La diarrhée est un problème fréquent chez les chevaux qui peut être la conséquence de nombreuses causes différentes. [1] Elle signale généralement une infection ou une dysbiose de l’intestin postérieur.

La diarrhée est une défécation excessive et fréquente de crottins mous ou liquides. Elle peut entraîner un déséquilibre des niveaux d’électrolytes et compromettre l’absorption d’eau dans tout l’intestin.

En raison de la physiologie du côlon et du cæcum du cheval, la perte de liquide associée à la diarrhée peut rapidement atteindre des niveaux nocifs, menant à la déshydratation et à d’autres problèmes de santé.

La diarrhée équine est un symptôme et non une maladie en soi. Elle signale que quelque chose ne va pas chez le cheval. Malgré cela, jusqu’à 50 % des cas de diarrhée équine ne sont pas diagnostiqués.

Vous vous demandez pourquoi votre cheval a la diarrhée? Des pratiques courantes telles que les changements d’aliments, le confinement en stalle et la consommation élevée de céréales peuvent contribuer à l’apparition de la diarrhée. Les infections bactériennes ou virales peuvent aussi engendrer l’apparition de ce symptôme.

Bien que ce soit moins fréquent, la diarrhée peut également être le symptôme de quelque chose de plus grave, comme l’affection intestinale inflammatoire, ou un cancer comme le lymphome gastro-intestinal.

Souvent, la diarrhée est de courte durée et disparaît d’elle-même en quelques jours. Dans les cas prolongés de diarrhée, il est habituellement possible de traiter la cause sous-jacente. Cependant, la diarrhée chronique non traitée accompagnée d’une perte d’eau excessive peut entraîner des complications graves comme les coliques.

Définition de la diarrhée chez les chevaux

Les chevaux ont un système digestif unique et complexe. La diarrhée résulte le plus souvent d’un dysfonctionnement de l’intestin postérieur plutôt que de l’estomac ou de l’intestin grêle.

La diarrhée équine peut se présenter sous différentes formes avec un niveau de liquidité des crottins et une excrétion d’eau variables, allant des boulettes non formées qui ressemblent à une bouse de vache aux excréments liquides.

L’excrétion fécale peut être expulsée en jet ou fuir involontairement le long des membres postérieurs. Dans ce deuxième cas, elle peut même brûler la peau. Les crottins dégagent souvent une odeur nauséabonde.

La diarrhée peut être qualifiée de diarrhée aigüe ou chronique. La diarrhée aigüe survient soudainement, mais elle est souvent de courte durée, tandis que la diarrhée chronique persiste pendant plusieurs semaines ou mois, ou encore, elle peut être récurrente.

La diarrhée aigüe versus la diarrhée chronique

La diarrhée aigüe dure un ou deux jours et elle se résorbe souvent d’elle-même. Elle ne nécessite généralement pas de soins médicaux, bien qu’il puisse être sage de modifier le régime alimentaire du cheval pour lui assurer une hydratation suffisante et prévenir la perte de nutriments. [17]

On qualifie la diarrhée de chronique lorsqu’elle dure plus de quatre semaines. Ce type de diarrhée requiert souvent les soins d’un vétérinaire. Les chevaux souffrant de diarrhée chronique doivent boire plus d’eau et recevoir un supplément de protéines et d’électrolytes. [17]

La diarrhée n’a pas besoin d’être présente tous les jours pendant quatre semaines pour être jugée chronique. Elle peut apparaître et disparaître pendant quatre semaines ou plus.

Les conséquences de la diarrhée

Les propriétaires de chevaux considèrent la diarrhée en soi comme un problème salissant et désagréable. Or, de nombreuses complications peuvent également découler de diarrhées fréquentes chez le cheval.

