La myopathie à stockage des polysaccharides équine (PSSM ou EPSM en anglais) est une pathologie héréditaire qui affecte la façon dont les cellules musculaires des chevaux emmagasinent les sucres. Elle peut entraîner une intolérance à l’exercice, de la raideur et des allures anormales.

Une fois le diagnostic confirmé, les propriétaires remarquent souvent certains signes, comme les coups de queue, des changements de comportement et de légères baisses de performance qui signalent une forme bénigne de rhabdomyolyse.

Les chevaux atteints de PSSM courent un risque plus élevé de syndrome du cheval noué (tying up), aussi appelé rhabdomyolyse à l’effort. Ces crises engendrent une douleur considérable et se caractérisent par des muscles raides et durcis, accompagnés d’une transpiration abondante et d’une réticence à se déplacer. Dans les cas graves, la dégradation du tissu musculaire peut affecter la fonction rénale et peut parfois être fatale.

La PSSM est plus fréquente chez les chevaux de race Quarter Horse et les grandes races de chevaux lourds. On estime que jusqu’à 10 % des chevaux Quarter Horse et 36 % des chevaux de trait souffrent de PSSM. [1]

Les chevaux atteints de cette maladie appartiennent à deux catégories : PSSM1 et PSSM2. Les chevaux PSSM1 présentent une mutation génétique spécifique du gène de la glycogène synthase 1. Les chevaux PSSM2 montrent les caractéristiques cliniques de la PSSM sans avoir cette mutation génétique spécifique. [2]

La meilleure façon de gérer les chevaux atteints de PSSM est de leur donner un régime alimentaire à faible teneur en sucres et en amidon, et de combler leurs besoins caloriques supplémentaires avec des matières grasses. Un programme d’exercice régulier peut aussi favoriser la dégradation du glycogène emmagasiné dans les muscles.

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La myopathie à stockage des polysaccharides équine

La PSSM est un trouble musculaire caractérisé par une accumulation anormale de glycogène, la forme sous laquelle l’organisme emmagasine le glucose et le sucre dans les cellules des muscles squelettiques.

Les chevaux atteints de PSSM stockent plus de glycogène dans leurs muscles. Leur organisme forme également des molécules de glycogène inhabituelles qui ne sont pas aussi facilement métabolisées.

Les types de PSSM

Il existe deux principaux types de PSSM : la PSSM1 et la PSSM2. [4] On sait que la PSSM1 provient d’une mutation du gène de la glycogène synthase 1 (GYS1). [2]

La PSSM2 réfère aux chevaux qui présentent un stockage anormal du glycogène sans avoir la mutation du gène GYS1. On n’a toujours pas identifié la cause sous-jacente de la maladie chez ces animaux.

La PSSM1

Les chercheurs ont identifié la PSSM1 pour la première fois en 1992 chez des chevaux de race Quarter Horse qui souffraient de rhabdomyolyse à l’effort récurrente. Ils ont analysé des échantillons de muscles provenant de ces chevaux. Ils y ont trouvé des quantités plus élevées de glycogène que la normale et du glycogène présentant une structure inhabituelle.

D’autres recherches ont découvert la mutation du gène GYS1 chez les chevaux Quarter Horse, les races apparentées (chevaux Paint et Appaloosa), ainsi que certaines races de chevaux de trait.

Chez tous les chevaux, l’enzyme glycogène synthase 1 est importante pour la synthèse du glycogène dans les cellules musculaires. Chez les chevaux porteurs de la mutation GYS1, cette enzyme est plus active que la normale, ce qui entraîne la production d’une plus grande quantité de glycogène. [2]

Le diagnostic de PSSM1

La première étape pour déterminer si un cheval a un problème musculaire consiste à effectuer un test de tolérance à l’exercice. Ce test ne fournit toutefois pas de réponse définitive pour poser un diagnostic de PSSM1.

Le vétérinaire prélève un échantillon de sang de 4 à 6 heures après une séance d’exercice léger ne dépassant pas 15 minutes. Les niveaux d’enzymes musculaires, comme la créatinine kinase (CK), sont généralement plus élevés après l’exercice chez les chevaux souffrant de PSSM que chez les animaux normaux.

