Les équidés sont sujets à plusieurs affections et maladies cutanées différentes. Certaines sont bénignes et guérissent d’elles-mêmes, tandis que d’autres peuvent être beaucoup plus graves.

Les affections cutanées peuvent être localisées sur certaines parties précises du cheval, telles que les membres ou l’abdomen, ou elles peuvent se répandre et atteindre plusieurs parties du corps. Les symptômes peuvent comprendre entre autres des démangeaisons, l’enflure, la perte de poils ou de crins et la desquamation de la peau.

Apprendre à reconnaître différentes pathologies cutanées équines permet de prendre les mesures nécessaires pour résoudre le problème ou pour gérer le cheval afin de minimiser son inconfort.

Dans cet article, nous abordons la façon d’identifier les infections et les affections courantes qui peuvent toucher la peau des équidés, ainsi que des protocoles de traitement. Si votre cheval semble souffrir d’un problème de peau, consultez votre vétérinaire pour obtenir un diagnostic précis.

Les maladies de peau équines

La peau est le plus grand organe du corps du cheval. Avec le poil, les sabots, les glandes sudoripares et sébacées, elle forme le système cutané.

L’un des principaux rôles de la peau est de protéger le cheval contre les facteurs externes comme les bactéries, les produits chimiques et les températures extrêmes. La peau joue également le rôle de barrière immunitaire. Elle est souvent le premier organe à entrer en contact avec les allergènes présents dans l’environnement.

La peau comporte deux couches : l’épiderme externe, non vascularisé, et le derme interne, vascularisé et sensible. L’épiderme du cheval comprend entre cinq et sept couches de cellules, sans compter la couche cornée de la peau qui recouvre les parties du corps garnies de poils.

Le derme soutient de nombreuses autres structures dans l’organisme telles que le sang et les vaisseaux lymphatiques, les follicules pileux, les muscles, les nerfs et les glandes. [1]

Le corps des équidés est recouvert de poils qui leur procurent une protection supplémentaire contre les éléments extérieurs. Les maladies et les affections de la peau affectent généralement aussi les poils. C’est habituellement ce que les propriétaires de chevaux remarquent en premier.

Voici quelques-unes des affections cutanées les plus fréquentes observées chez les équidés et les signes qui peuvent aider à identifier ces pathologies.

Les sarcoïdes

Les sarcoïdes sont les tumeurs cutanées que l’on retrouve le plus fréquemment chez les chevaux. Elles peuvent également affecter d’autres équidés, y compris les zèbres, les ânes et les mules. Les sarcoïdes ne sont pas cancéreuses, mais elles peuvent être invasives et sont vues comme des défauts cosmétiques. [2]

Les sarcoïdes sont ordinairement associées à deux types de papillomavirus bovins, BPV1 et BPV2. En revanche, certaines sarcoïdes qui ont fait l’objet d’une biopsie ne sont liées à aucun des deux virus. Dans ce cas, leur cause demeure inconnue. [2][3]

Les sarcoïdes peuvent apparaître chez les chevaux de tout âge, mais elles sont plus fréquentes chez les animaux plus jeunes. Elles se forment habituellement sur la tête, les membres, l’encolure et les épaules, mais elles peuvent surgir n’importe où sur le corps du cheval. [2]

Les sarcoïdes sont normalement bénignes, mais elles peuvent s’ulcérer et s’infecter. Si elles se forment près de l’œil, elles peuvent également nuire à la vision de l’animal. [2]

L’apparence des sarcoïdes peut varier beaucoup. On en retrouve cinq grands types chez les chevaux, qui sont :

