Quelles sont les différences entre les ulcères non glandulaires et glandulaires chez les chevaux? Le diagnostic de syndrome d’ulcération gastrique équin (EGUS en anglais) englobe différents types d’ulcères d’estomac qui peuvent affecter les chevaux.

De nouvelles études suggèrent néanmoins qu’il est plus juste de classer les ulcères gastriques en deux syndromes différents selon leur emplacement dans l’estomac.

Le syndrome d’ulcération gastrique non glandulaire équin (ESGUS en anglais) désigne les ulcères qui se forment dans le tissu épidermoïde ou squameux qui se trouve dans la partie supérieure de l’estomac.

Le syndrome d’ulcération gastrique glandulaire équin (EGGUS en anglais) fait référence aux ulcères qui apparaissent dans le tissu glandulaire de la partie inférieure de l’estomac. [1][2]

Les ulcères gastriques équins sont extrêmement fréquents et touchent jusqu’à 93 % des chevaux. Ce sont des lésions douloureuses qui se forment dans la muqueuse du tractus gastro-intestinal.

Les ulcères peuvent nuire à l’assimilation des nutriments, causer de la douleur, engendrer des complications digestives et mener à une baisse de performance du cheval.

Traditionnellement, les vétérinaires et les propriétaires de chevaux soignaient et géraient tous les ulcères d’estomac de la même manière. Cependant, la physiologie étiologique des ulcères diffère selon la partie de l’estomac où ils se forment.

Les études révèlent que les facteurs de risque et les causes d’ulcération non glandulaire diffèrent de ceux de l’ulcération glandulaire. La médecine vétérinaire recommande désormais différentes stratégies de traitement et de gestion selon qu’il s’agit d’ulcères glandulaires ou non glandulaires.

Comprendre les différences entre ces deux syndromes d’ulcération peut permettre d’identifier, de prévenir et de gérer les ulcères gastriques chez les chevaux.

Un survol des ulcères gastriques

Les ulcères gastriques équins sont des plaies ou des lésions qui se forment dans la muqueuse de l’estomac. Le syndrome d’ulcération gastrique équin est l’un des troubles de santé les plus fréquemment diagnostiqués chez les chevaux.

Le syndrome d’ulcération gastrique équin est l’appellation générique qui désigne habituellement ce diagnostic. Ce syndrome peut inclure des ulcères dans les régions non glandulaire et glandulaire.

Les ulcères qui apparaissent dans la région non glandulaire de la partie supérieure de l’estomac sont plus fréquents que ceux qui se développent dans la région glandulaire de la partie inférieure. Cela est dû en grande partie aux différents systèmes de défense naturelle contre l’ulcération de ces deux parties de l’estomac.

Nous examinons plus bas d’autres différences concernant les facteurs de risque, la causalité, le diagnostic, le traitement et la prévention des ulcères non glandulaires par rapport aux ulcères glandulaires. [1]

Stomach Ulcers Location in Horses
diagramme gracieuseté du Dr Raymond J. Geor

Légende

Anglais Français
Squamous area Région non glandulaire (squameuse ou épidermoïde)
Glandular area Région glandulaire
Esophagus Œsophage
Pylorus Pylore
Duodenum Duodénum

 

L’estomac du cheval est un petit organe qui s’avère malgré tout complexe. On peut le diviser en deux parties : la région non glandulaire et la région glandulaire. Les ulcères se forment dans ces deux régions pour des raisons différentes.

 

Le syndrome d’ulcération gastrique non glandulaire équin (ESGUS en anglais)

Jusqu’à 80 % de tous les ulcères équins se développent dans la région non glandulaire de l’estomac. Les scientifiques comprennent bien les causes et les facteurs de risque de l’ulcération gastrique non glandulaire.

La région non glandulaire, parfois désignée région squameuse ou épidermoïde, représente environ un tiers de l’estomac. La nourriture traverse l’œsophage et pénètre dans la région non glandulaire avant d’atteindre la région glandulaire. [2]

Les cellules qui forment l’épithélium de la muqueuse de la région non glandulaire ne sécrètent pas de mucus ou de bicarbonate. C’est ce qui distingue cette partie de l’estomac de la région glandulaire. Celle-ci est capable de produire du mucus ou du bicarbonate.

