L’échauffement ou pourriture de la fourchette désigne une infection qui se développe dans la fourchette de l’un ou de plusieurs pieds du cheval. La cause est un agent pathogène qui peut être d’origine fongique ou bactérienne. Fusobacterium necrophorum est la bactérie la plus souvent associée à l’échauffement de la fourchette. [1]

Les agents pathogènes qui causent l’échauffement sont plus susceptibles d’infecter les sabots avec une fourchette aux lacunes profondes. Les milieux humides et souillés contribuent au développement de cette infection, car les agents pathogènes responsables de l’échauffement prospèrent dans ces conditions.

Les signes usuels d’échauffement de la fourchette incluent la sensibilité et un écoulement nauséabond qui émane des sabots. On diagnostique souvent cette pathologie en inspectant visuellement le pied et en vérifiant l’état de santé des tissus de la fourchette.

L’échauffement peut progresser et causer éventuellement une boiterie permanente si les tissus du pied subissent des dommages importants. Il faut le soigner rapidement pour arrêter la propagation de l’infection.

Le traitement de la pourriture de la fourchette implique le retrait du tissu nécrosé et l’aseptisation du sabot qui doit rester propre pendant la guérison. Les stratégies de régie pour prévenir l’échauffement de la fourchette et soutenir le rétablissement des sabots ont pour objectif d’entretenir un milieu de vie propre pour le cheval.

Qu’est-ce que l’échauffement de la fourchette?

L’échauffement ou pourriture de la fourchette est une infection bactérienne relativement fréquente du pied équin qui peut affecter un seul sabot ou les quatre pieds à la fois.

L’échauffement de la fourchette touche habituellement les lacunes médiale et latérales, soit les sillons qui se trouvent au centre et de chaque côté de la fourchette. Celles-ci forment une structure triangulaire sur la face inférieure du sabot. Il peut également se produire dans les talons.

Plusieurs micro-organismes bactériens ou fongiques peuvent mener à l’échauffement, mais la bactérie Fusobacterium necrophorum en est la cause la plus fréquente.

La pourriture de la fourchette peut entraîner des dommages aux tissus des sabots qui s’échelonnent de mineurs à importants. Il faut la soigner pour l’empêcher de se propager. Sans traitement, l’infection peut endommager les parties sensibles du pied, y compris les couches lamellaires et le coussin plantaire, et éventuellement conduire à une boiterie qui peut être temporaire ou permanente.

Un écoulement nauséabond qui émane des sabots infectés est un symptôme courant de pourriture de la fourchette. Les pieds atteints d’échauffement de la fourchette peuvent être sensibles lorsqu’on y exerce une pression.

On sait qu’un milieu humide et souillé crée des conditions favorables à la multiplication des organismes bactériens ou fongiques qui causent de la pourriture de la fourchette.

La prévalence

Les troubles des pieds sont fréquents chez les chevaux. Une étude a révélé que 85 % des chevaux examinés lors d’un parage d’entretien présentaient au moins une forme de trouble des pieds. [2]

On ne connaît pas le nombre exact de chevaux qui souffrent d’échauffement de la fourchette. Cette pathologie touche les chevaux de toutes les races et de tous les âges.

Une étude menée aux Pays-Bas a évalué 942 chevaux choisis au hasard et a découvert que 45 % des sujets étaient atteints d’échauffement de la fourchette[2]

Les signes d’échauffement de la fourchette

Selon la gravité de l’infection, l’échauffement de la fourchette peut donner lieu à une série de signes cliniques, notamment :

  • une sensibilité ou de la douleur aux pieds;
  • un écoulement fétide qui ressemble à du goudron et qui émane des sabots infectés;
  • le ramollissement de la fourchette;
  • la présence de tissu nécrosé (tissu mort) dans le sabot;
  • l’enflure de la partie inférieure du membre si l’infection est grave;
  • une boiterie dans les cas avancés;
  • le manque d’énergie.

La douleur causée par l’échauffement croît à mesure que l’infection se propage plus profondément dans les tissus des pieds.

Les causes de l’échauffement de la fourchette

L’infiltration d’organismes bactériens ou fongiques dans les tissus du sabot cause l’échauffement de la fourchette. Fusobacterium necrophorum, une espèce bactérienne anaérobique, est l’agent pathogène bactérien le plus souvent impliqué dans cette pathologie.

Les facteurs suivants peuvent favoriser l’apparition de l’échauffement de la fourchette :

Les sabots aux talons fuyants

Les chevaux dont les talons sont fuyants ont souvent des lacunes profondes et étroites. Ils courent ainsi un risque accru d’échauffement de la fourchette s’ils sont exposés à un milieu de vie humide et souillé.

Les sabots dont la fourchette est encastrée ont tendance à accumuler plus de boue et de saleté. Les lacunes profondes et étroites emprisonnent l’humidité et les impuretés chargées de bactéries dans les pieds et créent un milieu idéal pour le développement de l’infection.

Les causes environnementales

Les micro-organismes qui causent l’échauffement de la fourchette peuvent se multiplier dans certaines conditions comme une litière profondément souillée, la boue ou les pâturages très humides. Les chevaux qui vivent dans ces conditions courent le risque de contracter la pourriture de la fourchette.

