Avec la température qui augmente en été, les chevaux sont sujets au stress thermique. Cela peut accroître le risque de coliques, d’ulcères, de perte de poids, de fatigue et de déshydratation durant cette période de l’année. [1]

Les propriétaires de chevaux doivent être vigilants pour détecter les signes que leur cheval a trop chaud, comme une sudation excessive, de la léthargie, une fréquence respiratoire ou cardiaque élevée, ou une perte d’appétit.

Si votre cheval présente un risque de coup de chaleur, contactez immédiatement votre vétérinaire et refroidissez-le avec des ventilateurs et de l’eau froide.

Vous pouvez garder votre cheval en sécurité et confortable par temps chaud en veillant à ce qu’il boive suffisamment d’eau, en remplaçant les électrolytes perdus, en évitant l’exercice intense durant les pics de chaleur et en ne l’exposant pas à la lumière directe du soleil pendant de longues périodes.

Suivez les 14 conseils d’alimentation et de soins présentés dans cet article pour aider votre cheval à se sentir bien tout l’été. Si vous avez besoin d’aide pour formuler le régime alimentaire de votre cheval pour la saison chaude, n’hésitez pas à consulter nos nutritionnistes équins.

Les chevaux et la chaleur

Les chevaux sont extrêmement efficaces pour produire de la chaleur par la digestion et l’activité musculaire. Lorsqu’ils consomment des fourrages, les microbes dans l’intestin décomposent la cellulose et l’hémicellulose. Ce processus de fermentation microbienne génère de la chaleur qui doit ensuite être dissipée. [2]

L’intestin du cheval est conçu pour digérer constamment des fibres végétales, mais ce processus peut gêner votre cheval lorsqu’il fait une chaleur extrême, faisant augmenter le risque de stress thermique et de problèmes connexes.

De plus, les chevaux au travail génèrent de la chaleur par l’effort musculaire. [2] Les chevaux ont donc plus de difficulté à réguler leur température à l’exercice dans des environnements chauds et humides.

LES MÉCANISMES DE REFROIDISSEMENT DU CHEVAL

Chez tous les mammifères, la température corporelle centrale se maintient dans une plage étroite par un équilibrage constant de la production et de la perte de chaleur. C’est la régulation des facteurs ci-après qui permet le maintien d’une température stable : [15]

  • Le taux de production de chaleur de l’organisme
  • Le transfert de chaleur vers l’environnement extérieur
  • L’efficacité du refroidissement par évaporation

Le taux de production de chaleur dans l’organisme, ou thermogénèse, peut être ajusté en augmentant ou en diminuant le taux métabolique. Toutefois, le froid comme la chaleur, lorsqu’ils sont extrêmes, entraînent un taux métabolique plus élevé, car l’organisme active alors divers systèmes pour tenter de ramener la température centrale à la normale.

Il existe quatre principaux moyens de perdre de la chaleur dans l’environnement :

1) La conduction

La conduction suppose un contact direct entre la peau et une surface plus froide, comme de l’eau fraîche appliquée sur la peau.

Ce processus est plus efficace lorsqu’il y a une importante différence de température entre la peau et l’autre surface. Son efficacité est amoindrie par la présence d’un isolant, comme une fourrure épaisse.

2) La convection

La convection est une perte de chaleur dans l’air ambiant. Ce processus est plus efficace lorsque l’air chaud est remplacé par de l’air frais, comme cela se produit lorsque le cheval galope ou est immobile dans le vent.

Le transfert de chaleur à l’air peut également se produire dans les voies respiratoires lorsque le cheval inspire de l’air frais.

3) Le rayonnement

La perte de chaleur par rayonnement consiste en l’émission ou en l’absorption par la peau d’un rayonnement électromagnétique. La forme la plus courante est un gain de chaleur provenant de la lumière du soleil ; on peut attribuer à ce phénomène jusqu’à 15 % du gain de chaleur d’un cheval qui s’entraîne par temps ensoleillé. [16]

Lorsque la température corporelle interne d’un cheval augmente au-dessus de la valeur de base, les vaisseaux sanguins de la peau se dilatent (vasodilatation) pour permettre à la chaleur de se dissiper dans l’atmosphère par convection et rayonnement.

Le sang ainsi refroidi s’achemine ensuite vers les organes internes et les muscles, réduisant la température interne. [3]

4) L’évaporation

C’est la principale forme de refroidissement chez le cheval et de nombreux autres mammifères qui peuvent transpirer.

Ce mécanisme suppose l’évaporation de la sueur de la peau et de l’eau exhalée des voies respiratoires. Les gouttelettes d’eau retiennent la chaleur, qui se dissipe dans l’air ambiant lorsque le liquide s’évapore.

La transpiration est activée par des signaux hormonaux (épinéphrine) qui s’intensifient pendant l’exercice et le stress. Elle est aussi activée par une augmentation de la température corporelle centrale, qui est détectée par les thermorécepteurs situés dans la peau, l’abdomen, les muscles squelettiques et le cerveau.

