Quels sont certains des signes les plus fréquents d’ulcères chez le cheval? Si votre cheval perd du poids, ne mange pas bien ou si son poil est rêche et terne, il peut souffrir d’ulcères.

Mais ce ne sont pas les seuls symptômes à surveiller. Tous les propriétaires de chevaux devraient connaître ces signes parce que le syndrome des ulcères gastriques équins est parmi les conditions médicales les plus fréquentes chez les chevaux.

Les chercheurs estiment qu’entre 60 et 90 % des chevaux de performance développeront des ulcères à un moment donné. Les chevaux de loisir et les poulains peuvent également développer des ulcères, bien que la maladie soit quelque peu différente dans leur cas.

Les chevaux domestiques sont sujets aux ulcères en raison de leur biologie et de la façon dont nous les nourrissons et les gérons. Les chevaux ont évolué pour passer jusqu’à 16 heures par jour à brouter de l’herbe et des fourrages. Leur estomac produit continuellement de l’acide, qu’il y contienne ou non de la nourriture. [1]

Pendant que le cheval broute, un flux continu de salive aide à neutraliser l’acide gastrique, en maintenant le niveau de pH à quatre ou plus durant la majeure partie de la journée. [1] Cependant, des problèmes peuvent survenir lorsque le cheval a un accès limité au fourrage et que cet acide attaque la muqueuse de l’estomac et de l’intestin.

Les régimes riches en céréales souvent donnés aux chevaux de performance engendrent la production d’acides gras volatils (AGV). Ils peuvent également contribuer au développement des ulcères, car les AGV peuvent endommager les cellules de l’estomac. [2]

En outre, le stress est un facteur de risque important pour l’apparition des ulcères. Les facteurs de stress physiques et environnementaux tels que l’exercice intense, le confinement en boxe et le stress lié au transport sont fréquents chez les chevaux de performance et augmentent le risque d’apparition des ulcères gastriques.

Les facteurs de stress sociaux, comme les changements dans le troupeau ou les changements d’environnement et de routine, peuvent être stressants pour le cheval.

Les signes que votre cheval pourrait souffrir d’ulcères

Les symptômes du syndrome des ulcères gastriques équins sont souvent subtils et ne sont pas réservés aux ulcères. Bien que la plupart des chevaux présentent certains signes d’ulcération gastrique, plus de la moitié des chevaux atteints d’ulcères ne montrent aucun symptôme. [4]

Cela dit, il existe un certain nombre de symptômes précis directement liés au syndrome des ulcères gastriques équins. Si votre cheval montre l’un des signes suivants, vous devriez le faire évaluer par le vétérinaire qui peut faire une endoscopie pour détecter les ulcères dans l’estomac et l’intestin grêle.

1. Le manque d’appétit

L’un des signes les plus courants d’ulcères est la réticence à finir les rations ou un « appétit capricieux ». Ce comportement est probablement dû à l’inconfort abdominal que le cheval ressent en permanence.

Votre cheval peut commencer à manger sa ration de concentrés, puis la délaisser. Il pourrait également se désintéresser complètement de sa nourriture. Certains chevaux peuvent même devenir réticents à manger du foin en plus du grain ou des concentrés.

2. La perte de poids

La perte d’appétit va de pair avec la perte de poids, qui peut se produire au fil du temps si votre cheval ne termine pas ses rations. Cependant, la perte de poids peut également découler d’une diminution de l’absorption des nutriments associée aux cas plus graves de syndrome des ulcères gastriques équins. La mauvaise absorption des nutriments se produit lorsque la muqueuse de l’estomac ou de l’intestin grêle a été endommagée.

3. Un mauvais état de chair

Lorsqu’un cheval perd du poids en raison d’un manque d’appétit ou d’une mauvaise absorption des nutriments, cela peut mener à un mauvais état de chair. La musculation de la ligne dorsale, de l’encolure ou de l’arrière-main du cheval peuvent s’atrophier. Vous pourriez déceler des côtes plus proéminentes et l’état général du cheval peut se détériorer.

Selon le système d’évaluation de l’état de chair Henneke, le poids d’un cheval avec un score de 4 ou moins est jugé insuffisant. Si la condition physique de votre cheval décline en quelques mois et que le régime alimentaire n’a pas changé, c’est une bonne idée de demander au vétérinaire de l’examiner.

4. Une robe en mauvais état

Si la robe de votre cheval a perdu une partie de son éclat habituel ou que son poil est devenu rêche, ce peut aussi être un signe qu’il souffre d’ulcères. L’état de la robe d’un cheval est lié à son alimentation et à la santé de l’ensemble du système digestif. Les problèmes internes peuvent sans aucun doute se refléter à l’extérieur.