Le test de tolérance à l’exercice indique si la crise de rhabdomyolyse du cheval provient d’un trouble musculaire. Si le test ne révèle pas de niveaux élevés d’enzymes musculaires, la crise de rhabdomyolyse est probablement due au régime alimentaire ou à la gestion de l’exercice à ce moment, et non à une maladie héréditaire sous-jacente.

Les tests génétiques

Les tests génétiques sont un moyen non invasif de diagnostiquer catégoriquement la PSSM1. Ils sont disponibles pour détecter précisément la variante R309H-GYS1 qui cause la PSSM1.

On peut prélever un échantillon de sang ou de racine du crin pour isoler l’ADN et analyser la séquence du gène GYS1. Il y a deux copies de ce gène. L’une provient de la mère et l’autre du père.

La PSSM1 est une maladie autosomique dominante, ce qui signifie qu’un cheval qui possède une seule copie du variant génique provenant de la mère ou du père peut présenter des symptômes de la maladie. De plus, les poulains dont l’un des parents est atteint de PSSM ont 50 % de chances d’hériter du variant génique et de développer la maladie.

Le test génétique donne l’un des trois résultats suivants :

  • la PSSM1 n/n : deux copies normales du gène GYS1 (résultat négatif pour la PSSM1);
  • la PSSM1 n/P1 : une copie normale du gène GYS1 et une copie du variant génique (résultat positif pour la PSSM1);
  • la PSSM1 P1/P1 : deux copies du variant génique GYS1 (résultat positif pour la PSSM1).

Un diagnostic de PSSM1 peut d’autre part se fonder sur l’évaluation de biopsies musculaires. Le vétérinaire prélève alors un échantillon de l’un des grands groupes musculaires et l’envoie à un laboratoire qui analyse ce qui suit : [5][9]

  • la présence d’inclusions de polysaccharides anormales résistantes à l’amylase, positives à l’acide périodique Schiff (PAS);
  • des taux de glycogène de 1,5 à 2 fois plus élevés que la normale;
  • une plus grande quantité de fibres musculaires endommagées ou nécrotiques (mortes).

La PSSM2

Les chevaux atteints de PSSM2 présentent les mêmes signes cliniques que les chevaux souffrant de PSSM1, notamment de la raideur musculaire, de la douleur et une réticence au travail. Les biopsies musculaires prélevées sur ces chevaux montrent également une accumulation anormale de glycogène.

Cependant, ces chevaux n’ont pas la mutation du gène GYS1 et on ignore actuellement sa cause génétique précise. Plusieurs gènes anormaux pourraient contribuer à cette pathologie.

On retrouve plus souvent la PSSM2 chez les chevaux de race Warmblood et les chevaux arabes.

Le diagnostic de la PSSM2

Des tests génétiques sont disponibles sur le marché qui prétendent pouvoir identifier les variants géniques de la PSSM2. Mais la recherche n’a révélé aucune différence d’incidence de ces variants que les chevaux soient atteints ou non de PSSM2.

Les chevaux témoins en bonne santé étaient tout aussi susceptibles d’avoir les variants P2, P3 ou P4 que les chevaux atteints de PSSM2 ou de myopathie myofibrillaire (MFM), un autre trouble musculaire.

Autrement dit, les tests génétiques actuellement offerts pour le diagnostic de la PSSM2 ne sont pas fiables. Il faut noter qu’il n’y a pas d’exigences légales encadrant les tests génétiques vendus pour les chevaux. [6]

Au lieu de s’appuyer sur des tests génétiques, on doit poser un diagnostic de PSSM2 chez les chevaux qui présentent les caractéristiques de la PSSM1 sans avoir la mutation du gène GYS1. Si le vétérinaire soupçonne que le cheval souffre de PSSM et a exclu la PSSM1, il recommande généralement une biopsie musculaire.

Il fonde habituellement son diagnostic sur des crises de rhabdomyolyse chronique accompagnées ou non de taux élevés d’enzymes musculaires, ainsi que des résultats anormaux lors des biopsies musculaires. En cas de rhabdomyolyse non héréditaire, les enzymes musculaires sont toujours élevées, mais ce n’est pas normalement le cas lorsque le test de tolérance suit une courte séance d’exercice.