Parmi les conséquences directes de la diarrhée équine, on retrouve celles qui suivent : [1] 

  • la perte d’eau et la déshydratation;
  • la douleur et l’inconfort au passage de sangle et dans la région anale;
  • une diminution de l’absorption des nutriments;
  • des carences nutritionnelles;
  • la perte de protéines;
  • une baisse d’appétit;
  • une baisse de performance ou un manque d’énergie.

Bien que ce soit rare, la diarrhée peut être fatale dans les cas extrêmes si elle n’est pas traitée correctement ou si la maladie sous-jacente n’est pas soignée.

En identifiant la cause des crises de diarrhée du cheval, on peut les prévenir et en réduire la fréquence. Nous abordons brièvement plus bas 25 causes potentielles de diarrhée chez le cheval.

25 causes potentielles de diarrhée chez le cheval

Les chevaux peuvent développer la diarrhée pour un certain nombre de raisons différentes. Les causes les plus fréquentes de diarrhée sont liées à la régie alimentaire, aux infections bactériennes, aux toxines ou aux virus.

La diarrhée peut également être le symptôme de plusieurs maladies et troubles différents, dont certains décrits ci-dessous.

La régie alimentaire

L’alimentation est l’une des principales causes de diarrhée. Certaines pratiques alimentaires et certains aliments peuvent provoquer une dysbiose de l’intestin postérieur, ce qui modifie le microbiote de cette partie de l’intestin.

Des changements rapides ou brusques d’alimentation peuvent également choquer le microbiome, provoquant des déséquilibres dans les populations microbiennes qui affectent la digestion des nutriments.

On soigne souvent la diarrhée liée aux aliments en modifiant le régime alimentaire du cheval et elle ne requiert habituellement pas de médicaments. Pendant les crises de diarrhée, il est essentiel de veiller à ce que le cheval soit suffisamment hydraté et d’équilibrer les électrolytes.

1) La suralimentation ou la sous-alimentation

La diarrhée peut être un signe que le cheval est suralimenté ou sous-alimenté. [1][6]

Les chevaux qui mangent trop peuvent surcharger leur système gastro-intestinal ou dépasser la capacité de l’intestin grêle à digérer l’amidon. Les chevaux sous-alimentés peuvent souffrir de carences en nutriments qui compromettent la santé intestinale et nuisent au renouvellement cellulaire de la muqueuse intestinale.

La suralimentation et la sous-alimentation peuvent également avoir leurs propres conséquences sur la santé, comme le syndrome métabolique équin, les ulcères ou l’instabilité du microbiome.

2) Les déséquilibres nutritionnels

Les déséquilibres de certains électrolytes comme le magnésium, le potassium, le sodium et le chlore peuvent également causer la diarrhée.

Par exemple, un excès de magnésium, en particulier sous forme de sulfate de magnésium, peut induire une diarrhée. En effet, on donne souvent ce supplément comme laxatif pour aspirer l’eau dans la lumière intestinale et augmenter le taux de passage. [23]

3) Le type de fourrage

Tous les foins ou fourrages ne sont pas égaux et on sait que certains fourrages accroissent le risque de problèmes intestinaux.

L’herbe fraîche de bonne qualité ou les foins de graminées sont les fourrages à privilégier pour les chevaux qui se remettent de graves problèmes gastro-intestinaux. Le foin moins fibreux et facilement digestible est moins irritant pour l’appareil digestif. En général, les foins de graminées de deuxième coupe sont préférables au foin de première coupe. [10]

Le foin de luzerne de bonne qualité peut encourager l’apport alimentaire chez les chevaux qui ont peu d’appétit. Toutefois, en général, le foin de luzerne ne devrait pas représenter plus de 10 à 20 % de la ration de fourrage du cheval.

Nous vous invitons à lire cet article sur le choix du foin pour en savoir plus.

4) L’herbe, le fourrage ou le foin de mauvaise qualité

Le foin de qualité variable peut être un facteur important de déclenchement des crises de diarrhée chez les chevaux. Le foin donné au cheval peut être différent en fonction du moment de la récolte, des conditions du sol et de sa maturité. Tous ces facteurs peuvent affecter la composition nutritive et la capacité de rétention d’eau du fourrage.

