inférieure à 45 degrés Fahrenheit (7 degrés Celsius). [6]

Les impuretés de l’eau peuvent également entraîner une réduction de la consommation. L’eau contient souvent des minéraux, des bactéries, des algues et d’autres matières dissoutes. Ces substances peuvent avoir un impact sur l’appétence et la consommation volontaire.

Prévenir la déshydratation chez les chevaux

Les chevaux doivent avoir un libre accès en tout temps à de l’eau propre et fraîche. [3]

La plupart des chevaux préfèrent une eau entre 45 degrés et 65 degrés Fahrenheit (entre 7 et 18 degrés Celsius). Cependant, des preuves suggèrent que fournir de l’eau tiède à une température de 68 degrés Fahrenheit (20 degrés Celsius) favorise une meilleure hydratation par temps froid. [6]

L’ajout de sel nature en vrac à l’alimentation d’un cheval peut également encourager l’hydratation. Le sel est une source de sodium, un minéral essentiel qui joue un rôle dans la stimulation de la sensation de soif du cheval et dans le maintien de l’équilibre hydrique. [4]

Vous pouvez également favoriser l’hydratation en donnant à votre cheval un supplément d’électrolytes par temps chaud ou après l’exercice.

Une autre façon d’ajouter de l’eau dans l’alimentation de votre cheval est de faire tremper du foin ou de la moulée. Donner accès aux pâturages lorsqu’ils sont disponibles peut également augmenter la consommation d’eau. [5]

Les chevaux peuvent-ils boire trop d’eau?

Oui, les chevaux peuvent boire trop d’eau, mais la déshydratation est beaucoup plus courante. [3] La consommation excessive d’eau est plus fréquente chez les chevaux atteints de DPIP/la maladie de Cushing ou d’autres problèmes de santé entraînant un comportement anormal en matière de consommation d’eau. [7]

Le fait de boire trop d’eau stresse les reins du cheval et peut perturber l’équilibre électrolytique. [2] Cependant, la plupart des chevaux en bonne santé ne boivent pas au-delà des limites normales.

Analyse de la qualité de l’eau

Que la source d’eau de la ferme où vit votre cheval soit un puits privé, un approvisionnement public en eau, un étang, un lac ou une rivière, des analyses de la qualité de l’eau sont toujours recommandées. [18]

Une analyse d’eau examine les propriétés physiques, les microbes, les niveaux de minéraux et les composés toxiques. Il est suggéré de tester l’eau régulièrement à différentes périodes de l’année et selon les périodes de précipitations pour obtenir des résultats précis. [8]

Les propriétés physicochimiques ayant un impact sur l’appétence comprennent le pH, la dureté et la salinité de l’eau. La salinité mesure les concentrations de sel, tandis que la dureté fait référence à la quantité de magnésium et de calcium dans l’eau. [12]

L’eau peut aussi contenir d’autres minéraux qui ont un impact sur les rapports nutritionnels globaux dans l’alimentation d’un cheval. L’eau contenant des niveaux élevés de bactéries ou de substances toxiques n’est pas potable pour les chevaux. [8]

Voici quelques-unes des valeurs habituellement rapportées lors de votre analyse de la qualité de l’eau.

Comptage bactérien total

Le nombre total de bactéries lors d’une analyse de l’eau est rapporté en unités formant colonies (UFC).

L’eau consommée par les chevaux et autres animaux d’élevage doit contenir un nombre total de bactéries inférieur à 200 UFC pour 100 ml. [9]

Les analyses d’eau potable mesurent la concentration de deux catégories de bactéries : les coliformes totaux et les coliformes fécaux. Ces bactéries indiquent la présence d’eaux usées et de déjections animales. [9]

L’eau avec un nombre total élevé de bactéries peut avoir des niveaux élevés de nitrates. Les nitrates et les bactéries peuvent pénétrer dans l’approvisionnement en eau par le ruissellement de surface contaminé par des engrais. [18]

Coliformes totaux

Les coliformes totaux représentent un grand groupe de bactéries présentes dans l’environnement, le plus souvent dans le sol.

Le nombre total de coliformes peut être élevé dans les sources d’eau touchées par le ruissellement des eaux de surface. L’eau des puits peut également être contaminée par des micro-organismes lorsque des problèmes structurels tels que des couvercles brisés laissent entrer des débris, des insectes ou des rongeurs. [19][20]

Des études sur les ruminants indiquent qu’un nombre de coliformes supérieur à 1 bactérie par 100 ml provoque la diarrhée chez les veaux, tandis que les bovins plus âgés peuvent tolérer une eau contenant de 20 à 50 coliformes par 100 ml. [9]

Les propriétaires de chevaux pourraient bénéficier de davantage de recherches sur les effets des concentrations acceptables de coliformes totaux chez les chevaux.

Coliformes fécaux

Le groupe des coliformes fécaux comprend les bactéries que l’on trouve couramment dans les intestins des animaux à sang chaud. [21] E. Coli est un coliforme fécal bien connu.