Les signes de la PSSM

Le vétérinaire peut soupçonner la PSSM si le cheval présente l’un ou plusieurs des symptômes suivants : [3]

  • une rhabdomyolyse à l’effort chronique (tying up);
  • de mauvaises performances et un manque d’énergie;
  • l’atrophie ou la faiblesse musculaire;
  • une allure raide ou en pas de coq (le cheval éparvine);
  • une fixation intermittente ou chronique de la rotule du grasset;
  • des signes éventuels de maux de dos ou de douleur dans tout le corps;
  • des problèmes de comportement au moment du harnachement ou une réticence à coopérer avec le pareur ou le maréchal-ferrant;
  • des crises de colique spasmodique.

Ces symptômes peuvent aller de légères crampes musculaires avec des étirements à des douleurs musculaires graves accompagnées d’une dégradation des tissus. Dans les cas les plus graves, le cheval est incapable de se lever et de se tenir debout.

Les signes cliniques chez les chevaux atteints de PSSM

Si le cheval a déjà reçu un diagnostic de PSSM et présente des signes cliniques, qu’ils soient légers ou graves, une visite du vétérinaire s’impose. Celui-ci peut prélever des échantillons sanguins pour déterminer si le cheval est un cas clinique.

La prise en charge de la PSSM lorsque les symptômes sont légers réduit le risque de troubles graves, qui peuvent inclure des lésions rénales et la nécrose musculaire, en plus d’accélérer la récupération du cheval.

Le prélèvement d’échantillons sanguins lorsque le cheval ne présente aucun symptôme pendant une période plus longue (de 1 à 2 mois) permet au vétérinaire d’établir un profil de référence de ses niveaux d’enzymes musculaires. Les enzymes des chevaux atteints de PSSM sont souvent légèrement plus élevées que celles des chevaux normaux.

La régie de l’alimentation et de l’exercice

Il n’existe actuellement aucun traitement qui guérit la PSSM1 ou la PSSM2. Malgré cela, un régime alimentaire et un programme d’exercice adaptés peuvent réduire l’incidence des symptômes graves, comme les grosses crises de rhabdomyolyse.

La recherche s’est principalement penchée sur les directives d’alimentation et d’exercice applicables aux chevaux atteints de PSSM1. Une étude récente menée sur des chevaux Warmblood atteints de PSSM2 a toutefois montré que les stratégies décrites plus bas sont efficaces pour gérer la PSSM2. [4]

Voici une liste de huit conseils importants pour la gestion des chevaux atteints de PSSM.

1) Privilégier un régime pauvre en amidon et en sucre

On doit minimiser le sucre et l’amidon dans l’alimentation du cheval pour éviter une accumulation excessive de glycogène dans les tissus musculaires.

Les sucres dans l’alimentation déclenchent la libération d’insuline par le pancréas, ce qui stimule l’absorption du glucose par la synthèse des muscles et du glycogène.

Les chevaux atteints de PSSM sont très sensibles à l’insuline et absorbent plus de glucose dans leurs muscles que les autres chevaux. [7]

Une alimentation pauvre en amidon et en sucres limite la sécrétion d’insuline et la stimulation de la synthèse du glycogène.

Moins de 10 % des calories fournies par l’ensemble de l’alimentation doivent provenir des glucides non structuraux. On calcule la teneur en glucides non structuraux en combinant les glucides solubles dans l’éthanol (ESC) et l’amidon.

Un régime alimentaire faible en glucides non structuraux

Quelques points sont à considérer pour diminuer la teneur en glucides non structuraux dans l’ensemble de l’alimentation.