Un foin de qualité homogène peut prévenir les crises de diarrhée. [9] Il faut remplacer progressivement le foin pour laisser le temps au microbiome du système digestif de s’adapter.

Lors des voyages, les cubes de foin déshydratés sont une option intéressante, car leur qualité est plus uniforme.

5) Le fourrage, le foin ou les concentrés moisis

On retrouve souvent du foin moisi lorsque le climat est chaud et humide, mais il peut causer de graves problèmes à l’intestin et à la santé générale du cheval. Les moisissures sont une source de mycotoxines qui peuvent perturber le microbiome du cheval et déclencher la diarrhée.

Il faut éviter d’exposer les aliments à l’humidité en entreposant le fourrage ou le foin dans un environnement frais et sec à l’abri de la lumière. Il faut jeter tout aliment moisi pour diminuer le risque d’introduire des toxines dans le système digestif du cheval.

6) Les changements brusques d’alimentation

Le système digestif du cheval est très sensible aux changements et son microbiome est facilement perturbé lorsqu’on y introduit de nouveaux aliments. Les changements brusques d’alimentation peuvent perturber l’équilibre délicat des microbes dans l’appareil digestif et causer la diarrhée. [7][9]

Les chevaux décomposent les aliments dans l’intestin postérieur. Les populations bactériennes dans l’intestin postérieur ont pour rôle de digérer les fibres qui se trouvent dans le fourrage afin d’extraire de la cellulose les calories et les nutriments.

Lorsqu’on modifie le fourrage, cette fermentation peut affecter les populations microbiennes dans le cæcum et le côlon, et causer la diarrhée.

Il faut introduire les changements d’alimentation progressivement sur une période d’une à deux semaines. Cette précaution s’applique aussi aux changements de type de fourrage ou de foin, de fournisseur de concentrés ou même d’horaire des repas.

7) Les apports élevés en hydrates de carbone non structuraux (HCNS)

Les céréales et les concentrés, notamment l’avoine, l’orge et le maïs, sont riches en hydrates de carbone non structuraux (HCNS) et sont associés à des crottins mous. L’amidon et les sucres font partie des HCNS.

L’intestin grêle du cheval n’a qu’une capacité limitée à digérer les HCNS et le surplus d’amidon peut pénétrer dans l’intestin et provoquer l’acidose de l’intestin postérieur.

Les régimes trop riches en HCNS peuvent entraîner une dysbiose et causer la diarrhée. Lorsque possible, il est préférable de restreindre la quantité de céréales et de concentrés et de donner au cheval une alimentation composée majoritairement d’herbe, de fourrage ou de foin riche en fibres. [6][7]

L’alimentation est la cause la plus fréquente de diarrhée chez les chevaux. Pour la gérer, il faut modifier les pratiques alimentaires et veiller à ce que le cheval s’hydrate suffisamment, maintenir l’équilibre électrolytique et, dans certains cas, augmenter les protéines.

 

Les facteurs de stress

Le stress peut causer des changements hormonaux chez le cheval qui peuvent mener à de nombreux problèmes digestifs comme la diarrhée. Les changements hormonaux peuvent nuire à l’appétit du cheval et diminuer son apport alimentaire. Les hormones peuvent également affecter la façon dont le système digestif transforme les aliments.

La diarrhée induite par le stress est la plus souvent aigüe, sauf si le facteur de stress persiste, auquel cas elle peut devenir chronique.

La meilleure façon de prévenir la diarrhée induite par le stress est d’éliminer ou de réduire l’exposition au facteur de stress. Si ce n’est pas possible, la régie alimentaire peut contribuer à diminuer l’impact de la diarrhée liée au stress.