Dans un échantillon d’eau, ce type de bactérie peut indiquer une contamination fécale récente, entraînant un risque plus élevé d’exposition à des agents pathogènes. [21]

Les chevaux ne doivent pas consommer d’eau contenant des coliformes fécaux à moins qu’elle ne soit adéquatement traitée. [3]

Nitrates

Le nitrate est une forme naturelle d’azote présente dans les engrais. Les bactéries de l’intestin postérieur peuvent convertir les nitrates en nitrite, un composé potentiellement toxique. [22]

Les nitrites nuisent à la santé des chevaux et des humains car ils peuvent limiter le transport de l’oxygène dans le sang en déplaçant l’oxygène sur la molécule d’hémoglobine. [10]

Les chevaux sont plus résistants à la toxicité du nitrate que les bovins, mais l’eau contaminée peut néanmoins provoquer des troubles gastro-intestinaux. [9]

Une eau contenant 400 mg/L de nitrate est généralement sans danger pour les chevaux. [23]

Sulfates

Les sulfates sont des sels minéraux contenant du soufre qui sont toxiques pour les chevaux à des concentrations élevées. [11]

La décomposition des matières animales et végétales produit ce composé. Certains sulfates sont également des sous-produits de la production industrielle. [11]

Bien que les chevaux aient une tolérance élevée au soufre, des études de cas ont établi un lien entre des niveaux excessifs de sulfate et des poussées de diarrhée ainsi qu’une mort subite. [11]

Certaines régions d’Amérique du Nord ont des eaux naturellement riches en soufre caractérisées par une odeur d’œufs pourris. À moins que votre analyse d’eau ne fasse état de concentrations de sulfate inquiétantes, des niveaux de soufre légèrement élevés n’ont généralement d’impact que sur l’appétence. [24]

Minéraux

L’eau dure contient des niveaux élevés de minéraux dissous. En plus du soufre, d’autres minéraux présents dans certaines sources d’eau comprennent le calcium, le magnésium, le fer, le manganèse, le fluorure et le sodium. [17]

La dureté est déterminée principalement par la quantité de calcium et de magnésium présente dans l’échantillon d’eau. Si vous pensez que votre source d’eau est dure, une analyse d’eau peut aider à déterminer si ces concentrations auront un impact sur la santé de votre cheval. [12]

De nombreux propriétaires de chevaux s’inquiètent des sources de fer contenues dans l’alimentation des chevaux. Bien que la plupart des eaux ne contiennent pas suffisamment de fer pour risquer une toxicité ferreuse, des niveaux élevés de ce minéral ont un impact sur l’absorption d’autres minéraux, tels que le zinc et le cuivre.

Des recherches récentes suggèrent que les chevaux exposés de manière prolongée à des niveaux élevés de fer dans l’eau, le foin ou l’herbe peuvent développer des problèmes hépatiques dus à une surcharge chronique en fer. [13]

pH de l’eau

L’acidité ou le pH de votre eau peut avoir un impact sur l’appétence de l’eau pour vos chevaux. [14]

L’échelle de pH mesure le degré d’acidité ou de basicité d’une substance sur une plage de 0 à 14. L’eau pure a un pH naturel de 7, tandis qu’un pH inférieur à 7 indique une acidité.

Dans une étude, les chevaux ayant reçu de l’eau provenant d’un seau témoin avec un pH de 7,5 ont bu plus que les chevaux à qui on a proposé de l’eau plus acide avec des niveaux de pH de 5,0, 3,6 et 2,9. [14]

Matières dissoutes totales

Les matières dissoutes totales, ou MDT, représentent la concentration totale de toutes les substances et contaminants dans un test d’analyse d’eau. [17]

La limite supérieure sécuritaire pour les sources d’eau équines est de 6 500 ppm de MDT. L’eau douce a un indice de MDT inférieur à 1 500 ppm et l’eau est considérée comme salée si la mesure de MDT dépasse 5 000 ppm. [15]

Gestion de l’eau pour les chevaux

L’analyse de la qualité de l’eau est un élément important de la gestion de la santé de votre cheval. Tester l’eau peut garantir qu’elle est propre à la consommation et identifier toute cause à l’origine des problèmes d’appétence.

En fonction des résultats de votre test d’eau, vous devrez peut-être mettre en œuvre des stratégies de gestion pour préserver ou améliorer la qualité de l’eau et favoriser l’hydratation.

Sources d’eau propre

Les propriétaires de chevaux doivent garder les abreuvoirs, les seaux d’eau et les réservoirs aussi propres que possible. L’eau stagnante et les abreuvoirs sales peuvent menacer la santé de votre cheval en permettant la croissance d’algues, de bactéries et d’autres microbes. [9]

La plupart des chevaux trouvent également l’eau fraîche et propre plus agréable au goût. Pour éviter la contamination et une consommation réduite, les réservoirs d’eau doivent être frottés et nettoyés au moins une fois par semaine.

Traitement et filtration de l’eau

Les traitements de l’eau ou les systèmes de filtration peuvent améliorer la qualité de l’eau en l’adoucissant, en la purifiant, en la clarifiant ou en la désodorisant. [17]

Les filtres à eau peuvent éliminer les composés indésirables, les matières organiques et autres contaminants de l’eau. [3]

Les systèmes de filtration d’eau commerciaux peuvent constituer une solution incroyablement efficace aux problèmes d’eau.

