L’iode est un oligo-élément essentiel nécessaire aux chevaux et à tous les mammifères. Il est utilisé pour fabriquer des hormones thyroïdiennes qui contrôlent le métabolisme de toutes les cellules du corps.

Les fourrages et les céréales sont généralement pauvres en iode, car la plupart des sols contiennent de faibles concentrations de ce minéral. Les chevaux qui ne consomment pas suffisamment d’iode dans leur alimentation peuvent développer des signes subtils de carence, notamment une peau sèche, un pelage terne, un manque d’appétit et une faible endurance.

Les poulains sont les plus exposés au risque de carence ou d’excès d’iode. Les poulains nés de juments qui consomment trop ou pas assez d’iode peuvent présenter des anomalies de croissance et une faiblesse générale. [1][2]

Le signe classique d’une carence en iode est le goitre – une hypertrophie de la glande thyroïde. Cependant, seuls quelques cas de carence sévère en iode ont été rapportés chez les chevaux.

Un excès d’iode dans l’alimentation peut également provoquer un dysfonctionnement thyroïdien et entraîner des symptômes similaires. Les chevaux présentant des signes de dysfonctionnement thyroïdien doivent être évalués par un vétérinaire pour évaluer leur statut en iode ainsi que leurs niveaux d’hormones thyroïdiennes.

La plupart des moulées commerciales contiennent de l’iode sous forme de sel iodé, d’iodate de calcium, de dihydroiodure d’éthylènediamine ou de farine de varech. Pour comprendre si les besoins en iode de votre cheval sont comblés, soumettez son régime alimentaire pour une évaluation par nos nutritionnistes équins.

Importance de l’iode pour les chevaux

L’iode est un minéral essentiel pour les chevaux et les autres mammifères.

Plus de 75 % de l’iode présent dans l’organisme du cheval se trouve dans la glande thyroïde. La glande thyroïde est située dans le cou, près de la mâchoire, et entoure la trachée.

L’iode est un composant des hormones thyroïdiennes thyroxine (T4) et triiodothyronine (T3). [10] La T4 est libérée par la glande thyroïde dans la circulation sanguine et est convertie en version active (T3) dans le foie et les reins.

Les hormones thyroïdiennes T4 et T3 sont d’importants régulateurs:

  • Du taux métabolique de base
  • De la fonction et la santé cardiaque
  • De la santé et la fonction digestive
  • Du développement du cerveau
  • Du développement musculaire
  • De la croissance et du développement du squelette

Il est essentiel de veiller à ce que votre cheval reçoive suffisamment d’iode dans son alimentation pour soutenir la fonction thyroïdienne et pour produire des hormones thyroïdiennes qui régulent presque toutes les cellules du corps.

Iode dans l’alimentation équine

Le document de 2007 du National Research Council (NRC) sur les besoins nutritionnels des chevaux indique que les chevaux ont besoin de 0,35 à 0,4 mg d’iode par kilogramme de matière sèche consommée par jour.

Cela équivaut à environ 3,5 à 4 mg d’iode par jour pour un cheval de 500 kg (1 100 lb). [11]

La quantité d’iode se retrouvant dans les fourrages varie selon la situation géographique, la proximité de l’océan, les espèces végétales et les facteurs environnementaux. En moyenne, les niveaux d’iode dans le foin sont d’environ 110 à 130 ug par kg, ce qui équivaut à 0,11 à 0,13 ppm d’iode. [4]

Un cheval consommant 10 kg (22 lb) de foin contenant 0,13 ppm d’iode obtiendrait 1,3 mg d’iode via le foin. Par conséquent, il est peu probable que le foin seul réponde aux besoins en iode de votre cheval.

Sources d’iode pour votre cheval

Les chevaux qui consomment uniquement du foin ou du pâturage auront généralement besoin d’une source supplémentaire d’iode pour répondre à leurs besoins. Les sources courantes d’iode incluent:

  • Le sel iodé
  • L’iodate de calcium
  • Le dihydroiodure d’éthylènediamine
  • La farine de varech

La plupart des suppléments de vitamines et minéraux contiennent de l’iode ajouté sous forme de dihydroiodure d’éthylènediamine ou d’iodate de calcium.

Si vous donnez une moulée complète ou un équilibreur de ration au niveau d’apport recommandé, votre cheval reçoit probablement suffisamment d’iode. Cependant, les quantités de moulées commerciales données au cheval sont souvent en dessous du niveau recommandé, ce qui entraîne un apport insuffisant d’iode dans l’alimentation.

Le sel iodé peut être utilisé pour augmenter la concentration d’iode dans l’alimentation tout en fournissant du sodium, un électrolyte important.

Pour répondre aux besoins en sodium de votre cheval, nous recommandons généralement de lui donner 1 à 2 cuillères à soupe (15 à 30 grammes) de sel par jour. L’utilisation de sel iodé fournira entre 0,67 à 1,34 mg d’iode par jour.