Les suppléments favorisant la santé digestive peuvent être bénéfiques pour les chevaux exposés plus fréquemment à des conditions stressantes, comme les chevaux de sport ou de travail. Il est aussi essentiel de s’assurer que ces chevaux s’hydratent suffisamment et maintiennent un bon équilibre électrolytique.

8) Le confinement en stalle

Le confinement de plus de 12 heures par jour peut diminuer la motilité du côlon. [12] Cela ralentit le mouvement des aliments et des liquides dans l’intestin.

La recherche montre aussi que les chevaux confinés en stalle mangent moins, même lorsqu’ils ont librement accès au fourrage ou au foin. Ces facteurs peuvent mener à des troubles digestifs tels que les ulcères, les coliques et la diarrhée.

9) Les déplacements et le transport en remorque

Les déplacements peuvent être stressants pour les chevaux et causer des effets physiologiques similaires à ceux du confinement à l’écurie. [12] Les chevaux qui voyagent en remorque ont souvent un accès intermittent à la nourriture et à l’eau pendant le transport.

Les chevaux sont normalement confinés pendant le voyage et ne peuvent pas exprimer les comportements alimentaires normaux propres à leur espèce, qui consistent à se déplacer et à brouter. Ce manque de mouvement entraîne une diminution de la motilité intestinale et une réduction du mouvement du digesta à travers le côlon.

Les changements d’environnement, de routine et de groupe social affectent aussi beaucoup les chevaux. Les chevaux en transport peuvent avoir besoin d’un soutien alimentaire supplémentaire sous forme de probiotiques ou d’autres suppléments pour minimiser le risque de troubles intestinaux.

10) Le stress environnemental

Le stress environnemental peut aussi nuire à la digestion et conduire à la diarrhée. [12] Parmi les exemples de facteurs de stress environnementaux, on compte les bruits stridents ou les mouvements inhabituels, les modifications aux conditions d’hébergement et les changements de dynamique sociale.

La recherche montre que les chevaux qui vivent un pic des hormones du stress comme le cortisol sont plus susceptibles d’éprouver des problèmes digestifs, y compris un risque accru d’ulcères gastriques, de coliques et de diarrhée. [21]

Ces effets se propagent par les voies inflammatoires qui affectent le microbiome et les niveaux de pH du système digestif.

11) L’exercice à haute intensité

L’exercice régulier est idéal pour la santé digestive, car il peut faciliter le transit des aliments à travers le tube digestif et encourager l’hydratation. Cependant, un surplus d’exercice peut mener à des problèmes intestinaux.

Les périodes d’exercice fréquentes, intenses ou longues peuvent augmenter les niveaux d’hormones de stress glucocorticoïdes et avoir un impact négatif sur la digestion. [12][21]

L’exercice intense peut contribuer à la diarrhée en faisant en sorte que les aliments transitent rapidement dans les intestins. La motilité intestinale accrue nuit à l’absorption des nutriments et de l’eau contenus dans la nourriture, et l’excès de digesta peut surcharger l’intestin postérieur. [13]

12) La récupération après une anesthésie

La recherche montre que le stress lié à l’anesthésie peut avoir un impact sur le microbiome des chevaux et causer des crises de diarrhée.

Les chercheurs ne comprennent pas bien les effets de l’anesthésie sur la santé digestive. Les chevaux anesthésiés subissent habituellement aussi un jeûne et un transport; par conséquent, il est difficile d’isoler les effets de l’anesthésie dans la littérature scientifique. [14]

Le stress peut affecter la santé digestive du cheval et contribuer à l’apparition de la diarrhée. Minimiser le stress est le meilleur moyen de prévenir la diarrhée, mais une bonne régie alimentaire peut également être bénéfique.

 

Les infections bactériennes

Les infections bactériennes peuvent causer la dysbiose, menant à la diarrhée et à d’autres symptômes tels que la fatigue, la faiblesse et la perte d’appétit.

