Mettre les chevaux à l’herbe est l’un des meilleurs moyens d’encourager un comportement naturel de brouter. Le fourrage vert peut constituer un élément précieux du régime alimentaire d’un cheval, mais l’herbe n’a pas la même valeur nutritionnelle tout au long de l’année.

Au printemps, les graminées en croissance peuvent accumuler de grandes quantités de hydrates de carbone non structuraux (HCNS), dont la consommation peut être dangereuse pour certains chevaux. Si votre cheval a un accès limité aux pâturages pendant l’hiver, un changement soudain de régime alimentaire à l’arrivée du printemps peut augmenter le risque de problèmes digestifs et de laminite.

Une bonne gestion des pâturages, notamment en y restreignant l’accès au printemps, peut contribuer à limiter ces risques. Il peut être nécessaire de sortir certains chevaux particulièrement sensibles dans des parcelles sèches et de leur donner seulement du foin à faible teneur en HCNS.

Dans les lignes qui suivent, il sera question des risques associés à la consommation d’herbe riche au printemps et des précautions à prendre lors de la transition des chevaux vers les pâturages printaniers.

Une mise à l’herbe sécuritaire au printemps

Il peut être tentant de mettre les chevaux à l’herbe dès les premiers signes du printemps, au terme d’un long hiver.

En effet, et surtout si votre cheval se nourrit principalement de foin pendant l’hiver, les températures qui augmentent et les champs qui verdissent annoncent généralement une gestion plus facile et une réduction du budget d’alimentation.

Cependant, il est important d’effectuer lentement la mise à l’herbe au printemps, tant pour la santé du cheval que pour celle des pâturages.

La croissance de l’herbe est rapide au printemps, lorsque les pâturages deviennent verts et luxuriants. Les chevaux trouvent l’herbe jeune extrêmement appétissante en raison de sa teneur faible en fibres et de sa teneur élevée en HCNS. Les chevaux lâchés dans ce type d’herbe peuvent en consommer de grandes quantités en peu de temps.

Or, ces mêmes caractéristiques peuvent avoir un impact sur la fonction intestinale des chevaux. On peut observer des changements dans la flore microbienne dans les quatre jours suivant la transition d’un fourrage ensilé à l’herbe fraîche, et dans les 14 jours suivant la transition du foin à l’herbe. [6][18] La transformation de la flore microbienne joue aussi un rôle dans l’acidose du gros intestin, les coliques et la laminite. [22]

Par ailleurs, il faut laisser à l’herbe des pâturages suffisamment de temps pour pousser et développer son système racinaire avant de permettre aux chevaux de la brouter, faute de quoi elle mourra et sera remplacée par de mauvaises herbes indésirables. [23]

Les sucres dans l’herbe

Les plantes utilisent la photosynthèse pour convertir l’énergie lumineuse en énergie chimique sous forme de glucides. Ce processus est essentiel à la croissance, au développement et à la survie des plantes.

Chez les graminées, ce processus se produit dans les chloroplastes, organites spécialisés qui se trouvent dans les cellules de la feuille.

Les sucres, les fructanes et les amidons sont tous des types de HCNS produits et stockés par les plantes en croissance. [2]

Les graminées sont dites soit de saison froide soit de saison chaude en fonction de leur cycle de croissance et de la façon dont elles métabolisent ces glucides. [1]

Les graminées de saison froide, qui constituent la plupart des pâturages au début du printemps, stockent les glucides sous forme de fructanes. Les graminées de saison chaude utilisent quant à elles l’amidon comme principale forme de stockage des glucides. [2]

Les fructanes peuvent être stockés à l’extérieur des chloroplastes, tandis que l’amidon ne peut être stocké qu’à l’intérieur de ceux-ci. Par conséquent, les pâturages composés de graminées de saison froide peuvent stocker beaucoup plus de glucides en réserve. [2]

Une teneur élevée en HCNS

Les graminées de printemps génèrent de grandes quantités de sucres pour soutenir une croissance rapide, et elles stockent les sucres excédentaires sous forme de fructanes ou d’amidon[1]. Il en résulte que la teneur en HCNS est plus élevée dans les fourrages frais du printemps frais que dans les fourrages plus mûrs.

Lorsqu’un cheval consomme des HCNS, ses enzymes digestives les transforment en sucres simples comme le glucose. Ces types de sucres sont facilement digérés par les chevaux et sont donc plus susceptibles de provoquer des pics de glycémie que les glucides complexes comme les fibres.