Le mucus sécrété par les cellules épithéliales forme une membrane muqueuse qui protège le tissu de l’estomac des acides gastriques. La muqueuse gastrique sécrète aussi du bicarbonate qui aide à neutraliser les acides dans l’estomac.

La région glandulaire de l’estomac est mieux protégée contre les ulcères grâce à ces mécanismes de défense. En revanche, la muqueuse de la région non glandulaire de l’estomac n’a pas la capacité de sécréter du mucus ou du bicarbonate. Elle n’est donc pas aussi bien protégée.

C’est pour cette raison que le syndrome d’ulcération gastrique non glandulaire équin est nettement plus répandu que l’ulcération glandulaire. [3]

Il est à noter que la région non glandulaire de l’estomac ne sécrète pas en soi d’acides gastriques. Toutefois, les acides sécrétés dans la région glandulaire éclaboussent souvent la partie non glandulaire, en particulier durant les séances d’exercice.

La consommation d’aliments aide à prévenir une partie des dommages causés par les acides gastriques à la muqueuse non glandulaire. La nourriture, la salive et l’eau qui pénètrent dans la région non glandulaire à partir de l’œsophage peuvent tamponner une partie de ces acides.

En revanche, lorsque l’estomac est vide, cette région est plus exposée aux acides nocifs. En donnant au cheval de nombreux petits repas tout au long de la journée, on contribue à diminuer le risque de formation d’ulcères.

La région non glandulaire de l’estomac est plus sujette à l’apparition d’ulcères, car elle ne sécrète pas de mucus ou de bicarbonate. L’acide gastrique peut éclabousser cette région et provoquer la formation d’ulcères, notamment lorsque l’estomac du cheval est vide ou durant les séances d’exercice.

 

Le syndrome d’ulcération gastrique glandulaire équin (EGGUS en anglais)

On connaît très peu de choses sur le syndrome d’ulcération gastrique glandulaire équin et la physiopathologie de cette maladie.

La région glandulaire représente les deux tiers inférieurs de l’estomac. [2] C’est dans cette partie que se produisent les sécrétions acides.

Le principal acide gastrique sécrété est l’acide chlorhydrique (HCl). Cette région sécrète également de la pepsine et de la gastrine. Ces acides activent les enzymes digestives qui entament la décomposition des aliments.

Comme mentionné précédemment, la région glandulaire produit du bicarbonate et du mucus. Ces composés tamponnent les sucs gastriques et tapissent la paroi de la région glandulaire de l’estomac. Ils la protègent ainsi des dommages causés par les acides.

Par conséquent, les dommages causés par l’acide sont rarement la cause du syndrome d’ulcération gastrique glandulaire équin. Il est plutôt probable qu’une interférence avec la sécrétion de mucus et de bicarbonate ou un manque d’intégrité de la muqueuse puisse expliquer la formation d’ulcères dans cette partie de l’estomac. [3]

La région glandulaire de l’estomac sécrète naturellement du mucus et du bicarbonate pour protéger la muqueuse des ulcères. Les scientifiques comprennent moins bien les causes du syndrome d’ulcération gastrique glandulaire équin.

La prévalence des ulcères gastriques chez les chevaux

Les ulcères équins sont extrêmement fréquents, mais la prévalence des ulcères gastriques non glandulaires est beaucoup plus élevée que celle des ulcères glandulaires.

Elle dépend du mode de vie, de l’alimentation et de facteurs environnementaux. Elle diffère considérablement entre les ulcères non glandulaires et glandulaires.

La prévalence du syndrome d’ulcération gastrique non glandulaire équin (ESGUS en anglais)

Les ulcères non glandulaires semblent plus prévalents chez les chevaux de course ou de performance. Plus précisément, la prévalence est à son maximum chez les chevaux de course de race Thoroughbred.