  • La sarcoïde occulte, une région plate dépourvue de poils dont la surface est grise et rugueuse. Elle est souvent de forme circulaire et on la confond couramment avec la teigne. Elle apparaît généralement sur la tête, sur l’encolure ou entre les membres postérieurs.
  • La sarcoïde verruqueuse ressemble à une verrue d’aspect rugueux. Toutefois, elle pénètre plus profondément dans le tissu que la sarcoïde occulte. Elle est souvent de forme irrégulière, et de multiples lésions peuvent apparaître.
  • La sarcoïde nodulaire forme des bosses sous la peau qui semblent souvent brillantes. Celles-ci sont de tailles variées. Certaines peuvent mesurer plus de cinq centimètres de diamètre. Elles se forment souvent dans la région de l’aine et sous les paupières.
  • La sarcoïde fibroblastique est normalement une masse charnue qui croît rapidement et qui peut se développer à la suite d’une plaie cutanée. Il n’est pas rare qu’elle s’ulcère et qu’elle soit « suspendue » à une tige. Cette sarcoïde peut devenir extrêmement invasive et se propager dans la peau environnante. Il s’agit de la sarcoïde la plus fréquente.
  • La sarcoïde mixte est une combinaison variable de deux ou plusieurs types de sarcoïdes qui apparaissent souvent à des moments différents et forment une « colonie ».

Les sarcoïdes peuvent être difficiles à soigner et peuvent resurgir après le traitement. Pour cette raison, il s’agit souvent d’une affection frustrante pour les vétérinaires et les propriétaires de chevaux. Les sarcoïdes se résorbent parfois d’elles-mêmes. [4]

Dans la majorité des cas, le traitement le plus efficace consiste à retirer complètement la lésion et la peau environnante. D’autres traitements, y compris des produits topiques ou injectables, ont été couronnés de succès, mais aucun n’est efficace dans 100 % des cas. [4]

La dermatophilose du paturon ou gale de boue

La dermatophilose du paturon, également connue sous le nom de gale de boue, est un autre problème courant qui affecte la peau au bas des membres du cheval.

Cette affection se caractérise par des lésions qui se forment à l’arrière des paturons. Elle peut parfois être grave. La dermatophilose du paturon peut se manifester chez les chevaux de toute race, mais elle est plus fréquente chez les chevaux de trait ou d’autres races qui ont des fanons touffus au bas des membres[5][6]

Les chevaux atteints de gale de boue peuvent développer des plaies chroniques et une inflammation persistante. La dermatophilose du paturon a aussi tendance à être une affection récurrente. [5]

Le traitement de la dermatophilose du paturon dépend de la cause réelle. Toutefois, la tonte et le nettoyage de la zone, les antibiotiques et les corticostéroïdes topiques sont les traitements les plus fréquents. [6]

La dermatite estivale récidivante

La dermatite estivale récidivante des équidés (DERE), également connue sous le nom de dermite estivale ou d’hypersensibilité aux piqûres d’insectes, est la maladie cutanée allergique la plus courante chez les équidés.

Elle est le plus souvent déclenchée par les culicoïdes, des moucherons qui injectent des protéines de glandes salivaires dans la peau du cheval en le piquant. Ces protéines provoquent une sensibilisation et des allergies chez les équidés prédisposés. [7]

Les chevaux qui souffrent de DERE ressentent des démangeaisons intenses et grattent souvent la région touchée en se frottant, ce qui donne naissance à des plaies ouvertes et à des infections secondaires. Cette affection touche le plus souvent la crinière, la queue et le garrot. [8]

La plupart des races de chevaux peuvent développer la DERE, mais la prévalence varie d’un pays à l’autre. Les chevaux islandais exportés vers d’autres pays semblent courir le plus grand risque de développer la maladie. [8]

La DERE est particulièrement difficile à soigner. Le traitement de cette pathologie consiste à mettre en œuvre des mesures préventives de protection contre les culicoïdes en gardant le cheval à l’intérieur du crépuscule à l’aube, en lui mettant des couvertures spéciales et en appliquant des insectifuges. La thérapie aux glucocorticoïdes peut aussi être utile. [7]

La dermatophilose dorsale

On appelle souvent la streptothricose ou dermatophilose dorsale « gale de boue », « dermite » ou « dermatite ». Cette affection se caractérise par des suintements, des lésions croûteuses et des poils emmêlés. Elle ne se produit pas seulement chez les chevaux, mais aussi chez d’autres mammifères. La dermatophilose dorsale est plus fréquente dans les régions chaudes et humides qui ont une saison des pluies. [9]

La bonne nouvelle est que cette affection cutanée disparaît souvent dans les 14 à 21 jours si l’animal est tenu à l’abri des éléments. Néanmoins, certains chevaux peuvent développer un cas chronique qui entraîne une perte de poils et l’épaississement de la peau qui forme des croûtes sur les parties touchées.