On estime que 1 L de sueur peut dissiper 580 calories de la chaleur corporelle, soit environ la quantité de chaleur générée en 2 minutes d’exercice à haute intensité ou en 6 minutes d’exercice de niveau modéré. [15][17]

Considérant qu’un cheval à l’exercice peut perdre de 10 à 15 L de sueur par heure, la transpiration est un mécanisme majeur de dissipation de la chaleur chez le cheval.

Dans des conditions d’humidité faible à moyenne, la sueur s’évapore et refroidit la peau ainsi que le sang près de la surface. [3]

CHALEUR ET HUMIDITÉ EXTRÊMES

Ce processus de refroidissement devient moins efficace en cas de chaleur et d’humidité extrêmes. Lorsque la température et l’humidex sont élevés, la sueur ne peut pas s’évaporer dans l’air.

L’humidex est un indice d’humidité atmosphérique. Lorsque l’air contient déjà des molécules d’eau en grande quantité, l’eau ne s’évapore pas aussi rapidement.

Cela signifie que votre cheval ne peut pas dissiper autant de chaleur en transpirant, ce qui compromet ses systèmes de refroidissement et augmente le risque de stress thermique.

Le stress thermique et les chevaux

Le stress thermique (ou épuisement par la chaleur) est un terme générique qui désigne les symptômes causés par une élévation prolongée de la température interne du corps. Les signes de stress thermique sont les suivants : [1]

  • Transpiration excessive ou anormalement faible
  • Respiration rapide
  • Signes de déshydratation, comme une perte d’élasticité de la peau, des gencives collantes, des yeux rentrés dans les orbites ou une réduction du débit urinaire
  • Fréquence cardiaque élevée même au repos
  • Faiblesse musculaire
  • Peau extrêmement chaude
  • Coliques
  • Perte de poids
  • Faible appétit ou prise alimentaire réduite
  • Ulcères gastriques
  • Fatigue ou léthargie
  • Coup de chaleur

Certains chevaux sont particulièrement sensibles au stress thermique, car ils ne peuvent pas réguler adéquatement leur température par temps chaud. C’est le cas des jeunes poulains, des chevaux obèses, des chevaux âgés souffrant d’un Dysfonctionnement de la Pars Intermedia de la Pituitaire (DPIP), et des chevaux atteints d’anhidrose (incapacité à transpirer).

Le stress thermique est diagnostiqué cliniquement en prenant la température rectale du cheval. Une température supérieure à 39,5 oC (103 oF) indique un stress thermique. [13]

La température rectale est habituellement inférieure à la température corporelle centrale réelle du cheval, mais elle est néanmoins utile comme outil de diagnostic.

S’il n’est pas possible de prendre la température rectale, la présence de certains signes visibles comme une fréquence respiratoire élevée et des naseaux dilatés peut aussi indiquer un stress thermique. [19]

Si vous pensez que votre cheval souffre de stress thermique ou d’épuisement par la chaleur, il est essentiel, pour éviter un coup de chaleur, de réduire graduellement sa température jusqu’à ce qu’elle revienne à la normale (entre 37,5 et 38,5oC ou 99 et 101oF).

COUP DE CHALEUR

Si le stress thermique dégénère en coup de chaleur, des lésions permanentes aux organes internes ou la mort peuvent survenir. Les signes d’un coup de chaleur sont les suivants :

  • Déshydratation
  • Température interne extrêmement élevée
  • Changement de comportement (apathie ou panique)
  • Urine concentrée et foncée
  • Trébuchements
  • Spasmes musculaires
  • Crises convulsives [4]

Le coup de chaleur est diagnostiqué cliniquement par une température rectale supérieure à 40,5 oC (105 oF). Le cheval qui présente un coup de chaleur a aussi une fréquence respiratoire supérieure à 40 respirations par minute et une fréquence cardiaque supérieure à 60 battements par minute. [13]

Le coup de chaleur est une urgence vétérinaire. Appelez immédiatement votre vétérinaire et commencez tout de suite à refroidir votre cheval afin de réduire au minimum le risque d’effets indésirables à long temps.

RAFRAÎCHIR VOTRE CHEVAL

Si votre cheval subit un stress thermique ou un coup de chaleur, vous pouvez le refroidir en toute sécurité grâce aux stratégies suivantes : [13]

  • Mettez le cheval à l’intérieur ou à l’ombre, à l’abri de la lumière directe du soleil
  • Utilisez des ventilateurs ou un appareil brumisateur
  • Vaporisez la tête, le dos et les reins du cheval avec de l’eau froide
  • Utilisez de l’eau glacée en cas de chaleur extrême
  • Donner de l’eau fraîche pour encourager le cheval à boire

Bien qu’un refroidissement rapide puisse causer des crampes musculaires, des recherches démontrent que l’application d’eau glacée sur la peau peut être utilisée en toute sécurité pour refroidir un cheval. [13]

Le vétérinaire peut également administrer des liquides et des électrolytes par voie intraveineuse pour combattre la déshydratation.