La prévalence chez les chevaux Thoroughbred qui ne sont pas entraînés est estimée à 37 %. On rapporte que la prévalence chez les chevaux Thoroughbred à l’entraînement depuis plus de deux mois se situe entre 80 et 100 %[11][12][13]

La prévalence des ulcères non glandulaires chez les chevaux de course de race Standardbred est comparable, quoique légèrement inférieure. La prévalence rapportée chez les chevaux Standardbred non entraînés est de seulement 44 %. En revanche, jusqu’à 87 % des chevaux de course Standardbred entraînés souffrent d’ulcères non glandulaires. [14][15]

Quarante-huit pour cent des chevaux d’endurance qui ne participent pas aux compétitions souffrent du syndrome d’ulcération gastrique non glandulaire équin. [8] Cette prévalence s’élève à 93 % chez ceux qui prennent part aux raids[16]

De plus, jusqu’à 58 % des chevaux de concours et de loisir sont atteints d’ulcères non glandulaires. [17][18]

La prévalence du syndrome d’ulcération gastrique glandulaire équin (EGGUS en anglais)

Il y a peu d’études qui portent sur la prévalence du syndrome d’ulcération gastrique glandulaire équin. Jusqu’à 65 % des chevaux de course de race Thoroughbred pourraient souffrir d’ulcères gastriques glandulaires. [6]

On pense que de 27 à 33 % des chevaux d’endurance qui font de la compétition souffrent d’ulcères glandulaires. La prévalence des ulcères glandulaires est d’environ 16 % lorsque les chevaux ne prennent pas part aux raids. [7][8]

Les données préliminaires suggèrent que les chevaux Warmblood sont les plus susceptibles de développer le syndrome d’ulcération gastrique glandulaire équin. [9] Cependant, une seule étude a constaté ce lien comparativement à d’autres races de chevaux.

On ne cerne pas bien la prévalence des ulcères glandulaires chez les chevaux de concours. On rapporte que jusqu’à 54 % des chevaux de loisir seraient atteints d’ulcères gastriques glandulaires. [10]

L’ulcération gastrique est l’un des troubles de santé les plus fréquents chez les chevaux. Le taux d’ulcération de la région non glandulaire de l’estomac atteint jusqu’à 93 % parmi certains groupes de population équine. La prévalence des ulcères de la région glandulaire de l’estomac est plus faible. Ils touchent jusqu’à 65 % des chevaux qui font de la compétition.

 

Les facteurs de risque d’ulcération gastrique non glandulaire et glandulaire

Les recherches en cours sur les facteurs de risque d’ulcération équine tendent à se concentrer sur l’ensemble des ulcères gastriques. Au fur et à mesure que de nouveaux résultats émergent, ils révèlent des différences claires entre les profils de risque d’ulcération gastrique non glandulaire et glandulaire.

Le risque d’ulcération non glandulaire est lié à une exposition accrue aux acides nocifs le long de la muqueuse de l’estomac. [3][4]

La formation des ulcères glandulaires implique une dysrégulation de la fonction tissulaire qui compromet la barrière protectrice de l’estomac. [3][4]

Les facteurs de risque de l’ulcération gastrique non glandulaire

Les facteurs communs de risque de formation des ulcères non glandulaires incluent : [3][4][5]

  • l’entraînement intense;
  • un apport élevé en céréales ou en concentrés;
  • une alimentation intermittente;
  • des sorties à l’extérieur en liberté limitées;
  • les changements de milieu social;
  • l’absence de routine;
  • les déplacements et la compétition.

Les facteurs de risque d’ulcération gastrique glandulaire

Les facteurs de risque d’ulcération gastrique glandulaire englobent des facteurs qui affaiblissent ou compromettent l’intégrité des fonctions protectrices dans la région glandulaire de l’estomac.

La recherche a corrélé les éléments suivants à un risque accru d’ulcération gastrique glandulaire : [3][4][5]

  • l’usage à long terme d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS);
  • les sorties à l’extérieur en liberté limitées;
  • les séances d’exercice courtes et intenses;
  • la race (c.-à-d. les chevaux Warmblood);
  • la présence de bactéries pathogènes;
  • une faible consommation de foin;
  • une consommation élevée de céréales non transformées;
  • une alimentation incomplète ou mal équilibrée.
L’alimentation, la gestion de la distribution des repas et l’exercice excessif sont des facteurs de risques plus importants pour les ulcères non glandulaires que pour les ulcères glandulaires. Le stress et l’utilisation d’AINS sont plus susceptibles de contribuer aux ulcères glandulaires.