L’iodate de calcium (forme inorganique) et le dihydroiodure d’éthylènediamine (forme organique) sont couramment ajoutés aux moulées commerciales. Ceux-ci ont une biodisponibilité presque équivalente, si on se base sur des études réalisées sur d’autres animaux. [6][7]

La farine de varech a une teneur élevée en iode et apporte des bienfaits supplémentaires pour la santé intestinale. Elle agit comme un prébiotique pour soutenir la fonction de l’intestin postérieur et peut aider à réduire l’incidence et la gravité des ulcères gastriques. [8][9]

Carence en iode et toxicité chez les chevaux

L’iode est nécessaire à la production d’hormones thyroïdiennes qui affectent un large éventail de fonctions de l’organisme. Une consommation insuffisante ou excessive d’iode peut entraîner un dysfonctionnement de la thyroïde et des taux anormaux d’hormones thyroïdiennes dans le sang.

Le signe classique d’un dysfonctionnement thyroïdien est une hypertrophie de la glande thyroïde, appelée goitre. La carence en iode et la toxicité peuvent entraîner un goitre. Ce n’est donc pas un indicateur fiable pour distinguer le statut en iode.

Lorsque les niveaux d’iode sont faibles dans l’organisme, la production d’hormones thyroïdiennes est altérée (hypothyroïdie). La glande thyroïde grossit pour tenter de capturer plus d’iode afin de pouvoir produire suffisamment d’hormones thyroïdiennes.

Paradoxalement, le goitre et l’hypothyroïdie surviennent également lorsque les niveaux d’iode sont trop élevés. En effet, l’iode peut inhiber directement la synthèse et la sécrétion d’hormones par la glande thyroïde.

La carence en iode (hypothyroïdie) est peu documentée chez le cheval. Cependant, dans les cas signalés de chevaux adultes présentant une hypothyroïdie connue, les signes prédominants comprennent: [3]

  • Un goitre
  • Un pelage rugueux
  • Une peau sèche
  • Une faiblesse musculaire
  • Une fertilité amoindrie

Toxicité de l’iode

Une supplémentation excessive en iode, peu importe la forme, peut entraîner des symptômes de toxicité. Selon le NRC, le niveau maximum tolérable d’iode pour un cheval de 500 kg est de 50 mg par jour.

Les signes de toxicité de l’iode incluent: [3]

  • Un goitre
  • Un pelage anormal et de mauvaise qualité
  • La léthargie
  • Des anomalies squelettiques
  • Un manque d’appétit
  • Une peau épaissie/anormale
  • Une température corporelle basse

Des précautions doivent être prises lors de l’estimation du statut en iode chez votre cheval, car les symptômes sont vagues et faciles à confondre.

Si vous pensez que votre cheval souffre d’un dysfonctionnement thyroïdien, consultez votre vétérinaire pour un diagnostic. Les taux sanguins d’hormones thyroïdiennes et d’hormone stimulant la thyroïde (TSH) seront évalués.

Les niveaux d’iode dans l’urine peuvent être utilisés pour évaluer si votre cheval consomme trop ou trop peu d’iode. [3][5]

Une fois que vous avez établi le statut en iode de votre cheval, consultez un nutritionniste équin pour équilibrer correctement son alimentation.

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Références

  1. Drew, B. et al. The effect of excess dietary iodine on pregnant mares and foals. Vet Rec. 1975.
  2. Driscoll, J. et al. Goiter in foals caused by excessive iodine. J Am Vet Med Assoc. 1978.
  3. Breuhaus, B.A. Disorders of the equine thyroid gland. Vet Clin North Am Equine Pract. 2011.
  4. Borucki Castro, S.I. et al. Short communication: Feed iodine concentrations on farms with contrasting levels of iodine in milk. J Dairy Sci. 2011.
  5. Wehr, Ulrich. Iodine Balance in Relation to Iodine Intake in Ponies. The Journal of Nutrition. June 2002.
  6. Herzig, I. et al. Utilisation of iodine from different sources in pigs. Archiv für Tierernaehrung. 2000.
  7. J K Miller, E W Swanson. Metabolism of ethylenediaminedihydriodide and sodium or potassium iodide by dairy cows. J Dairy Sci. 1973.
  8. Shu, M-H. et al. Anti-inflammatory, gastroprotective and antiulcerogenic effects of red algae Gracilaria changii (Gracilariales, Rhodophyta) extract. BMC Comp Altern Med. 2013.
  9. Moir, T. et al. The influence of feeding a high calcium, algae supplement on gastric ulceration in adult horses. J Appl Anim Nutr. 2016.
  10. Michalak, I. and Marycz, K. Algae as a Promising Feed Additive for Horses. Seaweeds as Plant Fertilizer, Agricultural Biostimulants and Animal Fodder. 2019.
  11. NRC, 2007 Nutrient Requirements of Horses. NRC. 2007.