  • Éliminer les aliments concentrés : ils contiennent souvent des céréales transformées qui sont riches en amidon et en sucres. Un grand nombre de moulées complètes et de rations commerciales contiennent beaucoup de glucides non structuraux, et les fabricants n’en divulguent pas toujours la teneur sur l’étiquette. Un nutritionniste peut vous aider à choisir les aliments qui conviennent au cheval.
  • Choisir un foin à faible teneur en glucides non structuraux : il est préférable de choisir un foin dont la teneur en glucides non structuraux est de 12 % ou moins.
  • Faire tremper le foin : le trempage du foin aide à abaisser la quantité de glucides solubles. On trempe idéalement le foin pendant 30 minutes dans une eau tiède ou 60 minutes dans une eau froide, puis on le laisse s’égoutter durant 10 minutes.
  • Employer un filet à foin d’alimentation lente : il aide à prolonger le temps passé au comportement de recherche de nourriture afin que les sucres consommés pénètrent dans le corps sur une plus longue période, ce qui modère la sécrétion d’insuline.
  • Mettre une muselière lorsque le cheval est au pâturage : s’il n’est pas possible d’éviter les pâturages d’herbe fraîche et luxuriante, une muselière permet d’en restreindre l’ingestion.
  • Réserver l’accès aux pâturages au petit matin : une autre option pour réduire la consommation de sucre contenu dans l’herbe consiste à réserver l’accès au pâturage aux premières heures du jour. C’est à ce moment que le taux de sucre dans les plantes est naturellement plus bas.

Il convient de noter qu’il ne faut jamais tenter d’abaisser la teneur en glucides non structuraux dans l’alimentation du cheval en restreignant le fourrage. Une quantité insuffisante de fourrage peut donner lieu à d’autres troubles comme les ulcères gastriques, des problèmes de comportement et un dysfonctionnement de l’intestin postérieur.

Le poids de la ration quotidienne de fourrage devrait toujours correspondre à 1,5 à 2 % du poids vif idéal du cheval. Cela équivaut à 7 à 9 kilogrammes (de 15 à 20 livres) de foin par jour pour un cheval de 500 kilogrammes (1 100 livres).

2) Combler les besoins caloriques supplémentaires avec des matières grasses

Les matières grasses ne déclenchent pas de sécrétion d’insuline et ne sont pas emmagasinées dans les muscles sous forme de glycogène. Par conséquent, si le cheval a besoin de calories supplémentaires au-delà de ce qu’il obtient dans le fourrage, les matières grasses constituent la meilleure option.

On peut combler jusqu’à 20 % des besoins caloriques des chevaux atteints de PSSM avec des matières grasses. La meilleure manière d’y parvenir consiste à choisir des sources de matières grasses riches en triglycérides qui sont facilement digérées et absorbées dans l’intestin grêle.

Si le cheval a besoin de calories supplémentaires, on recommande généralement d’ajouter 0,5 kg (une livre) de matières grasses alimentaires pour un cheval de 500 kg (1 100 lb). On peut par exemple ajouter 2 tasses (500 ml) d’huile à la ration.

Il importe d’évaluer précisément l’état de chair du cheval pour déterminer s’il a besoin de calories supplémentaires. Un score d’état de chair de 4 ou moins suggère qu’il pourrait bénéficier d’un apport calorique supplémentaire.

Même si le cheval n’a pas besoin de prendre du poids, une alimentation contenant des matières grasses à un taux plus faible peut aider à atténuer les symptômes de la PSSM.

Dans une petite étude portant sur quatre chevaux, la tolérance à l’exercice s’est améliorée chez les chevaux qui ont reçu une alimentation dont 12 % des calories provenaient des matières grasses, au lieu de 7 %. Cette diète avait une teneur en amidon plus faible (3 % comparativement à 21 % des calories provenaient de l’amidon). [10]

Les meilleures sources de matières grasses pour les chevaux atteints de PSSM

Parmi les choix de sources de matières grasses à faible teneur en glucides non structuraux, on retrouve ceux qui suivent.

  • Les huiles : choisir des huiles riches en acides gras oméga-3 telles que l’huile de poisson, l’huile de graines de lin ou l’huile w-3 riche en DHA provenant de microalgues.
  • Le son de riz : il comporte environ 20 % de matières grasses. Il contient toutefois un taux élevé de phosphore qui doit être équilibré correctement avec le calcium dans l’alimentation.
  • Les graines de lin moulu : elles sont constituées d’environ 40 % de matières grasses.