 

Le diagnostic des ulcères gastriques

Pour diagnostiquer indéniablement les ulcères équins, le vétérinaire effectue une gastroscopie.

Cette intervention consiste à introduire un petit tube flexible muni d’une caméra à son l’extrémité dans la bouche du cheval et à l’acheminer jusqu’à l’intérieur de l’estomac. Le vétérinaire peut ainsi voir clairement l’œsophage, l’estomac et la partie supérieure de l’intestin pour constater ou non la présence d’ulcères.

Le vétérinaire peut aussi évaluer le nombre et la gravité des ulcères présents. Ce procédé permet d’autre part d’identifier la région touchée, soit la muqueuse non glandulaire ou glandulaire.

Le vétérinaire peut utiliser la gastroscopie pour attribuer un degré ou un score aux ulcères trouvés chez le cheval. Les scores s’échelonnent de 0 à 4. Ils précisent la gravité et l’étendue de l’ulcération.

L’évaluation des ulcères

Degré/Score Ulcères non glandulaires Ulcères glandulaires
0 L’épithélium est intact. Aucun signe d’hyperkératose (jaunissement de la muqueuse). L’épithélium est intact. Aucun signe d’hyperémie.
1 La muqueuse est intacte. Zones d’hyperkératose. La muqueuse est intacte. Zones d’hyperémie.
2 Lésions superficielles petites, isolées ou multifocales (moins de 5). Lésions superficielles petites, isolées ou multifocales (moins de 5).
3 Lésions superficielles importantes, isolées et profondes ou multifocales (plus de 5). Lésions superficielles importantes, isolées et profondes ou multifocales (plus de 5).
4 Lésions étendues. Zones d’ulcération profonde apparentes. Lésions étendues. Zones d’ulcération profonde apparentes.

 

Cette méthode est le seul moyen définitif de diagnostiquer les ulcères gastriques. Elle peut toutefois être onéreuse et elle n’est pas nécessairement accessible pour tous les propriétaires de chevaux.

En raison de la prévalence élevée des ulcères, on présume fréquemment qu’un cheval souffre de cette pathologie s’il présente certains signes ou symptômes caractéristiques.

De plus, de nombreux propriétaires de chevaux incorporent à la routine quotidienne de leur cheval des stratégies sûres et naturelles pour prévenir les ulcères équins.

Les signes et symptômes des syndromes d’ulcération gastrique non glandulaire et glandulaire équins

Il y a de nombreuses différences entre les ulcères gastriques non glandulaires et non glandulaires. Cependant, les signes et symptômes sont relativement similaires.

Si le cheval présente l’un ou plusieurs des signes et symptômes suivants d’ulcères équins, il faut contacter le vétérinaire : [3][4][5]

  • un manque d’appétit ou d’intérêt pour la nourriture;
  • une diarrhée chronique;
  • une perte de poids ou un mauvais état de chair;
  • l’étirement des membres pour uriner;
  • une agressivité accrue;
  • une diminution des performances athlétiques;
  • des crins ou une robe en mauvais état;
  • des crises de colique récurrentes;
  • des changements de comportement (par exemple, l’anxiété);
  • une sensibilité au passage de sangle;
  • le tic à l’appui ou en l’air, le grincement de dents (bruxisme) et autres comportements stéréotypés;
  • une salivation excessive;
  • un décubitus excessif (se coucher en position allongée).

Le traitement des ulcères gastriques non glandulaires et glandulaires

Une fois le diagnostic confirmé, le vétérinaire peut élaborer le meilleur plan de traitement pour le cheval concerné. Les stratégies de traitement sont différentes selon qu’il s’agit d’ulcères non glandulaires ou glandulaires.

Dans le passé, le diagnostic de syndrome d’ulcération gastrique équin référait indifféremment aux ulcères non glandulaires et aux ulcères glandulaires. Ce diagnostic ne faisait pas de distinction entre ces deux maladies. Il était normal de soigner les deux types d’ulcères de la même manière.

Cependant, la recherche récente démontre que l’efficacité des traitements diffère selon l’emplacement des ulcères dans l’estomac.