La dermatophilose dorsale grave est par ailleurs liée à la boiterie, à une baisse de performance, aux infections secondaires, à l’avortement spontané et même à la mort. [9]

Le traitement de la dermatophilose dorsale inclut ordinairement le lavage avec un shampooing médicamenteux contenant de la chlorhexidine et le maintien des lésions au sec jusqu’à ce qu’elles disparaissent. Les antibiotiques peuvent être utiles dans les cas graves. Les chercheurs ont d’autre part constaté que l’application d’huile d’arbre à thé et d’autres huiles essentielles peut améliorer les régions touchées. [9]

Les granulomes à éosinophiles

Cette maladie cutanée commune se caractérise par des lésions non cancéreuses qui apparaissent principalement au printemps ou en été. Elles ont la forme de nodules surélevés qui ne sont pas douloureux. Une peau normale les recouvre habituellement dans la région située sous la selle ou dans l’encolure du cheval.

Les nodules peuvent faire moins d’un centimètre et grossir à plus de dix centimètres de diamètre. [4]

Dans de rares cas, un cheval peut avoir de nombreux granulomes à éosinophiles répartis sur tout le corps. L’ablation chirurgicale des lésions est le traitement le plus fréquent. Les glucocorticoïdes injectés dans les lésions ou administrés par voie orale peuvent aussi être efficaces. [4]

Les mélanomes

Le mélanome est l’une des pathologies cutanées les plus graves chez les chevaux. Il prend la forme d’une masse ou de plusieurs masses noires qui se retrouvent majoritairement sous la queue du cheval, autour de l’anus ou sur le fourreau dans le cas des hongres.

La plupart des mélanomes sont d’abord bénins (non cancéreux), mais ils ont tendance à devenir cancéreux lorsque l’animal vieillit. [10]

Les deux types de mélanomes les plus courants sont les mélanomes dermiques, qui sont de petites tumeurs individuelles, et la mélanomatose dermique, des tumeurs individuelles qui fusionnent pour former une grosse masse. [10]

Les mélanomes apparaissent principalement chez les équidés à robe grise. On estime que 80 % de tous les chevaux gris développent des mélanomes avant l’âge de 15 ans.

Ces lésions peuvent se métastaser dans les ganglions lymphatiques, le foie, la rate, le muscle squelettique, les poumons et les vaisseaux sanguins des chevaux gris. Cela dit, le mélanome chez les équidés à robe unie tend à être plus grave que dans le cas des chevaux gris. [1]

Certaines sources affirment qu’au moins 66 % de tous les mélanomes deviennent éventuellement cancéreux. Malheureusement, il n’existe pas de traitement largement accepté pour soigner le mélanome équin, mais une intervention chirurgicale peut en éliminer certains. Dans les cas avancés, l’intervention chirurgicale peut ne pas être possible. [11]

Les propriétaires de chevaux gris doivent les faire examiner régulièrement pour détecter de nouvelles masses et évaluer le taux de croissance des tumeurs. [11]

L’excision chirurgicale est la meilleure option pour les mélanomes des stades 1 et 2 aux endroits qui permettent l’ablation complète. On peut injecter un médicament appelé cisplatine dans les tumeurs pour en réduire la taille. D’autres thérapies expérimentales pour le mélanome équin sont en cours d’étude et pourraient éventuellement être la meilleure option pour les animaux qui ont des mélanomes de stade 4. [11]

Le vitiligo

Le vitiligo est une autre maladie de peau courante qui se manifeste le plus souvent chez les chevaux gris. On considère que cette affection est une maladie auto-immune. Elle entraîne une perte de pigmentation de la peau due à la destruction des mélanocytes.