Un taux élevé de glucose dans le sang entraîne la libération par l’organisme d’une hormone, l’insuline. Cette hormone facilite l’absorption du glucose de la circulation sanguine vers d’autres tissus. [3]

Avec le temps, les régimes riches en HCNS peuvent contribuer à l’insulinorésistance. C’est ce qui se produit lorsque les cellules deviennent moins sensibles aux effets de cette hormone, et il en résulte une glycémie incontrôlée. [4]

Les changements alimentaires brusques

Le profil nutritionnel des foins de graminées que les chevaux consomment pendant l’hiver diffère considérablement de celui des pâturages printaniers, qui ont une teneur en fibres plus faible et une teneur en eau et en HCNS plus élevée. [5]

Une transition trop rapide du foin à l’herbe peut avoir un impact sur la santé intestinale du cheval et augmenter le risque de coliques. [6]

Chez le cheval, la digestion s’effectue par fermentation dans le gros intestin. Ce sont les microbes du tractus gastro-intestinal qui décomposent les fourrages riches en fibres et les transforment en énergie utilisable.

La flore microbienne du gros intestin s’adapte à la digestion de certains types d’aliments et de foin. Lorsque les changements sont trop brusques, certaines souches microbiennes meurent tandis que d’autres prolifèrent rapidement. [6]

Il peut en résulter un dysfonctionnement digestif, des diarrhées ou des selles molles, une malabsorption des nutriments ou une acidose, où le pH du gros intestin diminue. Si la fonction barrière de l’intestin est compromise, les toxines peuvent également être absorbées par l’organisme.

La consommation de grandes quantités de HCNS en un seul repas peut aussi surcharger le tube digestif. Les sucres et les amidons non digérés passent de l’intestin grêle au gros intestin, perturbant la fermentation des fibres et le microbiome. [5]

Des pâturages appétissants

Les recherches montrent que les chevaux sont des brouteurs sélectifs qui utilisent leur odorat pour rechercher certaines plantes désirables. Les chevaux trouvent très appétissants les aliments à forte teneur en sucre et en consomment davantage lorsqu’ils broutent des graminées printanières riches. [20]

Une étude évaluant l’ingestion de matière sèche dans les pâturages entre les différentes saisons a montré que les chevaux avaient des taux d’ingestion significativement plus élevés au printemps, lorsque les niveaux de HCNS étaient élevés. [20]

À défaut d’une gestion attentive, les chevaux qui ont un accès illimité aux pâturages peuvent consommer des quantités excessives d’herbe printanière, ce qui peut entraîner une prise de poids et des problèmes métaboliques.

Les risques pour la santé

Une consommation excessive d’herbe printanière peut augmenter le risque de plusieurs maladies chez les chevaux. Ces risques sont plus élevés pour les chevaux présentant des conditions métaboliques préexistantes. [7]

Les coliques

Si la mise au pâturage est normalement associée à une diminution du risque de coliques, la consommation d’herbe printanière peut au contraire augmenter le risque de coliques en raison des perturbations microbiologiques causées par un changement soudain d’alimentation. [8]

Lorsque de grandes quantités de HCNS atteignent le gros intestin, les microbes qui font fermenter l’amidon et les sucres commencent à proliférer et, ce faisant, produisent de grandes quantités de gaz. [5]

Cette production excessive de gaz augmente le risque de coliques gazeuses chez les chevaux qui mangent de l’herbe printanière. [8]

L’acidose du gros intestin

L’acidose du gros intestin se produit lorsque le gros intestin du cheval devient trop acide. Une quantité excessive d’amidon dans l’alimentation en est la principale cause. [9]

La fermentation de l’amidon dans le gros intestin augmente la production d’acide lactique, ce qui abaisse le pH intestinal. L’environnement acide peut entraîner la mort des bactéries bénéfiques et la libération d’endotoxines. [9]

L’acidité dans le gros intestin endommage également la muqueuse intestinale, ce qui peut causer de l’inflammation, une mauvaise absorption des nutriments ou des ulcères intestinaux.

Les dommages causés à la muqueuse intestinale permettent également aux endotoxines de pénétrer dans le sang, ce qui peut entraîner d’autres problèmes inflammatoires, tels que la laminite. [9]

La laminite associée à l’herbe

La laminite est une affection douloureuse qui touche les lamelles du sabot, le tissu mou qui attache l’os du pied, ou phalange distale, à la paroi du sabot.