Le seul médicament homologué par la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis pour le traitement des ulcères est l’oméprazole, vendu sous les appellations commerciales GastroGard ou UlcerGard.

L’oméprazole est efficace pour soigner les ulcères de la région non glandulaire. En revanche, l’oméprazole semble être moins efficace pour guérir les ulcères glandulaires. [6]

Les traitements du syndrome d’ulcération gastrique non glandulaire équin

1. L’oméprazole

Ce médicament est un inhibiteur de la pompe à protons. Il bloque de manière irréversible la sécrétion d’acide gastrique pour hausser le niveau de pH (diminuer l’acidité) dans l’estomac.

Dans l’estomac, les pompes à protons utilisent une enzyme pour échanger des ions hydrogène contre des ions potassium. Une fois absorbé, l’oméprazole se lie à cette enzyme et empêche la pompe de fonctionner correctement, ce qui diminue la production de chlorure d’hydrogène[19]

Les vétérinaires prescrivent souvent un traitement à l’oméprazole aux chevaux atteints d’ulcères non glandulaires. On administre l’oméprazole par voie orale une fois par jour. La dose est de 4 mg/kg de poids vif, soit 2 000 mg d’oméprazole pour un cheval de 500 kilogrammes. [20]

Le traitement dure habituellement quatre semaines ou 28 jours. Les vétérinaires recommandent généralement de poursuivre le traitement pendant quatre semaines supplémentaires à raison de 2 mg/kg de poids vif pour sevrer le cheval de l’oméprazole.

Cette méthode peut diminuer le risque de rebond acide. Toutefois, même avec ce protocole de sevrage, le risque de rebond des ulcères après la fin du traitement à l’oméprazole demeure élevé.

2. La ranitidine et la cimétidine

Ces deux médicaments sont des inhibiteurs des récepteurs H2 de l’histamine qui diminuent également la sécrétion d’acide gastrique. Ils sont souvent moins dispendieux que l’oméprazole.

En revanche, les études montrent que la ranitidine et la cimétidine sont moins efficaces pour guérir les ulcères que l’oméprazole. [21]

3. Les antiacides

On utilise depuis longtemps les antiacides pour soigner les ulcères gastriques. Ils neutralisent les acides gastriques au lieu d’inhiber leur sécrétion. [22]

La science a démontré que les antiacides haussent le niveau de pH de l’estomac équin pendant de courtes périodes (de 2 à 4 heures maximum). [23]

Les vétérinaires sont moins susceptibles de les recommander en raison de leur efficacité de courte durée et de leurs effets indésirables éventuels sur la digestion. [24]

Les traitements du syndrome d’ulcération gastrique glandulaire équin

1. Le misoprostol

Le misoprostol est une prostaglandine synthétique, un composé immunitaire qui inhibe la sécrétion d’acides et stimule la sécrétion de mucus dans l’estomac glandulaire.

En tant qu’analogue des prostaglandines, le misoprostol peut améliorer la fonction et l’intégrité de la barrière muqueuse glandulaire.

Les études ont constaté chez les chevaux traités au misoprostol une augmentation de la production de mucus et de bicarbonate. De plus, le misoprostol a montré des effets anti-inflammatoires. [25]

Un essai clinique chez des chevaux atteints d’ulcères glandulaires a révélé que le misoprostol était plus efficace que l’oméprazole. [26]

2. Le sucralfate

Le sucralfate est un agent protecteur des muqueuses. Il forme une barrière physique qui protège la muqueuse gastrique de la dégradation par les acides gastriques. Il aide à faciliter la guérison et à soulager la douleur associée aux ulcères. [27]

L’administration de sucralfate chez les chevaux améliore aussi la sécrétion de mucus et de bicarbonate. Cela permet de mieux protéger la muqueuse gastrique.

On administre souvent le sucralfate conjointement à d’autres options de traitement comme l’oméprazole pour en accroître l’efficacité. Il faut gérer minutieusement l’horaire d’administration et d’alimentation du cheval pour éviter de nuire à l’absorption du médicament[3]

3. L’oméprazole

Le traitement des ulcères glandulaires peut d’autre part inclure l’oméprazole. Cela dit, les études indiquent que l’oméprazole n’est efficace que dans 25 % des cas d’ulcération de la région glandulaire. [6]

Si vous remarquez des signes et des symptômes d’ulcères chez votre cheval, contactez votre vétérinaire. Ce dernier est habilité à évaluer le cheval et à prescrire un plan de traitement.