Le vitiligo forme des taches blanches sur la robe. Il touche communément la région autour des paupières, des lèvres, du nez et parfois des organes génitaux. [1][12]

Les chercheurs estiment que le vitiligo survient chez 26 à 67 % des chevaux gris, mais on le trouve aussi chez 0,8 à 3,5 % des chevaux qui ne sont pas de cette couleur. Le vitiligo ne cause pas d’inflammation visible de la peau et il n’y a pas d’autres symptômes. [1][12]

Le lymphœdème chronique progressif

Le lymphœdème chronique progressif (LCP) est un trouble cutané grave et souvent débilitant qui compromet la circulation lymphatique dans les membres du cheval. Il se produit chez les races de chevaux de trait comme les Clydesdale, les Shire et les Belges. Il se déclare tôt et s’aggrave souvent avec le temps. [1]

Il provoque des changements graves tels que l’épaississement de la peau et la fibrose dermique (des lésions cutanées) accompagnés de plis cutanés épais et de nodules. Des infections secondaires peuvent aggraver le lymphœdème chronique progressif et la douleur ressentie par l’animal. [1]

La LCP est une pathologie complexe qui implique des facteurs héréditaires sous-jacents et des déclencheurs provenant de l’environnement du cheval, notamment des pratiques de régie. Le confinement en stalle et le manque de mouvement sont des facteurs qui peuvent déclencher le LCP. [13]

On ne peut pas guérir le LCP, mais une gestion prudente et une thérapie de soutien peuvent améliorer la qualité de vie du cheval. Ces mesures peuvent comprendre :

  • l’administration d’antibiotiques pour soigner les infections secondaires;
  • des traitements antiparasitaires pour éliminer les acariens de peau qui sont fréquents avec le LCP;
  • la tonte des fanons pour les garder courts;
  • un programme d’exercice quotidien;
  • des massages pour stimuler le drainage lymphatique.

Des bandages compressifs peuvent également être utiles à condition de savoir les poser correctement. [14]

La teigne

La teigne est rarement grave, mais c’est l’une des maladies cutanées les plus fréquentes chez les équidés. Un champignon, dans la majorité des cas Trichophyton equinum ou Trichophyton mentagrophytes, est à l’origine de cette affection. Il se transmet souvent par le partage du harnachement ou des articles de pansage, ou même par les vêtements. [15]

La teigne se manifeste par des taches circulaires dépourvues de poils et des démangeaisons. Les lésions peuvent aussi être rouges ou ressembler à une éruption cutanée. La teigne apparaît en général sur le passage de sangle et dans la région sous la selle, mais elle peut se propager à d’autres parties du corps du cheval. Dans certains cas, la teigne disparaît sans traitement, mais cela peut prendre un mois ou même plus. [15]

Des soins rapides permettent de soulager l’inconfort du cheval et de prévenir la propagation du champignon à d’autres animaux ou à l’humain. On soigne la teigne à l’aide de shampooings antifongiques ou de produits topiques. Il faut désinfecter le harnachement, les articles de pansage et les autres surfaces potentiellement contaminées pour éviter une nouvelle exposition au champignon. [15]

Les verrues

Le papillomavirus est à l’origine des verrues. Elles peuvent toucher les chevaux ainsi que de nombreux autres animaux. Il s’agit des tumeurs cutanées les plus fréquentes chez les chevaux. Elles se forment sur la partie inférieure des membres ou la tête des animaux plus jeunes.

On peut classer les verrues selon l’endroit où elles surgissent sur le corps du cheval : muco-cutanées (sur les lèvres), sur la peau couverte de poils ou dans les oreilles. [16][17]

Le virus qui cause les verrues se transmet par les plaies cutanées ouvertes. Les insectes piqueurs peuvent le transporter. Les jeunes chevaux âgés d’un à trois ans sont les plus susceptibles s’ils subissent un traumatisme en raison de leur système immunitaire qui n’est pas encore complètement développé.