Une étude a établi un lien entre 46 % des cas de laminite signalés et la consommation excessive de HCNS provenant de pâturages riches. [10]

Les mécanismes liant la laminite à la consommation d’amidon et à l’acidose du gros intestin sont encore à l’étude. La laminite associée à l’herbe implique généralement un dysfonctionnement de l’insuline, qui entraîne à son tour un dérèglement de la glycémie. [4]

L’hyperglycémie et l’activation immunitaire dues aux endotoxines entraînent une constriction des vaisseaux sanguins[11]. La diminution du flux sanguin vers les sabots provoque une inflammation et endommage les lamelles.

Si l’os et la paroi du sabot se séparent à cause de la laminite, l’os peut changer d’angle et migrer dans la capsule. [11] À ce stade, la maladie a évolué vers la fourbure.

L’obésité

Les chevaux qui consomment de l’herbe printanière peuvent rapidement dépasser leurs besoins en énergie digestible (ED) et présenter un excès de graisse. L’herbe des pâturages fournit généralement entre 1,78 et 2,74 Mcal/kg (mégacalories par kilogramme).

Les recherches montrent que les chevaux mis à l’herbe ont une consommation volontaire de matière sèche (CVMS) comprise entre 1,5 et 3,1 % de leur poids corporel par jour. Pour un cheval de 500 kg (1100 lb), cela équivaut à 7,5 – 15,5 kg (16,5 – 34 lb) de matière sèche. [réf. NRC]

Le cheval adulte moyen qui ne travaille pas doit consommer 16,65 Mcal par jour pour maintenir son poids corporel. Cependant, un cheval peut facilement consommer jusqu’à 30 Mcal par jour, voire plus, s’il passe toute la journée sur l’herbe printanière riche.

Certains chevaux sont plus à risque que d’autres de prendre du poids lorsqu’ils consomment de l’herbe riche. Certaines races ayant des besoins caloriques faibles (easy keepers) sont génétiquement prédisposées à stocker plus de graisse et leurs sorties au pâturage doivent faire l’objet d’une gestion attentive. [12]

Les troubles métaboliques

Les chevaux obèses sont également plus susceptibles de subir des effets néfastes pour leur santé métabolique lors de la transition vers l’herbe printanière. L’excès de graisse chez les chevaux obèses, en particulier la graisse dans le foie, entrave la signalisation normale de l’insuline. [13]

Les chevaux présentant une résistance à l’insuline ou un syndrome métabolique sont particulièrement sensibles aux maladies associées au HCNS. Le risque de développer une résistance à l’insuline augmente avec l’âge. [12]

Le syndrome métabolique équin désigne un ensemble de signes cliniques liés à un dysfonctionnement métabolique. La maladie de Cushing, ou dysfonctionnement de la pars intermedia de l’hypophyse (DPIH), est un trouble endocrinien courant associé au syndrome métabolique. [13]

Consultez votre vétérinaire pour déterminer si l’herbe printanière est sans danger pour votre cheval avant d’entreprendre la transition au pâturage.

Comment sécuritairement mettre son cheval à l’herbe printanière

Effectuez lentement la transition à l’herbe printanière pour limiter les risques pour la santé qui sont associés à la consommation de pâturage.

Une fois que votre vétérinaire a confirmé que votre cheval peut être mis à l’herbe printanière en toute sécurité, attendez que l’herbe pousse suffisamment et suivez un calendrier de mise au pâturage stratégique pendant la période de transition.

Attendez que l’herbe atteigne 6 pouces (15 cm) et commencez par 15 minutes de pâturage le premier jour. Augmentez cette durée de 15 minutes par jour jusqu’à ce que le cheval broute pendant 4 à 5 heures avant de le laisser brouter sans restriction. [17]

Une transition progressive

La plupart des propriétaires de chevaux savent que tout changement de régime alimentaire doit être progressif. Le microbiote intestinal du cheval s’adapte à ce qu’il mange. Des changements alimentaires soudains peuvent perturber la flore microbienne, ce qui augmente le risque de coliques et de troubles gastro-intestinaux. [5]

Les chevaux qui passent l’hiver au pâturage s’adaptent naturellement à l’herbe printanière à mesure qu’elle pousse. Toutefois, le fait de laisser les chevaux dans le même pâturage toute l’année peut nuire à la santé des plantes et entraîner un surpâturage.