On doit introduire progressivement les sources de matières grasses pour éviter les troubles digestifs. Dans le cas des huiles, la quantité initiale est de 30 ml (1 oz), qu’on augmente graduellement tous les trois ou quatre jours pour atteindre la quantité souhaitée sur une période de deux à trois semaines.

Une alimentation faible en glucides non structuraux et riche en matières grasses peut avoir des avantages supplémentaires, notamment la réduction du risque de colique, de laminite et d’ulcères gastriques.

w-3 Oil

5 stars
80%
4 stars
11%
3 stars
6%
2 stars
1%
1 star
2%

En savoir plus

  • Favorise le confort des joints
  • Aide à combattre l'inflammation
  • état de la peau et du pelage
  • Source appétente d'oméga-3

3) Donner suffisamment de vitamine E et de sélénium

La vitamine E et le sélénium sont des antioxydants importants qui favorisent une fonction musculaire saine et la récupération après l’exercice. Les chevaux qui souffrent de PSSM dont l’apport en vitamine E et en sélénium est faible peuvent être plus sujets aux crampes et à la raideur musculaires.

La vitamine E et le sélénium agissent conjointement. Conséquemment, s’il manque l’un de ces nutriments au cheval, l’autre ne peut pas accomplir sa fonction correctement.

Les besoins nutritionnels du cheval publiés par le Conseil national de recherches recommandent un apport en vitamine E de 500 à 1 000 UI pour un cheval adulte à l’entretien.

Pour éviter une carence en sélénium, le CNRC recommande de donner au moins 1 mg de sélénium par jour. L’apport optimal est plus près de 2 à 3 mg par jour.

Pour les chevaux sujets à la rhabdomyolyse à l’effort, on recommande de fournir de 1 500 à 2 500 UI de vitamine E et 3 mg de sélénium dans l’ensemble de la ration quotidienne. [8]

Toujours choisir des sources organiques ou chélatées de sélénium et éviter de le suralimenter pour prévenir les symptômes de toxicité au sélénium. Un cheval de 500 kg (1 100 lb) peut tolérer un apport quotidien en sélénium qui s’élève jusqu’à 20 mg.

Natural E/Organic Se

5 stars
89%
4 stars
9%
3 stars
0%
2 stars
2%
1 star
0%

En savoir plus

  • Levure de sélénium organique
  • Vitamine E naturelle
  • Statut antioxydant optimal
  • Soutient la fonction musculaire

4) Assurer un apport adéquat en acides aminés

L’atrophie musculaire est un symptôme fréquent de la PSSM qui peut être partiellement atténué en donnant des niveaux adéquats d’acides aminés indispensables.

Pour les chevaux atteints de PSSM, la meilleure stratégie pour fournir suffisamment d’acides aminés est d’ajouter des sources de protéines ou d’acides aminés seuls, plutôt que d’avoir recours à une moulée complète. Cette méthode permet de minimiser l’amidon et les sucres indésirables dans l’alimentation.

Parmi les autres sources de protéines qui procurent un bon équilibre d’acides aminés essentiels afin de favoriser la musculature de la ligne supérieure du dos, on retrouve :

La quantité de protéines ou d’acides aminés supplémentaires nécessaires dépend de la teneur en protéines du foin. Pour les chevaux qui font de l’exercice léger ou modéré, la teneur en protéines d’un foin de qualité moyenne suffit généralement à répondre à leurs besoins.

Three Amigos

5 stars
93%
4 stars
2%
3 stars
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2 stars
5%
1 star
0%

En savoir plus

  • Synthèse protéique optimale
  • Qualité des sabots et du poil
  • Développement de la ligne du dos
  • Performance athlétique

5) Combler les besoins en vitamines et en minéraux

En éliminant les moulées complètes et les concentrés de l’alimentation pour réduire la teneur globale en glucides non structuraux, on peut involontairement créer une carence en nutriments chez le cheval.

Il est rare que les chevaux parviennent à combler leurs besoins en vitamines et en minéraux à partir du fourrage seul.

En plus du sélénium et de la vitamine E, les vitamines et minéraux suivants sont importants pour soutenir la santé métabolique et la fonction musculaire :

  • le zinc;
  • le cuivre;
  • le magnésium;
  • la vitamine B.