La prévention et la prise en charge des ulcères

Les propriétaires de chevaux peuvent mettre en œuvre de nombreux changements d’alimentation et de gestion pour prévenir les ulcères gastriques.

Certaines stratégies fonctionnent pour prévenir à la fois les ulcères glandulaires et non glandulaires. En revanche, certaines stratégies peuvent être plus adaptées aux ulcères non glandulaires et d’autres ciblent mieux les ulcères glandulaires.

Les stratégies liées au mode de vie

L’incorporation de quelques-uns des changements suivants à la routine quotidienne du cheval peut naturellement diminuer le risque de formation d’ulcères :

  • éviter l’alimentation intermittente;
  • fournir un accès à l’eau en tout temps;
  • augmenter la durée et la fréquence des sorties à l’extérieur en liberté;
  • réduire la consommation de céréales;
  • augmenter la quantité et la qualité du foin et des fourrages;
  • minimiser l’utilisation des AINS;
  • intégrer le cheval à un groupe social approprié.

Les stratégies alimentaires

On sait que certains types de foin diminuent le risque de formation d’ulcères, notamment le foin de luzerne riche en protéines. L’ajout d’huile pour diminuer la consommation de céréales peut aussi atténuer les facteurs de risque qui mènent à un certain nombre de troubles intestinaux.

Il faut de plus veiller à donner au cheval accès à du sel en cristaux à volonté et ajouter une à deux cuillères à soupe de sel à sa ration quotidienne.

L’apport de sel aide à encourager la consommation d’eau, ce qui peut aider à tamponner les acides gastriques. L’hydratation favorise également le transit des aliments dans le tractus gastro-intestinal.

Plusieurs suppléments nutritionnels sûrs et naturels ont par ailleurs démontré des bienfaits pour la prévention des ulcères gastriques.

Les suppléments contre les ulcères peuvent soutenir le fonctionnement de la barrière intestinale, promouvoir la santé de l’ensemble du système digestif ou stimuler la réparation des tissus.

Parmi les ingrédients aux propriétés démontrées scientifiquement qui peuvent être utiles, on retrouve :

  • Le complexe pectine-lécithine: il exerce un effet protecteur sur la muqueuse qui peut être bénéfique pour lutter contre les ulcères non glandulaires et glandulaires. [28][29]
  • La levure: il s’agit d’un probiotique qui peut aider à réduire le risque d’ulcères non glandulaires. [30]
  • Les acides aminés: les acides aminés comme la glycine et la glutamine jouent un rôle dans la formation et la réparation des tissus de la muqueuse de l’estomac. [31][32]
  • L’extrait de baies d’argousier: sa teneur élevée en antioxydants peut être bénéfique pour soulager les ulcères glandulaires. [33]

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Si vous soupçonnez que votre cheval souffre d’ulcères non glandulaires ou glandulaires, veuillez contacter votre vétérinaire pour décider du meilleur plan de traitement.