Une charge parasitaire élevée et des déséquilibres en minéraux peuvent également conduire à un mauvais état de la robe et doivent être exclus. Les déséquilibres en minéraux les plus courants qui affectent la qualité de la robe sont les carences en cuivre et en zinc découlant d’une ingestion élevée de fer.

5. La diarrhée chronique

Les chevaux peuvent avoir un épisode de diarrhée lorsqu’ils sont nerveux ou à la suite d’un changement soudain d’alimentation. Ils peuvent également développer une diarrhée lorsqu’ils sont atteints de certaines maladies comme la salmonellose ou le coronavirus. Cependant, la diarrhée chronique peut aussi être un symptôme d’ulcères.

Les chercheurs ne comprennent pas exactement pourquoi elle se produit, mais ce symptôme a été rapporté dans une multitude de cas et il est donc considéré être l’un des signes cliniques d’ulcères chez les chevaux. [2]

6. Les coliques récurrentes

À l’autre extrémité du spectre, certains chevaux atteints du syndrome des ulcères gastriques équins peuvent développer des coliques récurrentes (souvent bénignes). Une étude a révélé que 83 % des chevaux souffrant de coliques récurrentes présentaient des ulcères gastriques. Les chercheurs ont établi un lien direct entre les ulcères et les coliques chez 28 % de ces chevaux (comme en témoigne la réponse à un traitement antiacide). [1]

Encore une fois, les chercheurs ne savent pas exactement pourquoi les coliques accompagnent les ulcères. Cependant, on pense que les chevaux atteints du syndrome des ulcères gastriques équins pourraient avoir une motilité gastro-intestinale altérée qui peut ensuite augmenter leurs chances de souffrir de coliques. [2]

7. Les changements de comportement

Lorsque votre cheval ne se sent pas bien, il peut afficher un comportement inhabituel. Tout changement de comportement chez votre cheval devrait être source d’inquiétude et mérite une enquête plus approfondie.

Les chevaux atteints d’ulcères peuvent être plus agressifs envers les autres chevaux, en particulier au moment d’être nourris. Un cheval qui souffre d’ulcères peut se précipiter sur sa ration, taper du pied, menacer les chevaux à proximité ou ruer sur les murs de sa stalle. Il peut aussi sembler nerveux ou effrayé sous la selle ou simplement paraître grincheux avec ses compagnons de troupeau ou les personnes qui le manipulent.

8. La sensibilité au passage de sangle

Si votre cheval est réticent ou agressif lorsque vous serrez la sangle, ne présumez pas qu’il est simplement capricieux ou qu’il ne veut pas être monté. La sensibilité au passage de sangle ou résistance au sanglage est également un signe d’ulcères chez les chevaux. Bien que certains puissent penser que l’estomac est situé dans la région du passage de sangle, c’est en fait l’intestin postérieur (en particulier le côlon) qui se prolonge sur toute la longueur sous le ventre jusqu’au passage de sangle.

Une étude a révélé que 92 % des chevaux « réticents au sanglage » présentaient des ulcères gastriques. [6]

9. S’étirer comme pour uriner

Un cheval souffrant du syndrome d’ulcères gastriques équins peut s’étirer ou se camper souvent comme s’il avait besoin d’uriner. Ce comportement facilement reconnaissable est probablement une tentative pour soulager l’inconfort dans la région abdominale.

Il convient de noter que les chevaux peuvent également s’étirer de cette manière lorsqu’ils souffrent de coliques gazeuses. Toutefois, si votre cheval affiche souvent ce comportement, il peut très bien avoir des ulcères.

10. L’aérophagie ou tic du rot et autres comportements stéréotypés

Les comportements stéréotypés, tels que le tic du rot, sont des comportements répétitifs qui ne sont pas naturels et qui deviennent de plus en plus ancrés. Cependant, ces comportements ne se produisent que chez un petit pourcentage de chevaux. Il s’agit donc de l’un des signes les moins fréquents de la présence d’ulcères.

Des facteurs alimentaires comme le manque d’accès au fourrage ont été étroitement associés aux stéréotypes oraux comme l’aérophagie. Néanmoins, les poulains atteints d’ulcères peuvent également développer le tic du rot à l’appui. [7]

11. Le grincement de dents (bruxisme)

Un cheval peut grincer des dents pour plusieurs raisons, y compris l’anxiété et d’autres conditions douloureuses. Cependant, ce comportement semble également être un signe fréquent de la présence d’ulcères gastriques, en particulier chez les poulains.