Les verrues peuvent constituer une seule lésion ou se propager pour atteindre plusieurs centaines de lésions, qui mesurent entre cinq et vingt millimètres de diamètre. [16][17]

Les verrues localisées dans les oreilles peuvent ressembler à de grosses plaques blanches qui sont sensibles au toucher. Les piqûres d’insectes dans les oreilles peuvent provoquer des saignements, et les infections bactériennes ou fongiques secondaires sont fréquentes. Les chevaux atteints de verrues auriculaires ont souvent besoin d’un traitement et doivent porter un masque qui recouvre les oreilles pour les protéger des insectes. [17]

Cela dit, la plupart des verrues ne causent pas de gêne au cheval et elles se résorbent souvent en deçà de trois mois. Le propriétaire peut aussi les faire retirer chirurgicalement pour des raisons esthétiques. [16]

La lymphangite

La lymphangite est une pathologie potentiellement grave et frustrante qui touche les membres du cheval. Il peut n’y avoir aucun déclencheur connu ou elle peut suivre une intervention chirurgicale, des infiltrations intra-articulaires, la présence de plaies ou d’autres types de traumatisme.

Cette maladie se caractérise par une inflammation et une infection des tissus situés juste sous la peau. Elle atteint d’habitude un seul membre à la fois, le plus souvent un membre postérieur. [18]

La lymphangite se manifeste par une enflure grave associée à une boiterie. Certains chevaux refusent de prendre appui sur le membre affecté. La maladie évolue rapidement dans la plupart des cas. Le membre atteint est chaud et douloureux au toucher. Le cheval peut aussi avoir une poussée de fièvre et être léthargique. [18]

Le diagnostic et le traitement rapides de la lymphangite sont très importants pour améliorer les chances de guérison. On retrouve fréquemment Staphylococcus spp dans la peau des animaux atteints de lymphangite. Conséquemment, le vétérinaire prescrira des antibiotiques et des anti-inflammatoires non stéroïdiens pour soulager la douleur et l’inflammation.

L’hydrothérapie, les bandages, la marche en main et l’exercice en longe peuvent aussi être utiles. [18]

De nombreux cas de lymphangite demandent un certain temps à guérir. Il arrive que le cheval ne se rétablisse pas, auquel cas l’euthanasie est l’option la plus humaine. [18]

Les plaies d’été (l’habronémose cutanée ou la dermite granuleuse)

Les larves au troisième stade de trois vers gastriques différents qui infestent les chevaux sont à l’origine des plaies d’été :

  • Habronema muscae
  • Habronema majus
  • Draschia megastoma

Les vers adultes vivent dans l’estomac du cheval et la migration des larves transmises par les mouches cause les lésions cutanées. [4]

Les plaies d’été, aussi appelées dermite granuleuse, apparaissent souvent sur les membres, le poitrail et le bas-ventre, autour des organes génitaux ou près des yeux du cheval. Elles deviennent des masses ulcérées qui saignent facilement. Elles peuvent provoquer des démangeaisons ou contenir des granules morts ou calcifiés. Le cheval peut avoir une seule lésion ou plusieurs plaies. [4][19]

Les plaies d’été sont surtout prévalentes dans les régions tropicales et subtropicales. Elles disparaissent souvent spontanément pendant les mois les plus froids et réapparaissent lorsque la température augmente. Les chercheurs ne savent pas si c’est dû au fait que les larves demeurent dans les lésions à l’état dormant. [19]

Les lésions peuvent guérir d’elles-mêmes. Elles peuvent aussi devenir des masses récurrentes qui ne cicatrisent pas et qui attirent les insectes, ce qui mène à plus d’infection.