Qualité de l’eau lorsque vous voyagez avec votre cheval

Si vous voyagez fréquemment avec votre cheval pour des compétitions ou des entraînements, vous pourriez faire face à une qualité d’eau variable sur la route.

Certains chevaux boivent moins dans de nouveaux endroits en raison des différences de goût et d’odeur. Pour les trajets courts, pensez à apporter votre propre eau ou à acheter de l’eau filtrée que vous pourrez transporter dans une carafe portable.

Vous pouvez également contrecarrer les problèmes d’appétence en traitant l’eau avec des arômes tels que de la poudre d’électrolytes pour encourager les chevaux à boire davantage. Une saveur familière facilitera la transition vers un nouvel emplacement.

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Résumé

  • L’eau est le nutriment le plus vital pour la santé des chevaux et est souvent négligée lors de l’évaluation de l’alimentation et de la gestion des chevaux.
  • Une eau de mauvaise qualité peut réduire l’appétence et augmenter le risque de déshydratation.
  • La plupart des eaux contiennent des minéraux supplémentaires, des microbes et d’autres matières dissoutes.
  • L’analyse de l’eau peut garantir que votre eau est propre à la consommation et déterminer si des traitements spécifiques pourraient améliorer son appétence.
  • Des pratiques stratégiques de gestion de l’eau peuvent garantir que votre cheval reçoit une eau de bonne qualité et qu’il en consomme une quantité adéquate.

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Références

  1. Geor, R. et al. Hydration effects on physiological strain of horses during exercise-heat stress. J of Appl Physiol. 1998.
  2. Geor, R. et al. Acute Renal Failure in Horses. Vet Clin North Am Equine Pract. 2007.
  3. Hinton, M. On the Watering of Horses: A Review. Equine Vet J. 1978.
  4. Coenen, M. Exercise and stress: impact on adaptive processes involving water and electrolytes. Livest Product Sci. 2005.
  5. Hyslop, J. Relationship between crude protein intake and water intake in forage-based equine diets. BSAP Occas Pub. 2004.
  6. Kristula, M. et al. Drinking water temperature affects consumption of water during cold weather in ponies. Appl Animal Behav Sci. 1994.
  7. Morgan, R. et al. Dysregulation of Cortisol Metabolism in Equine Pituitary Pars Intermedia Dysfunction. Endocrinology. 2018
  8. Richardson, S. Water analysis: Emerging Contaminants and Current Issues. Analyst Chem. 2009.
  9. LeJeune, J. et al. Livestock Drinking Water Microbiology and the Factors Influencing the Quality of Drinking Water Offered to Cattle. J of Dairy Sci. 2001.
  10. Kim-Shapiro, D. et al. The reaction between nitrite and hemoglobin: the role of nitrite in hemoglobin-mediated hypoxic vasodilation. J or Inorg Biochem. 2005.
  11. Burgess, B. et al. Excessive sulfate and poor water quality as a cause of sudden deaths and an outbreak of diarrhea in horses. Can Vet J. 2010
  12. Elinder, C. et al. Water hardness in relation to cadium accumulation and microscopic signs of cardiovascular disease in horses. Arch Environ Health. 1980.
  13. Theelen, M. Chronic iron overload causing hemochromatosis and hepatopathy in 21 horses and one donkey. Equine Vet J. 2019.
  14. Carson, J. Discrimination of Water Acidity by Mature Horses. J of Equine Vet Sci. 2011.
  15. Corwin, D. et al. Salinity: Electrical conductivity and total dissolved solids. Soil Sci Societ of America J. 2020.
  16. White, N. et al. Treatment of Impaction Colics. Vet Clin North Am Equine Pract. 1997.
  17. Petrovic, M. et al. Analysis and removal of emerging contaminants in wastewater and drinking water. Trends in Analyt Chem. 2003.
  18. Bott, R. et al. Environmental Implication of Nitrogen Output on Horse Operations: A Review. J Equine Vet Sci. 2016.
  19. Reitter, C. et al. Seasonal dynamics in the number and composition of coliform bacteria in drinking water reservoirs. Sci Total Environ. 2021.
  20. Some, S. et al. Microbial pollution of water with special reference to coliform bacteria and their nexus with the environment. Energy Nexus. 2021.
  21. Jamieson, R. et al. Sources and Persistence of Fecal Coliform in a Rural Watershed. Water Qual Res J Canada. 2003.
  22. Tiso, M. et al. Nitrate Reduction to Nitrite, Nitric Oxide, and Ammonia by Gut Bacteria under Physiological Conditions. PLOS ONE. 2015
  23. Oruc, H. et al. Nitrate Poisoning in Horses Associated With Ingestion of Forage and Alfalfa. J Equine Vet Sci. 2010.
  24. Reinhart, K. et al. Capacity of Plants to Accumulate Sulfur and Improve the Quality of Livestock Drinking Water. Rangeland Ecol and Manag. 2021.