Les poulains peuvent développer des ulcères à la suite d’un sevrage soudain combiné à une alimentation composée de concentrés. Le bruxisme est souvent un signe révélateur de la maladie.

12. La salivation excessive

Saviez-vous que les glandes salivaires d’un cheval produisent normalement près de 40 litres (10 gallons) de salive par jour? La salive humecte la nourriture pour la préparer à son trajet à travers le système digestif. Une salivation excessive, ou bave, n’est jamais normale chez les chevaux et devrait toujours être une source de préoccupation.

La salivation excessive peut être un signe d’ulcères dans la bouche, l’œsophage ou l’estomac du cheval. Ce symptôme semble également être fréquent chez les poulains présentant une ulcération grave[1]

13. Décubitus (coucher) excessif

Les chevaux peuvent dormir debout, mais ils ont besoin de se coucher au long en décubitus latéral pendant plusieurs heures chaque jour pour atteindre un sommeil paradoxal complet. Cependant, si vous remarquez que votre cheval est allongé plus souvent que d’habitude, cela pourrait signaler un trouble médical, y compris des ulcères.

14. Une baisse de performance

Les chercheurs ont trouvé un lien significatif entre les mauvaises performances des chevaux de course pur sang et le syndrome des ulcères gastriques équins. [1]

Pendant l’exercice intense, la pression abdominale augmente, entraînant une compression de l’estomac. Cela pousse l’acide de la région glandulaire inférieure vers la région non glandulaire, le mettant en contact direct avec les cellules intestinales dénuées de défenses naturelles pour neutraliser l’acide.

Les ulcères dans la région non glandulaire de l’estomac du cheval sont similaires aux lésions qui causent des brûlures d’estomac ou le reflux gastrique chez les athlètes humains qui se plaignent de douleurs gastro-intestinales supérieures pendant l’exercice.

Les chercheurs pensent que le lien entre une baisse de performance chez les chevaux et les ulcères pourrait également être le résultat de douleurs gastriques.

Il existe de nombreux signes cliniques d’ulcères gastriques, et votre cheval peut en présenter plusieurs ou un seul. On ne sait pas pourquoi certains chevaux présentent de nombreux symptômes, alors que d’autres ont des symptômes minimes au-delà d’une baisse de performance ou d’une robe terne. Les symptômes énumérés ci-dessus peuvent également signaler d’autres maladies ou des carences nutritionnelles.

Types d’ulcères chez les chevaux

Un cheval qui souffre du syndrome des ulcères gastriques équins peut développer des ulcères dans quatre parties principales du système digestif :

  • la partie inférieure de l’œsophage;
  • la région non glandulaire de l’estomac;
  • la région glandulaire de l’estomac;
  • l’intestin grêle supérieur.

La région glandulaire de l’estomac produit de l’acide, mais produit également des défenses naturelles telles que le mucus et le bicarbonate pour tamponner l’acide et protéger les cellules de cette région. En revanche, la région « squameuse » non glandulaire n’est pas protégée par ces facteurs.

Les ulcères se trouvent le plus souvent dans la région non glandulaire de l’estomac. [1][3]

Les ulcères apparaissent aussi fréquemment dans la partie inférieure de l’œsophage. Cela peut être dû au reflux gastrique associé à des pratiques d’alimentation non naturelles, comme les régimes riches en céréales, qui peuvent entraîner une diminution du pH dans l’estomac. Le reflux de fluides acides peut également se produire lors de la compression gastrique pendant l’exercice intense, ce qui pourrait expliquer pourquoi tant de chevaux de course développent des ulcères. [5]

On considère les ulcères dans la région glandulaire de l’estomac comme étant un syndrome différent des ulcères des régions non glandulaires. Ces ulcères ont été associés à la surutilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) tels que la Bute (phénylbutazone) et la Banamine (flunixine méglumine). [3]

C’est l’une des raisons qui justifient l’importance de suivre attentivement la prescription du vétérinaire lorsque vous administrez des médicaments au cheval. Il faut éviter de combiner les médicaments et de modifier la voie d’administration ou la dose administrée sans consulter d’abord un professionnel.

Les ulcères glandulaires ne sont pas classés sur une échelle de 1 à 4 comme les ulcères non glandulaires. Ils sont plutôt décrits en fonction de leur taille et de leur apparence lors d’une gastroscopie.