Le traitement comprend les anti-inflammatoires topiques, la chirurgie de réduction tumorale et les lactones macrocycliques. On recommande par ailleurs de prendre des mesures pour contrôler les insectes afin de prévenir l’infection. [4][19]

Le carcinome épidermoïde

Le carcinome épidermoïde est un cancer de la peau fréquemment diagnostiqué chez les chevaux. Il représente environ 20 % de toutes les tumeurs cutanées équines. [4]

Il peut affecter les chevaux de tout âge, mais il est plus fréquent chez les équidés âgés de 12 à 16 ans. [4] Les chevaux de race Appaloosa et Paint semblent prédisposés à cette maladie, et les mâles présentent un risque légèrement accru par rapport aux juments.

La plupart des tumeurs du carcinome épidermoïde se développent autour de la paupière, du pénis et de la région périnéale. Elles apparaissent comme des plaies isolées et ulcéreuses qui ne cicatrisent pas. Mais à mesure que la maladie évolue, les tissus entourant la région meurent et il se produit un écoulement nauséabond. [4][20]

On pense que l’exposition aux rayons UV contribue au développement des tumeurs sur les paupières. Le papillomavirus semble être associé au carcinome épidermoïde du pénis.

Les régions atteintes d’inflammation chronique telles que les brûlures ou d’autres plaies qui ne guérissent pas constituent des sites possibles de développement des tumeurs. [4]

L’excision chirurgicale de la tumeur ainsi que la chimiothérapie peuvent guérir la maladie. Toutefois, l’intervention peut ne pas être possible à certains endroits du corps ou encore si les tumeurs sont excessivement grosses.

Les autres traitements comprennent la cryothérapie, l’hyperthermie, la radiothérapie et la thérapie photodynamique. Malheureusement, si les métastases se répandent ailleurs dans le corps, l’euthanasie est souvent la meilleure option. [4][20]

Les bourgeons charnus exubérants

Les blessures aux membres des équidés peuvent être difficiles à soigner lorsqu’elles ne peuvent pas être suturées. À mesure que le corps guérit, le tissu de granulation se forme et peut devenir excessif, ce qui mène à une affection connue sous le nom de bourgeon charnu exubérant.

Le bourgeon charnu exubérant forme une masse ulcéreuse et charnue, dépourvue de poils, qui apparaît le long du bord ou au centre des plaies. [4] Le traitement implique ordinairement l’excision chirurgicale de l’excès de tissu. [4]

Il est plus facile de prévenir cette affection cutanée que de la soigner une fois qu’elle s’est formée. Pour éviter le bourgeon charnu exubérant, on s’assure de garder les plaies propres et de débrider le tissu nécrotique, soi-même ou avec l’aide du vétérinaire.

Les bandages compressifs peuvent aider à prévenir la formation du bourgeon charnu exubérant. En revanche, une fois que le tissu de granulation a commencé à se former, les bandages peuvent stimuler sa croissance. Les pansements en gel de silicone peuvent aider à réduire la formation de bourgeon charnu exubérant. [4]

Le pemphigus foliacé

Les chevaux peuvent développer des maladies auto-immunes qui affectent la peau et le poil. Le pemphigus foliacé (PF) est la plus fréquente de ces maladies. Il se manifeste chez les chevaux âgés de deux mois à plus de vingt ans. [4]

Cette pathologie se présente sous la forme de petites poches remplies de liquide ou vésicules qui se forment sur la tête ou les membres et qui peuvent se propager à d’autres parties du corps.

Les vésicules ne demeurent pas longtemps sur la peau, mais elles laissent derrière elles la perte de poils, la desquamation de la peau et des plaies croûteuses. Les démangeaisons, la douleur et l’enflure des membres sont fréquentes. [4]

Le pemphigus foliacé est le résultat de la production d’anticorps autologues pour lutter contre les protéines d’adhésion intra épidermique. Le vétérinaire pose le diagnostic en procédant à une culture et à une biopsie. Il est plus facile d’identifier la maladie lorsque les vésicules sont toujours présentes.

Le traitement standard consiste à administrer des glucocorticoïdes, mais la résolution du problème demande souvent des semaines ou des mois. Dans certains cas, la maladie guérit spontanément d’elle-même. [4]

L’asthénie cutanée régionale équine héréditaire (HERDA)

HERDA, également appelée hyperélastose cutanée, est une maladie dégénérative de la peau qui survient principalement chez les chevaux Quarter Horse, particulièrement chez les chevaux de cutting et ceux qui déplacent le bétail pour le loisir ou le travail.