Les chevaux dont la principale source de fourrage est le foin devraient passer progressivement à l’herbe fraîche au printemps afin de limiter les risques de troubles digestifs. Ces chevaux peuvent également avoir besoin d’un apport complémentaire en foin durant cette période pour compenser la faible teneur en fibre de l’herbe printanière. [7]

Augmenter la durée du pâturage

Limitez la durée du pâturage à moins d’une heure par jour pendant la première semaine de mise à l’herbe au printemps. Augmentez progressivement la durée de quinze minutes par jour au cours des deux semaines suivantes afin de réduire le risque de troubles intestinaux.

La diarrhée ou la présence d’autres signes de troubles digestifs peuvent indiquer que l’accès au pâturage augmente trop rapidement. [5]

Consultez votre vétérinaire pour savoir si votre cheval peut pâturer en toute sécurité plus de 4 heures par jour au printemps. N’augmentez le temps de sortie que si votre cheval a pâturé pendant au moins deux semaines sans présenter de signes de troubles de santé liés au pâturage.

Dans le cas des chevaux sensibles, il peut être nécessaire de restreindre davantage le temps passé au pâturage afin de limiter l’ingestion de HCNS. On peut aussi prévoir stratégiquement les sorties au cours de la journée de manière à éviter les périodes où les niveaux de HCNS sont élevés. [1]

Tenir compte des variations de température

Les niveaux de HCNS dans l’herbe fluctuent tout au long de la journée en fonction de l’ensoleillement et de la température. La photosynthèse ne se produit qu’en présence de la lumière du soleil, de sorte que les niveaux de HCNS augmentent pendant la journée et diminuent pendant la nuit. [1]

Lorsque les températures dépassent 40oF ou 4,5oC, les niveaux de HCNS sont au plus bas avant le lever du soleil. Par conséquent, les premières heures du matin sont le moment le plus sûr pour la sortie au pâturage après une nuit chaude.

Cependant, les graminées n’utilisent pas les HCNS pour leur croissance si la température descend sous les 40oF ou 4,5oC, ce qui fait que le stockage des fructanes augmente alors. Au printemps, la succession de journées ensoleillées et de nuits fraîches peut faire en sorte que les niveaux de HCNS soient constamment élevés, même tôt le matin. [1]
Des précautions supplémentaires pourraient donc être de mise pour gérer l’ingestion d’herbe lorsque les nuits sont fraîches au printemps.

Surveiller l’état corporel du cheval

Surveillez l’état corporel de votre cheval pour vous assurer qu’il ne prend pas de poids trop rapidement lorsqu’il est mis à l’herbe. Un contrôle régulier de l’état corporel vous aidera à déterminer dans quelle mesure l’alimentation de votre cheval répond à ses besoins énergétiques.

Il est normal que les chevaux perdent du poids en hiver et le reprennent au printemps et en été. [21] Cependant, des fluctuations rapides de poids peuvent être le signe d’un dysfonctionnement métabolique ou d’un trop grand accès à des pâturages riches en HCNS.

Le système de notation de l’état corporel de Henneke en 9 points est un moyen objectif d’estimer la quantité de tissu adipeux (graisse) de votre cheval.
Sur l’échelle de Henneke, un cheval qui reçoit la note de 1 est émacié et celui qui reçoit la note de 9, très obèse. La note d’état corporel idéale se situe 4 et 6.

Henneke Body Condition Scoring Scale for Horses

Gérer la consommation d’herbe

Bien qu’une mise à l’herbe progressive au printemps soit cruciale pour tous les chevaux, la gestion de la consommation d’herbe au printemps est particulièrement importante pour les chevaux souffrant de problèmes métaboliques.

Donner du foin au cheval avant la sortie

Au printemps, pour éviter que le cheval mange trop d’herbe, on peut lui donner du foin convenable immédiatement avant de le sortir au pâturage. Le foin fournit des fibres et occupe du volume dans l’intestin, réduisant ainsi l’appétit de votre cheval pour l’herbe. [7]

Si la principale source de pâturage de votre cheval passe du foin à l’herbe, continuez à lui donner du foin durant la période de transition à l’herbe pour aider son système digestif à s’adapter.