On recommande de donner un supplément en vitamines et en minéraux complet à faible inclusion pour combler les besoins du cheval sans ajouter trop de calories. Choisir un supplément qui ne contient pas d’agents de remplissage à haute teneur en glucides non structuraux.

AminoTrace+ de Mad Barn est un supplément complet de vitamines et de minéraux conçu pour répondre aux besoins des chevaux atteints de PSSM.

AminoTrace+ fournit des oligo-éléments entièrement organiques, y compris un profil complet de vitamines B, des niveaux élevés de vitamine E d’origine naturelle et de sélénium sous forme de levure sélénisée organique.

AminoTrace+

5 stars
77%
4 stars
9%
3 stars
3%
2 stars
4%
1 star
6%

En savoir plus

  • Minéraux à un équilibre correct
  • Soutient la santé métabolique
  • Sensibilité à l'insuline
  • La croissance des sabots

6) Mettre régulièrement le cheval en liberté

Les chevaux atteints de PSSM doivent passer le moins de temps possible à l’intérieur.

Le mouvement est important pour la santé de tous les chevaux, et tout particulièrement pour ceux qui souffrent de problèmes métaboliques. La mise en liberté au pré est très bénéfique pour stimuler le mouvement et la diminution des réserves musculaires de glycogène.

Comme mentionné précédemment, les muselières permettent de restreindre la consommation d’herbe du cheval, particulièrement s’il est en liberté dans un pâturage abondant.

Si le stress semble être un facteur déclencheur pour le cheval, il faut porter une attention particulière au contexte social lors des mises en liberté et s’assurer de le mettre avec des compagnons compatibles.

7) Éviter les longues périodes de repos

De longues périodes de repos après une crise de rhabdomyolyse peuvent être néfastes pour les chevaux atteints de PSSM.

Il est courant de mettre les chevaux au repos après une crise et d’attendre que les niveaux sanguins d’enzymes musculaires soient revenus à la normale. Ce n’est toutefois pas nécessaire et cette pratique peut aggraver les symptômes.

Une fois que le cheval se déplace sans gêne, il peut reprendre les mises en liberté quotidiennes dans un milieu calme. On peut aussi le faire marcher lentement en main pour réintroduire l’exercice et éviter un confinement prolongé en stalle.

8) Introduire progressivement les programmes d’entraînement

Si un cheval atteint de PSSM a subi récemment une crise de rhabdomyolyse, il faut reprendre l’entraînement et l’exercice progressivement.

On consultera d’abord le vétérinaire avant de réintroduire le travail pour vérifier que le cheval peut faire de l’exercice en toute sécurité. Le vétérinaire peut recommander le prélèvement d’échantillons sanguins lorsque le cheval est asymptomatique afin d’établir un profil de référence.

On commence par des séances quotidiennes de travail léger au pas et au trot en évitant le rassembler, en longe ou sous la selle, qui durent seulement de 3 à 5 minutes. Restreindre la durée d’un exercice importe plus que son intensité.

On peut ensuite augmenter la durée du travail de deux minutes par jour. Une fois qu’on atteint 15 minutes d’exercice, prévoir une pause au pas de cinq minutes après chaque intervalle de quinze minutes au trot. Continuer ainsi pendant au moins trois semaines avant d’introduire le travail au galop.

La réintroduction au travail rassemblé doit aussi se faire très progressivement, en commençant par des séances de 2 à 5 minutes sous la selle, suivies d’une période de repos et d’étirement.

Si plus de trois ou quatre jours s’écoulent sans exercice adéquat, on reprend en se limitant à une séance de courte durée.

Exemple de régime alimentaire pour les chevaux atteints de PSSM

L’élaboration d’un régime alimentaire adapté au cheval atteint de PSSM requiert les informations suivantes :

  • la composition du fourrage, y compris le foin et le pâturage;
  • l’état de chair actuel du cheval;
  • son niveau d’exercice et son état physiologique.

Nous recommandons fortement d’obtenir une analyse de foin et de faire appel à un nutritionniste pour concevoir un régime alimentaire adapté.