FACTEURS DE RÉGIE ASSOCIÉS AUX ULCÈRES CHEZ LES CHEVAUX

Le syndrome des ulcères gastriques équins est souvent considéré comme un problème d’origine humaine parce que nos méthodes de régie des chevaux contribuent à leur apparition. Les facteurs de régie les plus couramment associés aux ulcères gastriques chez les chevaux sont :

  • un accès intermittent au fourrage;
  • une alimentation riche en céréales;
  • le confinement en stalle ou en boxe;
  • l’exercice intense;
  • les déplacements et la compétition;
  • la surutilisation d’AINS;
  • d’autres facteurs de stress (par exemple, les changements au sein du troupeau);
  • une maladie concomitante.

Diagnostic du syndrome des ulcères gastriques équins

La seule façon de diagnostiquer avec certitude les ulcères équins est par gastroscopie. Cette procédure permet au vétérinaire de localiser et d’examiner les lésions dans l’œsophage inférieur, l’estomac ou la partie supérieure de l’intestin grêle. Les lésions sont ensuite notées en fonction de leur gravité, en utilisant l’un des différents systèmes de notation. [3] [4]

La gastroscopie permet également au vétérinaire de recueillir des informations sur le nombre de lésions qui affectent le cheval afin de prescrire le traitement approprié.

Cependant, il est important de noter que les signes cliniques d’ulcères ne correspondent pas toujours à la gravité de l’état du cheval. Par exemple, un cheval avec des lésions mineures peut montrer plus de signes cliniques et inversement.

Favoriser la santé gastrique

Comme pour de nombreuses affections, il est toujours préférable de prévenir les ulcères équins que de devoir les traiter. Si vous avez un cheval de performance, il est sage de présumer qu’il risque fort de développer le syndrome des ulcères gastriques équins et de prendre des mesures pour diminuer ce risque.

La diminution du stress et une alimentation adaptée sont deux bonnes stratégies préventives.

Comme indiqué précédemment, offrir de petits repas fréquents ou du fourrage à volonté peut favoriser la fonction digestive naturelle de votre cheval et réduire le risque qu’il développe des ulcères.

L’estomac des équidés est relativement petit avec un volume de seulement 8 à 12 litres, comparativement à celui d’autres grandes espèces (par exemple, le rumen de 150 litres d’une vache). En raison de sa petite taille, l’estomac du cheval ne peut pas gérer de grandes quantités de nourriture en un seul repas. Les chevaux ont plutôt besoin qu’on leur offre tout au long de la journée de petits repas fréquents à base de fourrage.

Il a été démontré que l’ajout de foin ou de comprimés de luzerne dans l’alimentation du cheval diminue la gravité des ulcères et peut également constituer une stratégie de prévention efficace. [8] Il a été démontré que les aliments riches en fibres solubles tels que la pulpe de betterave à trempée diminuent le risque d’ulcères gastriques glandulaires chez les chevaux Warmblood [9].

Pour les chevaux de performance ou ceux qui sont à l’entraînement, la diminution de la durée ou de la fréquence de l’exercice peut également aider à atténuer le développement de la maladie. [3]

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Il ne devrait pas non plus être substitué à d’autres bonnes pratiques d’alimentation et d’entraînement.

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Comment diminuer les risques chez les chevaux enclins à développer des ulcères

L’American Association of Equine Practitioners donne les conseils de régie suivants pour les chevaux sujets aux ulcères :

  • donner accès à l’herbe ou au foin à volonté;
  • donner plus souvent des rations plus petites;
  • diminuer ou éliminer les céréales (en particulier les concentrés mélassés);
  • diminuer le stress dû à l’isolement des chevaux gardés à l’intérieur; avoir d’autres chevaux visibles à proximité.

Bien que certains ulcères puissent se résoudre spontanément, la plupart auront besoin d’un traitement pour guérir, en particulier lorsque les chevaux restent à l’entraînement. Il existe plusieurs approches différentes pour traiter les ulcères chez les chevaux, mais on utilise principalement une thérapie pour neutraliser l’acide. [1]

Le médicament le plus souvent prescrit pour traiter les ulcères est l’oméprazole, un médicament inhibiteur de la pompe à protons approuvé par la FDA qui a fait l’objet de nombreuses études. [3]

D’autres médicaments peuvent être prescrits en fonction de l’emplacement et de la gravité des ulcères du cheval. Certains de ces traitements incluent les antagonistes de récepteurs d’histamine, les agents d’enrobage ou de liaison, les hormones synthétiques, les agents procinétiques et les antibiotiques, et dans certains cas, une combinaison de plusieurs thérapies.

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