Limiter le temps de pâturage

Restreindre le temps de pâturage peut aider à limiter les niveaux de HCNS dans l’alimentation du cheval. Si le cheval sort peu pendant l’hiver, l’augmentation progressive du temps de pâturage donnera à son système digestif l’occasion de s’adapter. [14]

Pensez à limiter les sorties après une gelée ou une nuit fraîche, même si le cheval est bien adapté à l’herbe de printemps. Les niveaux de HCNS dans l’herbe sont plus élevés lorsque la température descend sous les 40oF ou 4,5oC la nuit après une journée de printemps ensoleillée. [1]

Des recherches montrent que les chevaux dont le temps de pâturage est limité consomment l’herbe plus rapidement que les chevaux qui paissent en permanence. Lors d’une étude, les chevaux au pâturage 24 heures sur 24 avaient des pics d’insuline plus bas que ceux qui étaient sortis durant 10 heures la nuit. [15]

Ces résultats tendent à démontrer que les chevaux métaboliquement sains peuvent rester en meilleure santé s’ils sont mis au pâturage à plein temps après la période d’adaptation. Cela dit, la formule qui convient le mieux varie en fonction de chaque cheval.

Les parcelles sèches

Pour certains chevaux, l’herbe printanière comporte des dangers, même en faible quantité. Si votre cheval souffre d’un syndrome métabolique, votre vétérinaire peut vous recommander de le sortir dans une parcelle sèche.

Les parcelles sèches sont de petits enclos où il n’y a pas ou presque pas de fourrage disponible pour le pâturage. [7] Les chevaux qui se trouvent dans une parcelle sèche doivent recevoir du foin ou de la paille convenablement sélectionnés et distribués dans une mangeoire conçue pour ralentir la consommation ou un filet à foin. Du foin étuvé ou trempé peut également être distribué.

Les parcelles sèches sont utiles pour laisser reposer les pâturages et ainsi éviter le surpâturage.

Si vous n’avez pas accès à une parcelle sèche, il est plus sûr de faire sortir les chevaux tôt le matin, après une nuit chaude, car les niveaux de HCNS dans l’herbe sont alors plus faibles. [7]

Les muselières de pâturage

On fait porter une muselière de pâturage aux chevaux susceptibles de souffrir de maladies métaboliques lorsqu’ils sont au pâturage pour limiter leur consommation d’herbe. [16]

Une muselière de pâturage limite l’ingestion d’herbe tout en permettant aux chevaux d’exprimer des comportements naturels de recherche de nourriture et de boire de l’eau. Certaines muselières s’attachent à un licou muni d’une courroie cassable, tandis que d’autres peuvent être portées seules.

Les muselières de pâturage permettent également de gérer le poids des animaux qui ont des besoins caloriques faibles. Dans une étude menée sur des poneys à l’herbe, ceux qui portaient une muselière 10 heures par jour ont pris moins de poids que ceux qui n’en portaient pas. [16]

La gestion des pâturages

En adoptant une bonne gestion des pâturages et de bonnes pratiques en la matière, on peut en outre garder les pâturages en bonne santé pour les chevaux. Si l’on arrive à maintenir les pâturages en phase de croissance, on réduit le stockage des glucides dans l’herbe.

Le surpâturage peut augmenter la consommation de fructanes en forçant les chevaux à consommer des tiges d’herbe plus près du sol, où la plante stocke la plupart des glucides de réserve. [17]

Si possible, mettez les pâturages au repos pour favoriser la repousse lorsque l’herbe n’atteint plus que 3 à 4 pouces (8 à 10 cm). Ne réintégrer les chevaux que lorsque l’herbe a atteint 6 à 8 pouces (15 à 20 cm). [17]

Un soutien nutritionnel pour les chevaux à l’herbe

Le fourrage frais est une excellente source de nutriments essentiels pour les chevaux dans le cadre d’une alimentation équilibrée. Toutefois, une alimentation exclusivement à base de fourrage ne répondra pas à tous les besoins en micronutriments d’un cheval.

Les chevaux à l’herbe présentent souvent des carences en oligo-éléments, notamment en sélénium, en cuivre et en zinc. Le fourrage ne suffit pas non plus à couvrir les besoins en sodium du cheval et ne fournit pas les 20 mg de biotine par jour nécessaires à la santé des sabots.

Veillez également à ce que le cheval consomme 1 à 2 cuillères à soupe de sel ordinaire par jour, et donnez-lui un accès libre à du sel en vrac à tout moment.