Cette maladie héréditaire implique un défaut dans les fibres de collagène de la peau qui conduit à la séparation de l’épiderme et du derme. [1] HERDA peut donner naissance à des cicatrices disgracieuses et faire en sorte que la peau des animaux atteints devienne lâche et élastique. [1]

Les symptômes de HERDA commencent d’ordinaire lorsque le cheval a environ deux ans, au moment où la pression exercée par la selle provoque la déchirure de la peau. Cela produit des plaies qui requièrent une durée de cicatrisation prolongée.

En résumé

Dans cet article, nous avons énuméré certaines des maladies et affections cutanées les plus communes qui touchent les chevaux. Un grand nombre se manifeste par des symptômes distincts, mais certaines peuvent imiter d’autres pathologies.

Si vous soupçonnez que votre cheval souffre d’une maladie de peau équine, il est important de faire appel au vétérinaire immédiatement pour obtenir un diagnostic précis et un plan de traitement adapté. Une intervention précoce peut hausser la probabilité d’un résultat positif.

Bien que de nombreux problèmes de peau équins ne soient pas graves et se résorbent d’eux-mêmes, ou ne requièrent que des soins minimes, certains nécessitent une attention vétérinaire immédiate.

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Références

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  2. Wobeser, B.K. et al. Epidemiology of equine sarcoids in horses in western Canada. Can Vet J. 2010.
  3. Munday, J.S. Evidence from a Series of 104 Equine Sarcoids Suggests That Most Sarcoids in New Zealand Are Caused by Bovine Papillomavirus Type 2, although Both BPV1 and BPV2 DNA Are Detectable in around 10% of Sarcoids. Animals (Basel.) 2021.
  4. Wobeser, B.K. Skin Diseases in Horses. Vet Clin. Equine. 2015.
  5. Kaiser-Thom, S. et al. The skin microbiota in equine pastern dermatitis: a case-control study of horses in Switzerland. Vet Dermal. 2021.
  6. Young, A. Pastern Dermatitis (Scratches). UC Davis Veterinary Medicine Center for Equine Health. 2022.
  7. Jonsdottir, S. et al. New Strategies for Prevention and Treatment of Insect Bite Hypersensitivity in Horses. Veterinary Dermatology. 2019.
  8. Björnsdóttir, S. et al. Summer eczema in exported Icelandic horses: influence of environmental and genetic factors. Acta Vet Scand. 2006.
  9. Frye, C.C. Efficacy of Tea Tree Oil in the Treatment of Equine Streptothricosis. Journal of Equine Vet Sci. 2019.
  10. Melanoma. UC Davis Veterinary Medicine.
  11. Moore, J.S. Melanoma in horses: Current perspectives. Equine Vet. Ed. 2013.
  12. Druml, T. et al. Equine vitiligo-like depigmentation in grey horses is related to genes involved in immune response and tumor metastasis. BMC Vet Res. 2021.
  13. Chronic Progressive Lymphoedema
  14. Young, A. Chronic Progressive Lymphedema (CPL). UC Davis Veterinary Medicine Center for Equine Health. 2019.
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  16. Munday, J.S. Papillomaviral skin diseases of humans, dogs, cats and horses: A comparative review. Part 1: Papillomavirus biology and hyperplastic lesions. The Vet Journal. 2022.
  17. Koontz, R.H. Equine Warts Papillomatosis. Conley Koontz Equine Hospital.
  18. Hughes, L.  Understanding Equine Cellulitis. New England Equine Medical & Surgical Center.
  19. Barlaam, A. et al. Habronematidosis in Equids: Current Status, Advances, Future Challenges. Front. Vet. Sci. 2020.
  20. Taylor, S. and Haldorson, G. A review of equine mucocutaneous squamous cell carcinoma. Equine Vet. Ed. 2013.