Voici deux exemples de diètes possibles pour un cheval adulte de 500 kg (1 100 lb) soumis à un exercice léger qui favorisent le maintien du poids ou la prise de poids.

LES ALIMENTS LA DIÈTE D’ENTRETIEN LA DIÈTE DE PRISE DE POIDS
(Quantité/jour) (Quantité/jour)
Foin 11 kg 10 kg
Graines de lin moulues 0 0,5 kg
Huile de canola 0 300 ml
AminoTrace+ 200 g 200 g
Huile w-3 100 ml 100 ml
Vitamine E naturelle/Se organique 20 g 20 g
ANALYSE DE L’ALIMENTATION
Énergie digestible (% des besoins) 102 % 114 %
Glucides non structuraux (% de l’alimentation) 8,7 % 8,2 %
Matières grasses (% de l’alimentation) 3,75 % 8,45 %

 

Pour obtenir de l’aide afin d’élaborer un régime alimentaire adapté à votre cheval atteint de PSSM, contactez notre équipe de nutritionnistes équins pour recevoir des recommandations personnalisées.

En résumé

La PSSM1 est une maladie héréditaire relativement fréquente qui affecte principalement les chevaux de race Quarter Horse et les chevaux de trait. Elle entraîne une accumulation excessive et anormale de glycogène dans les muscles, provoquant de la raideur, des douleurs musculaires et un risque accru de rhabdomyolyse à l’effort (tying up).

La PSSM2 est une maladie héréditaire qui cause les mêmes symptômes que la PSSM1, mais dont l’origine génétique est inconnue. Elle touche principalement les chevaux Warmblood et arabes.

Heureusement, on peut gérer la PSSM1 et la PSSM2 avec une alimentation adaptée et un programme d’exercice régulier. Le cheval doit recevoir une diète faible en glucides non structuraux pour limiter l’accumulation de glycogène dans les muscles.

Les matières grasses doivent remplacer l’amidon et les sucres si le cheval a besoin d’apport calorique supplémentaire. On introduit progressivement l’exercice par courts intervalles pour stimuler la dégradation du glycogène et réduire le risque de rhabdomyolyse.

La régie alimentaire peut avoir un impact positif considérable sur la santé et le confort des chevaux qui souffrent de PSSM, en plus d’aider à minimiser la nécessité d’avoir recours à des soins vétérinaires onéreux.

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Références

  1. McCue, M.E. et al. Estimated prevalence of the Type 1 Polysaccharide Storage Myopathy mutation in selected North American and European breeds. Anim Genet. 2010.
  2. McCue, M.E. et al. Glycogen synthase (GYS1) mutation causes a novel skeletal muscle glycogenosis. Genomics. 2008.
  3. Valentine, B.A. et al. Role of dietary carbohydrate and fat in horses with equine polysaccharide storage myopathy. J Am Vet Med Assoc. 2001.
  4. Williams, Z.J. et al. Muscle glycogen concentrations and response to diet and exercise regimes in Warmblood horses with type 2 Polysaccharide Storage Myopathy. PLoS One. 2018.
  5. Firshman, A.M. et al. Comparison of histopathologic criteria and skeletal muscle fixation techniques for the diagnosis of polysaccharide storage myopathy in horses. Vet Pathol. 2006.
  6. Valberg, S.J. et al. Commercial genetic testing for type 2 polysaccharide storage myopathy and myofibrillar myopathy does not correspond to a histopathological diagnosis. Equine Vet J. 2020.
  7. De La Corte, F.D. et al. Glucose uptake in horses with polysaccharide storage myopathy. Am J Vet Res. 1999.
  8. Harris, P.A. and Rivero, J.L.L. Nutritional considerations for equine rhabdomyolysis syndrome. Equine Vet Edu. 2015.
  9. Valberg, S.J. Muscle Conditions Affecting Sport Horses. Vet Clin North Am Equine Pract. 2018.
  10. Ribeiro, W.P. et al. The Effect of Varying Dietary Starch and Fat Content on Serum Creatine Kinase Activity and Substrate Availability in Equine Polysaccharide Storage Myopathy. J Vet Intern Med. 2004.