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Références

  1. Sykes, B.W. and Jokisalo, J.M. Rethinking equine gastric ulcer syndrome: Part 1 – Terminology, clinical signs and diagnosis. Equine Vet Edu. 2014.
  2. Geor, R.J. et al. Equine Applied and Clinical Nutrition. 2013.
  3. Sykes, B.W. et al. European College of Equine Internal Medicine Consensus Statement—Equine Gastric Ulcer Syndrome in Adult Horses. J Vet Intern Med. 2015.
  4. Sykes, B.W. and Jokisalo, J.M. Rethinking equine gastric ulcer syndrome: Part 3 – Equine glandular gastric ulcer syndrome (EGGUS). Equine Vet Edu. 2015.
  5. Sykes, B.W. et al. Management factors and clinical implications of glandular and squamous gastric disease in horses. J Vet Intern Med. 2018.
  6. Sykes B.W. et al. A comparison of three doses of omeprazole in the treatment of equine gastric ulcer syndrome: A blinded, randomised, dose-response clinical trial. Equine Vet J. 2014.
  7. Tamzali, Y. et al. Prevalence of gastric ulcer syndrome in high-level endurance horses. Equine Vet J. 2014.
  8. Nieto, J.E. et al. Prevalence of gastric ulcers in endurance horses–a preliminary report. Vet J. 2004.
  9. Monki, J. et al. Risk Factors for Equine Gastric Glandular Disease: A Case‐Control Study in a Finnish Referral Hospital Population. J Vet Intern Med. 2016.
  10. Hepburn, R.J. Endoscopic examination of the squamous and glandular gastric mucosa in sport and leisure horses: 684 horses (2005–2011) [abstract”] Proc 11th International Equine Colic Research Symposium. 2014.
  11. Murray, M.J. et al. Factors associated with gastric lesions in thoroughbred racehorses. Equine Vet J. 1996.
  12. Begg, L.M. and O’Sullivan, C.B. The prevalence and distribution of gastric ulceration in 345 racehorses. Aust Vet J. 2003.
  13. Vatistas, N.J. et al. Cross-sectional study of gastric ulcers of the squamous mucosa in thoroughbred racehorses. Equine Vet J Suppl. 1999.
  14. Dionne, R.M et al. Gastric ulcers in standardbred racehorses: prevalence, lesion description, and risk factors. J Vet Intern Med. 2003.
  15. Rabuffo, T.S. et al. Associations between age or sex and prevalence of gastric ulceration in Standardbred racehorses in training. J Am Vet Med Assoc. 2002.
  16. Tamzali, Y. et al. Prevalence of gastric ulcer syndrome in high-level endurance horses. Equine Vet J. 2011.
  17. McClure S.R. et al. Prevalence of gastric ulcers in show horses. J Am Vet Med Assoc. 1999.
  18. Luthersson N. et al. The prevalence and anatomical distribution of equine gastric ulceration syndrome (EGUS) in 201 horses in Denmark. Equine Vet J. 2009.
  19. Fellenius E. et al. Substituted benzimidazoles inhibit gastric acid secretion by blocking (H+ + K+)ATPase. Nature. 1981.
  20. Merial Inc. GastroGard – Omeprazol paste. 2018.
  21. Lester G.D. et al. Effects of treatment with omeprazole or ranitidine on gastric squamous ulceration in racing Thoroughbreds. J Am Vet Med Assoc. 2005.
  22. Salisbury B.H. & Terrell J.M. Antacids. StatPearls Publishing. 2020.
  23. Murray M.J. Grodinsky C. The effects of famotidine, rantidine and magnesium hydroxide/aluminium hydroxide on gastric fluid pH in adult horses. Equine Vet J Suppl. 1992.
  24. Hade J.E. and Spiro H.M. Calcium and acid rebound: a reappraisal. J Clin Gastroenterol. 1992.
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  26. Varely G. et al. Misoprostol is superior to combined omeprazole-sucralfate for the treatment of equine gastric glandular disease. Equine Vet J. 2019.
  27. Rees W.D. Mechanisms of gastroduodenal protection by sucralfate. Am J Med. 1991.
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  29. Ferrucci F. et al. Treatment of gastric ulceration in 10 standardbred racehorses with a pectin-lecithin complex. Vet Rec. 2003.
  30. Sykes B.W. et al. Efficacy of a Combination of Apolectol, Live Yeast (Saccharomyces cerevisiae [CNCM I-1077]), and Magnesium Hydroxide in the Management of Equine Gastric Ulcer Syndrome in Thoroughbred Racehorses: A Blinded, Randomized, Placebo-Controlled Clinical Trial. J Equine Vet Sci. 2014.
  31. Wang W. et al. Glycine metabolism in animals and humans: implications for nutrition and health. J Amino Acids, 2013.
  32. Rotting A.K. et al. Effects of phenylbutazone, indomethacin, prostaglandin E2, butyrate, and glutamine on restitution of oxidant-injured right dorsal colon of horses in vitro.. Am J Vet Res, 2004.
  33. Huff N.K. et al. Effect of Sea Buckthorn Berries and Pulp in a Liquid Emulsion on Gastric Ulcer Scores and Gastric Juice pH in Horses. J Vet Intern Med. 2012.