Les problèmes de régie

Les sabots qui ne sont pas curés quotidiennement sont plus enclins à souffrir d’échauffement de la fourchette. Les sabots négligés ou mal parés tendent à accumuler plus d’humidité et de boue ou de saleté qui se logent dans les lacunes.

Le port continu de plaques sous le sabot peut favoriser l’accumulation de bactéries responsables de la pourriture de la fourchette dans les lacunes, car les plaques emprisonnent l’humidité contre la sole.

Le diagnostic

Lorsqu’on soupçonne qu’un cheval souffre d’échauffement de la fourchette, il est préférable de demander au vétérinaire de confirmer le diagnostic. L’examen physique du sabot permet de déterminer si la fourchette est infectée.

Le vétérinaire vérifie les signes d’infection tels que l’écoulement, l’odeur et la présence de tissu nécrosé. Il évalue également la possibilité de boiterie et la réaction du cheval en exerçant une pression sur la fourchette pour savoir si le sabot est douloureux.

Le pronostic

S’ils sont soignés correctement, le pronostic d’une guérison complète est favorable pour les chevaux qui ont reçu un diagnostic d’échauffement de la fourchette. Il faut traiter rapidement l’infection pour éviter qu’elle ne se propage plus profondément dans les tissus du pied.

Si elle a progressé au point de devenir chronique ou si elle a pénétré plus profondément dans les pieds, la destruction des tissus peut provoquer une boiterie.

Le traitement des chevaux atteints d’échauffement de la fourchette

Les infections bénignes ou modérées demandent généralement de 7 à 14 jours pour disparaître dans les sabots touchés. Les chevaux atteints d’une infection avancée peuvent nécessiter une période de traitement plus longue pour guérir complètement.

L’entretien des pieds équins

Le retrait du tissu nécrosé

Le traitement de l’échauffement de la fourchette requiert le retrait des tissus morts du pied par un pareur, un maréchal-ferrant ou un vétérinaire. Ce dernier peut devoir administrer un sédatif au cheval ou procéder à une anesthésie locale pour compléter l’intervention.

S’il doit retirer une partie importante de la muraille, le pareur ou le maréchal-ferrant peut combler le défaut avec un matériau acrylique une fois l’infection traitée.

Après le retrait de tout tissu nécrosé, on aseptise les sabots touchés avec une solution d’iode pour détruire les micro-organismes responsables de l’infection. On doit nettoyer les pieds quotidiennement pour stimuler la guérison.

Le nettoyage et le trempage quotidiens

On retire délicatement tous les jours les impuretés et le tissu mort des sabots affectés à l’aide d’un cure-pied.

Une brosse douce ou des cotons-tiges imbibés d’iode dilué ou d’une autre solution antiseptique sont idéaux pour nettoyer les sabots après le retrait des impuretés et des tissus morts. Il faut éviter d’utiliser des solutions acides pour nettoyer les sabots, car elles peuvent détruire les tissus sains.

Le trempage des pieds de 20 à 30 minutes chaque jour peut contribuer à guérir l’échauffement. Les sels d’Epsom sont utiles pour éliminer l’infection.

Après avoir nettoyé ou fait tremper les pieds, il faut les assécher soigneusement à l’aide d’écouvillons propres.

La protection des sabots

Après le nettoyage quotidien des sabots affectés, il peut être nécessaire d’appliquer un bandage entre les trempages jusqu’à ce que de nouveaux tissus sains aient le temps de repousser dans la fourchette. On peut aussi envelopper la lacune médiale de la fourchette avec du coton imbibé d’une solution désinfectante pour éradiquer l’infection.

Les hipposandales peuvent être utiles pour garder les pieds du cheval propres pendant que les tissus internes guérissent. De nombreux détaillants de matériel équestre proposent des hipposandales dans une gamme de tailles et de modèles.

La ferrure

Le ferrage des sabots affectés peut être bénéfique s’ils sont mal équilibrés ou si les talons manquent de stabilité. La ferrure peut aussi améliorer la circulation d’air sous le pied.

Les médicaments

Il peut être nécessaire d’administrer aux cas avancés d’échauffement de la fourchette des antibiotiques par voie orale ou par injection pour combattre l’infection, ainsi que des analgésiques pour soulager la douleur.

Il existe des médicaments topiques conçus pour traiter le tissu infecté du sabot. On doit appliquer ces produits après le nettoyage, sur une fourchette propre et sèche.

L’immunisation contre le tétanos

Les chevaux qui n’ont pas reçu récemment le vaccin contre le tétanos devraient être immunisés afin de réduire le risque de contracter cette maladie. Le tétanos est une maladie grave du système nerveux qui peut être fatale.

Clostridium tetani, la bactérie sporulée responsable du tétanos, vit dans le sol. Elle peut pénétrer dans l’organisme à travers le tissu compromis du sabot.

La régie

Puisque l’exposition à des conditions humides peut favoriser la croissance bactérienne et fongique, on doit héberger les chevaux qui se remettent de la pourriture de la fourchette dans un milieu propre et sec.