Les chevaux atteints d’infections bactériennes peuvent avoir besoin d’un apport intraveineux de fluides et d’électrolytes pour rétablir les niveaux de fluide et prévenir la déshydratation.

Ces chevaux peuvent avoir besoin d’antibiotiques ou de médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens prescrits par le vétérinaire.

L’administration d’antibiotiques peut également contribuer à la diarrhée, car ces médicaments tuent les bonnes et les mauvaises bactéries qui se trouvent dans l’intestin. Les suppléments de probiotiques peuvent aider à reconstituer le microbiome après un traitement aux antibiotiques. [5]

13) La salmonellose

L’infection à la salmonelle est l’une des causes les plus fréquentes de diagnostic de diarrhée chez les chevaux adultes. [4] Cette bactérie pathogène libère des toxines qui provoquent une inflammation de la muqueuse intestinale.

Le cheval peut contracter la salmonellose en consommant des aliments ou de l’eau contaminés, en ingérant des matières fécales contenant la bactérie ou par contact avec d’autres animaux infectés.

Les chevaux atteints de salmonellose peuvent montrer des signes légers comme de la fièvre, de la faiblesse, un manque d’appétit et des crottins mous. Dans les cas graves, la diarrhée peut contenir du sang et la mort peut survenir.

14) La clostridiose

Le clostridium est une autre bactérie pathogène qui peut causer la diarrhée chez les chevaux. Ces bactéries se développent dans le gros intestin, l’intestin grêle et le rectum des chevaux. [11]

La prolifération de bactéries C. difficile et C. perfringens chez les chevaux est liée à l’utilisation d’antibiotiques, à la privation de nourriture et au stress. [17][18]

Les chevaux peuvent être exposés aux bactéries par contact avec les crottins d’un cheval ayant reçu des antibiotiques ou les crottins d’un poulain souffrant de diarrhée, ou encore, lors d’un séjour dans un hôpital vétérinaire.

Les bactéries pathogènes peuvent provoquer des changements dans la microflore intestinale du cheval et conduire à la diarrhée. Le vétérinaire peut prescrire des probiotiques et des antibiotiques pour soigner le cheval.

 

Les infections parasitaires

Les parasites internes peuvent être un problème grave pour les chevaux, et causer de la diarrhée, la perte de poids, de la faiblesse, de la fatigue et des œdèmes sous-cutanés.

Dans le cas d’un cheval soupçonné d’infection parasitaire, on doit consulter le vétérinaire. Il est impératif d’administrer le traitement dès que possible afin de minimiser les effets indésirables de l’infection.

Un programme régulier de contrôle des parasites et des stratégies de régie appropriées peuvent aider à réduire la charge parasitaire des chevaux.

15) La cyathostomose larvaire

Plus de 40 espèces de cyathostomes peuvent infecter le gros intestin des chevaux, causant des selles molles et de la diarrhée. [6]

Les larves des cyathostomes, ou petits strongles, s’incrustent dans le gros intestin et sont enfermées dans des kystes. La cyathostomose larvaire se produit lorsque les larves émergent des kystes et déclenchent une réaction immunitaire qui endommage la muqueuse intestinale.

Les chevaux au pâturage s’infectent lorsqu’ils ingèrent ces parasites en se nourrissant près des tas de fumier. Les infestations de cyathostomes peuvent nécessiter des anti-inflammatoires, une fluidothérapie et d’autres médicaments.

Les parasites se propagent par contact avec les crottins infectés d’autres chevaux. Dans les cas graves, la diarrhée infectieuse causée par des parasites peut être mortelle.

 

L’environnement et les toxines

Les toxines et autres substances présentes dans le milieu de vie du cheval peuvent provoquer la diarrhée si celui-ci les ingère en grandes quantités.

Certaines plantes toxiques contiennent des substances chimiques qui peuvent perturber la fonction intestinale. L’utilisation excessive de médicaments peut également entraîner une toxicose.