Les suppléments de vitamines et de minéraux

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En résumé

  • L’herbe printanière contient des niveaux plus élevés de HCNS et peut contribuer à des problèmes métaboliques chez les chevaux.
  • Les chevaux atteints du syndrome métabolique doivent faire l’objet d’une gestion attentive pour ce qui est de l’accès à l’herbe printanière.
  • Une mise à l’herbe progressive au printemps permet d’éviter les problèmes digestifs causés par des changements alimentaires brusques.
  • L’herbe printanière n’est pas sécuritaire pour tous les chevaux; restreindre le temps de pâturage, utiliser une muselière ou sortir le cheval dans une parcelle sèche sont autant de stratégies qui peuvent contribuer à limiter l’ingestion de HCNS.

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Références

  1. White, L. Carbohydrate reserves of grasses: a review. J Range Manag. 1973.
  2. Jensen, K. et al. Seasonal Trends in Nonstructural Carbohydrates in Cool- and Warm-season Grasses. Crop Sci. 2014.
  3. Gordon, M. et al. The Effects of Nonstructural Carbohydrate Content and Feeding Rate on Glucose and Insulin Response to Meal Feeding in Equine. J Equine Vet Sci. 2007.
  4. Kronfeld, D. et al. Insulin resistance in the horse: Definition, detection, and dietetics. J Anim Sci. 2005.
  5. Julliand, V. et al. The Impact of Diet on the Hindgut Microbiome. J Equine Vet Sci. 2017.
  6. Garber, A. et al. Abrupt dietary changes between grass and hay alter faecal microbiota of ponies. PLoS One. 2020.
  7. Geor, R. Nutrition and Exercise in the Management of Horses and Ponies at High Risk for Laminitis. J Equine Vet Sci. 2010.
  8. Durham, A. The Role of Nutrition in Colic. Vet Clin North Am Equine Pract. 2009.
  9. Rowe, J. et al. Controlling Acidosis in the Equine Hindgut. Rec Adv Anim Nutr Aus. 1995.
  10. Kane, A.J. et al. A cross-sectional survey of lameness and laminitis in U.S. horses. Proc 9th Intern Symp Vet Epid Econ. 2000.
  11. Geor, R. Pasture-Associated Laminitis. Vet Clin North Am Equine Pract. 2009.
  12. Norton, E. et al. Genetics of Equine Endocrine and Metabolic Disease. Vet Clin Equine Pract. 2020.
  13. Frank, N. et al. Equine Metabolic Syndrome. J Vet Intern Med. 2010.
  14. Cameron, A. et al. UK Horse Carers’ Experiences of Restricting Grazing When Aiming to Prevent Health Issues in Their Horses. J Equine Vet Sci. 2021.
  15. Glunk, E. et al. Effect of Restricted Pasture Access on Pasture Dry Matter Intake Rate, Dietary Energy Intake, and Fecal pH in Horses. J Equine Vet Sci. 2013.
  16. Longland, A. et al. Efficacy of Wearing Grazing Muzzles for 10 Hours per Day on Controlling Bodyweight in Pastured Ponies. J Equine Vet Sci. 2016.
  17. Watts, K. et al. Forage and pasture management for laminitic horses. Clin Techniq Equine Pract. 2004.
  18. Fernandes, K.A. et al. Faecal Microbiota of Forage-Fed Horses in New Zealand and the Population Dynamics of Microbial Communities following Dietary Change. PLoS One. 2014.
  19. Schoster, A. Probiotic Use in Equine Gastrointestinal Disease. Vet Clin Equine Pract. 2018.
  20. Dowler, L. et al. Determination of Pasture Dry Matter Intake Rates in Different Seasons and Their Application in Grazing Management. J Equine Vet Sci. 2012.
  21. Giles, S.L. et al. Obesity prevalence and associated risk factors in outdoor living domestic horses and ponies. PeerJ. 2014.
  22. Fernandes, K.A. et al. Resilience of Faecal Microbiota in Stabled Thoroughbred Horses Following Abrupt Dietary Transition between Freshly Cut Pasture and Three Forage-Based Diets. Animals. 2021.
  23. Sharpe, P. Horse Pasture Management, 2nd Edition. Elsevier. 2023.
  24. National Research Council Nutrient Requirements of Horses. 2007.