Le suivi vétérinaire

Si l’état de la fourchette du cheval ne s’améliore pas avec le traitement et si une boiterie se manifeste ou s’aggrave, la meilleure chose à faire est d’appeler le vétérinaire.

Les mesures d’hygiène

Lorsqu’on manipule des sabots infectés par les bactéries qui causent l’échauffement, il est prudent de porter des gants de protection individuelle en latex et de se laver les mains par la suite pour éviter la propagation des microbes.

La prévention

Les pratiques de régie suivantes peuvent prévenir ou diminuer le risque d’apparition de la pourriture de la fourchette.

1) Maintenir un milieu de vie propre et sec

La propreté des aires de mise en liberté et des stalles est essentielle pour éviter l’échauffement de la fourchette. L’enclos de mise en liberté où le cheval passe la plus grande partie de son temps doit être asséché.

Les stalles doivent être propres. Il faut enlever la litière souillée et le fumier tous les jours. Le nettoyage hebdomadaire des abris extérieurs permet d’éviter que le fumier s’accumule dans les aires où se tient le cheval.

Il importe par ailleurs de prendre des mesures pour minimiser la boue dans les enclos de mises en liberté. On peut éviter l’accumulation d’eau et de boue dans les zones basses et à forte circulation en les remplissant de sable, d’écorce de bois, de sciure de bois, de gravier ou d’asphalte concassé.

L’épandage dans les pâturages d’une base de gravier surmontée d’une couche de gravier rond de la taille d’un pois profonde d’environ 4 pouces crée une zone d’évacuation du surplus d’humidité.

En modifiant l’emplacement des aliments dans l’enclos de mise en liberté du cheval chaque jour, on empêche la boue de se former dans ces aires à forte circulation.

Un système de drainage efficace dans les paddocks et autour de l’écurie empêche l’eau et la boue de s’accumuler.

L’amélioration de la ventilation dans l’écurie permet d’éviter que l’humidité et la moiteur s’y accumulent. Cette mesure favorise également la santé des systèmes respiratoire et immunitaire du cheval.

2) Curer et inspecter régulièrement les sabots

Des sabots entretenus et propres sont essentiels pour prévenir la pourriture de la fourchette. On doit curer quotidiennement les pieds du cheval pour enlever la saleté, les impuretés et l’excès d’humidité.

Chaque nettoyage est une occasion de vérifier l’intégrité structurelle et l’état général des sabots. Il importe de rester à l’affût des signes d’abcès et de maladie de la ligne blanche, aussi causés par des agents infectieux qui s’infiltrent dans les tissus des pieds.

3) Confier régulièrement le cheval aux soins du pareur ou du maréchal-ferrant

Les chevaux doivent recevoir régulièrement les soins d’un pareur ou d’un maréchal-ferrant, soit toutes les quatre à six semaines. Les problèmes de sabots sont susceptibles d’être détectés plus tôt si l’intervalle entre les visites du pareur ou du maréchal-ferrant est plus court.

En parant et en équilibrant correctement les sabots, on évite les talons fuyants et les lacunes profondes. Si nécessaire, le pareur ou le maréchal-ferrant retire les morceaux de fourchette détachés ou déchiquetés qui laissent un espace où peuvent se multiplier les bactéries.

Lorsque la fourchette est parée correctement, les impuretés se détachent naturellement et facilement du sabot en mouvement qui s’évase et se contracte.

4) Appliquer des produits de soin des sabots

Les produits conçus pour durcir les sabots peuvent aider à assécher la sole du pied si elle ramollit trop. Le sabot doit être propre avant d’appliquer les produits de durcissement pour éviter d’emprisonner les micro-organismes contre la sole.

Il faut toutefois éviter de trop assécher le pied, car cela peut favoriser l’apparition de seimes et causer des dommages structurels aux sabots, qui offrent alors un point d’entrée aux agents pathogènes.

Des produits tels que Keratex ou ThrushBuster peuvent aider à protéger le sabot des agents pathogènes. Une fois appliqué, ThrushBuster forme une barrière qui aide à empêcher l’infiltration de la saleté et du fumier dans la fourchette. Cette barrière peut durer plusieurs jours.

Il est préférable de demander conseil au vétérinaire avant d’utiliser des produits pour traiter un cas d’échauffement de la fourchette.

5) Donner au cheval une alimentation équilibrée

Pour développer et entretenir des pieds en bonne santé, les chevaux ont besoin d’une alimentation équilibrée qui leur fournit des quantités adéquates de vitamines et de minéraux essentiels. [3][4][5][6][7][8]

Les principaux nutriments aux propriétés connues qui favorisent l’intégrité des sabots incluent la biotine, le cuivre, le sélénium et le zinc. Pour un cheval de 500 kilogrammes à l’entretien, les quantités optimales de chacun de ces nutriments sont les suivantes :

Les chevaux devraient recevoir un supplément de vitamines et de minéraux de grande qualité fabriqué à base d’oligo-éléments organiques. L’organisme absorbe et exploite mieux les nutriments organiques que les oligo-éléments inorganiques.

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