16) La toxicité aux AINS

L’utilisation prolongée de médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) à doses élevées peut causer une toxicité aux AINS. [6]

L’utilisation excessive d’AINS peut accroître la perméabilité intestinale, et causer une colite du côlon dorsal droit et des carences en protéines, des conditions qui peuvent toutes provoquer la diarrhée.

17) L’ingestion de sable

Les pâturages, les enclos et les stalles au sol sablonneux peuvent faire en sorte que le cheval ingère du sable. Le sable peut s’accumuler dans le gros intestin et perturber le microbiome, ce qui peut causer la diarrhée. [6]

Dans les cas graves, l’ingestion de sable peut provoquer une impaction et une colique de sable.

18) Les plantes toxiques

L’ingestion des plantes suivantes peut causer de la diarrhée et d’autres effets secondaires graves chez les chevaux : [3][19]

  • les boutons-d’or;
  • le laurier-rose;
  • les solanacées et la belladone;
  • les glands de chêne;
  • le yucca;
  • l’huile de lin brute;
  • l’huile de ricin.
L’ingestion de toxines, de médicaments et d’autres substances présentes dans l’environnement peut causer de la diarrhée. Il est préférable de minimiser l’utilisation des AINS, de surveiller les plantes qui poussent dans les pâturages et de ne pas utiliser des mangeoires au sol aux endroits sablonneux.

 

Les maladies et les troubles

Dans certains cas de diarrhée, la cause sous-jacente peut être une maladie ou un trouble qui affecte le système gastro-intestinal. Il faut alors faire appel au vétérinaire pour diagnostiquer le problème.

19) Le syndrome d’eau fécale libre ou écoulement anal

La diarrhée peut survenir conjointement au syndrome d’écoulement anal, aussi appelé eau fécale libre. [15]

Les chevaux atteints du syndrome d’écoulement anal peuvent déféquer en deux phases distinctes : une phase solide durant laquelle les crottins solides sont éliminés et une phase liquide où de l’eau s’écoule librement de l’anus avant, pendant ou après la phase solide.

La cause de ce syndrome n’est pas bien connue; comme la diarrhée, elle peut être un signe de perméabilité intestinale (leaky gut) ou de dysbiose.

20) L’affection intestinale inflammatoire (AII)

L’affection intestinale inflammatoire est une maladie immunitaire qui peut nuire à l’absorption des nutriments et altérer la perméabilité intestinale. [6][16]

Les chevaux atteints d’AII souffrent d’inflammation de la muqueuse de l’intestin grêle. Si le gros intestin est également touché, la diarrhée peut survenir.

21) Les ulcères

Les ulcères sont extrêmement fréquents chez les chevaux, et touchent de 60 à 90 % des chevaux de loisir et de performance. Ils peuvent se produire dans l’œsophage, les régions squameuses ou glandulaires de l’estomac, l’intestin grêle et l’intestin postérieur. [6]

La diarrhée peut parfois apparaître conjointement aux ulcères gastriques, mais ces symptômes sont le plus souvent associés aux ulcères de l’intestin postérieur.

22) Le lymphome gastro-intestinal (cancer)

Cette maladie est extrêmement rare chez les chevaux, mais elle peut causer la diarrhée. Les chevaux atteints de lymphome gastro-intestinal peuvent avoir des symptômes comme la perte de poids, le manque d’appétit ou anorexie, la léthargie, des douleurs abdominales et de la diarrhée.

Dans certains cas, la diarrhée peut être le symptôme d’une maladie équine plus grave ou d’un trouble affectant le tractus gastro-intestinal. Il faut alors consulter le vétérinaire qui prescrira un traitement approprié.

 

La diarrhée chez les poulains

La diarrhée est extrêmement fréquente chez les poulains, car leur système immunitaire et leur microbiome intestinal ne sont pas encore bien développés. [1]

Selon une étude, 20 % des poulains souffrent de diarrhée au cours des six premiers mois de leur vie. [4] Au cours des premières semaines de vie, les poulains sont particulièrement sensibles aux infections, aux maladies et aux troubles intestinaux.

Certains cas de diarrhée chez les poulains peuvent se résorber d’eux-mêmes, sans soins médicaux ni traitement. Toutefois, il est important de consulter un vétérinaire pour écarter d’autres causes plus graves de diarrhée, en particulier si le poulain perd l’appétit ou semble amorphe.

23) La diarrhée des « chaleurs de lait » chez le poulain

Au cours des quatre à quatorze premiers jours de vie, les poulains peuvent développer une diarrhée des « chaleurs de lait ». On pense que l’ajout d’aliments à la diète du poulain et les changements dans le tractus gastro-intestinal qui en découlent causent cette diarrhée.

Les poulains peuvent également entrer en contact avec des bactéries en ingérant les crottins de la jument, un comportement appelé coprophagie qui entraîne des changements dans la flore intestinale. La diarrhée des « chaleurs de lait » chez le poulain se résorbe généralement avec le temps à mesure que le microbiome de l’intestin postérieur se développe.

24) Le rotavirus

Les chevaux de moins de six mois courent un risque élevé de contracter le rotavirus, un virus contagieux qui est l’une des causes les plus fréquentes de diarrhée chez les poulains.

L’exposition aux matières fécales contaminées est la principale voie de transmission du rotavirus. Si un poulain a la diarrhée, il faut l’éloigner des autres poulains et chevaux pour minimiser le risque de contagion.

25) Rhodococcus equi

Les poulains sont sensibles aux infections par la bactérie Rhodococcus equi qui vit dans la terre. Cet agent pathogène peut provoquer une pneumonie chez les poulains. [3]

Environ un tiers des poulains infectés par Rhodococcus equi souffrent de diarrhée. Les poulains présentant des signes respiratoires ou gastro-intestinaux d’infection à R.equi doivent être isolés du troupeau afin de limiter la propagation du virus.

26) La transition du lait maternel à l’alimentation solide

Lorsque le poulain commence à consommer des aliments solides tels que le foin, le fourrage et éventuellement des céréales et des concentrés, son système digestif doit s’adapter. Cette transition est parfois associée à la diarrhée, notamment si le changement de régime alimentaire est brusque.

Les poulains peuvent également développer de la diarrhée ou des crottins mous si on leur donne un substitut de lait ou du lait de vache. [22]

Les fourrages, les céréales et les concentrés doivent être introduits « à la dérobée » avant le sevrage du poulain pour faciliter la transition vers des aliments solides et minimiser les troubles digestifs liés au sevrage.

Les poulains sont plus sensibles aux infections et à la dysbiose, car leur microbiome n’est pas encore complètement développé. De ce fait, ils courent un risque accru de contracter la diarrhée.

Diagnostiquer la diarrhée chez les chevaux

Ce ne sont pas tous les épisodes de diarrhée qui requièrent une visite du vétérinaire. Néanmoins, la diarrhée est parfois signe d’un problème plus grave qui nécessite des soins vétérinaires.

Il est important de surveiller le cheval de près pendant les 24 premières heures d’un épisode de diarrhée. S’ils ne sont pas accompagnés d’autres symptômes, les crottins mous peuvent se résorber d’eux-mêmes sans demander de soins supplémentaires.

Si 24 heures se sont écoulées et que le cheval a toujours la diarrhée, il est temps de consulter le vétérinaire. La diarrhée non résolue peut entraîner la déshydratation, la perte d’électrolytes, une diminution de l’absorption des nutriments et d’autres problèmes graves.

Il faut vérifier si le cheval montre l’un des signes ou des symptômes suivants en plus de la diarrhée :

  • une baisse d’énergie;
  • une perte d’appétit;
  • des comportements stéréotypés;
  • une peau et un poil en mauvaise santé;
  • une boiterie ou la résistance à l’exercice;
  • une perte de poids.

De tels symptômes pourraient signaler un trouble sous-jacent.

Le traitement et la prise en charge de la diarrhée

Le traitement de la diarrhée équine consiste habituellement à s’attaquer aux causes sous-jacentes de la maladie et à favoriser l’équilibre hydrique et électrolytique pendant la récupération.

Il faut surveiller le cheval de près pour détecter toute aggravation des symptômes. Ce trouble peut devenir néfaste lorsqu’il est associé à une perte d’eau excessive et à la déshydratation.

Le cheval doit avoir accès à de l’eau fraîche, propre et tiède en tout temps. Donner du sel fin ordinaire favorise la soif et la réhydratation.

La diarrhée peut nuire à l’absorption des nutriments contenus dans l’alimentation du cheval et entraîner une perte d’électrolytes. Le cheval peut avoir besoin d’un supplément d’électrolytes pour rétablir l’équilibre en minéraux.

On conseille de donner un supplément d’électrolytes contenant du sodium, du chlore, du magnésium, du potassium et du calcium.

Ces électrolytes sont idéalement ajoutés directement à l’eau pour encourager l’hydratation. Certains chevaux n’aiment pas l’eau aromatisée; c’est donc une bonne idée d’offrir de l’eau sans ajout d’électrolytes.

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Le régime alimentaire et la routine

Lorsqu’un cheval souffre de diarrhée, il s’agit d’une bonne occasion de revoir son régime alimentaire et sa régie quotidienne. Une alimentation bien équilibrée et un mode de vie adapté à l’espèce peuvent aider à prévenir de futurs problèmes de santé intestinale.

Nous vous invitons à lire notre article Comment nourrir un cheval qui souffre de diarrhée qui dresse une liste complète de stratégies pour soutenir le rétablissement du cheval.

Certaines des mesures les plus importantes à envisager incluent : [6][7]

  • éliminer les aliments riches en amidon ou les céréales de l’alimentation;
  • donner des aliments riches en fibres comme la pulpe de betterave ou le psyllium;
  • restreindre la quantité d’huile végétale;
  • penser à ajouter un supplément contenant des probiotiques et des levures;
  • donner beaucoup de petits repas échelonnés tout au long de la journée;
  • assurer un apport suffisant de protéines.

La diarrhée chronique peut entraîner l’hypoprotéinémie, soit un faible taux de protéines dans le sang. C’est l’une des conséquences de la perte des protéines du sang qui se retrouvent dans les intestins lorsqu’il y a inflammation.

Un nutritionniste équin devrait revoir le régime alimentaire des chevaux souffrant de diarrhée chronique afin de remédier aux carences potentielles en nutriments et à la perte de poids.

Le stress est un facteur important qui contribue au dysfonctionnement digestif chez les chevaux. Il faut veiller à minimiser le stress dans la mesure du possible, modifier progressivement la routine du cheval et penser à réduire les séances d’exercice intense ou les déplacements.

Les suppléments intestinaux

Un vétérinaire peut recommander des protecteurs intestinaux ou des composés antidiarrhéiques pour gérer la diarrhée. Ceux-ci peuvent inclure le charbon actif, le sous-nitrate de bismuth et le kaolin.

Les suppléments probiotiques peuvent être bénéfiques pour soutenir le microbiome. Les souches de bactéries Lactobacillus et les levures Saccharomyces semblent être les plus efficaces. [20]

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References

  1. Lewis L. Equine Clinical Nutrition: Feeding and Care. Williams & Wilkins, PA, USA. 1995.
  2. OMAFRA Poisoning of Horses by Plants.. 2021
  3. Rush B. Rhodococcus equi Pneumonia in Foals. Merck Vet Man. 2014.
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