14 conseils pour prendre soin de votre cheval par temps chaud

Les chevaux ont évolué pour vivre dans certaines des régions les plus chaudes du monde. Les troupeaux féraux du désert du Namib vivent en Namibie, où les températures diurnes peuvent dépasser 45 °C (113 °F) en été.

Certains chevaux sont bien adaptés aux climats chauds (p. ex. l’arabe et le marwari), alors que d’autres le sont moins (p. ex. le clydesdale et le cheval islandais).

Peu importe la race, vous pouvez rendre votre cheval confortable, même dans les environnements les plus chauds et les plus humides, grâce à de bonnes stratégies d’alimentation et de gestion.

Vous trouverez ci-dessous14 conseils pour prendre soin de votre cheval par temps chaud et le prémunir du stress thermique.

1) ENCOURAGER UNE CONSOMMATION D’EAU ADÉQUATE

Lors d’une journée particulièrement chaude et humide ou d’un exercice intense, le cheval peut produire jusqu’à 15 litres de sueur par heure. Si l’on ne remplace pas adéquatement l’eau ainsi perdue, le cheval peut se déshydrater rapidement. [4]

En encourageant la consommation d’eau, vous aiderez votre cheval à remplacer l’eau perdue dans la sueur et l’urine. Offrir à votre cheval une eau dont la température est inférieure à sa température interne peut aussi l’aider à se refroidir.

Mais, comme le dit le proverbe, « on peut mener un cheval à l’eau, mais on ne peut pas le faire boire ». Voici néanmoins des stratégies pour encourager votre cheval à boire plus d’eau :

  • Mettez en tout temps à sa disposition de l’eau propre et fraîche.
  • Offrez-lui de l’eau à une température se situant entre 45 o et 65 oF.
  • Installez des abreuvoirs dans les endroits que votre cheval fréquente naturellement (près de la nourriture, de son coin d’ombre préféré)
  • Fournissez plusieurs sources d’eau au troupeau pour que même les chevaux au bas de la hiérarchie sociale aient accès à de l’eau en tout temps
  • Nettoyez régulièrement les seaux et abreuvoirs
  • Donnez de l’eau dans des seaux bleus ; il a été démontré que cela augmente la consommation d’eau
  • Ajoutez des additifs sûrs, mais savoureux à l’eau, comme du jus de pomme, de petites quantités de poudre de Jello ou des électrolytes aromatisés

Assurer à votre cheval un accès constant à de l’eau fraîche est la meilleure façon de le garder heureux et hydraté lorsqu’il fait chaud.

2) ASSURER UN APPORT SUFFISANT EN SEL

Le sel joue plusieurs rôles majeurs dans l’organisme du cheval, mais l’un des plus importants est de stimuler la soif.

Dans une étude, le fait de doubler la quantité de sel dans la ration quotidienne d’un cheval en la faisant passer de 50 mg/kg à 100 mg/kg de poids corporel a entraîné une augmentation de 53 % de la consommation d’eau. [14]

Ajoutez 2 cuillères à soupe (30 grammes) de sel à la ration quotidienne de votre cheval et mettez en tout temps à sa disposition du sel ordinaire en vrac.

Le sel en vrac est préférable aux blocs de sel ou de minéraux, car ces derniers ne permettent pas à eux seuls de combler les besoins en sel du cheval.

3) ENVISAGER UNE SUPPLÉMENTATION EN ÉLECTROLYTES

Lorsque le cheval transpire, il ne perd pas que de l’eau. Il perd aussi des minéraux électrolytiques, en particulier une quantité élevée de sodium, de potassium et de chlorure. [5]

La sueur du cheval est hypertonique, c’est-à-dire qu’elle a une concentration plus élevée d’électrolytes que le sang. Cela rend les chevaux particulièrement sensibles à la perte excessive d’électrolytes par temps chaud ou à l’exercice.

Si les électrolytes ne sont pas remplacés rapidement, les effets suivants peuvent survenir :

  • Fatigue
  • Perte de masse musculaire
  • Perte de poids
  • Crampes musculaires
  • Réduction de la transpiration
  • Récupération lente après l’exercice

Dans les cas extrêmes de déséquilibre électrolytique, le cheval peut avoir des palpitations cardiaques et des crises convulsives. [6]

Lorsque la température est élevée, et surtout lorsque vous exercez votre cheval par temps chaud, donnez un supplément d’électrolyte pour remplacer les pertes et rétablir l’équilibre électrolytique.

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4) FAIRE TREMPER LES CÉRÉALES ET LES CUBES ET GALETTES DE FOIN

 Faire tremper le foin et les céréales est une excellente façon d’augmenter l’hydratation, de réduire le risque d’obstruction de l’œsophage et de soutenir le système respiratoire de votre cheval dans les saisons chaudes et sèches.

Un cheval déshydraté ne produit pas assez de salive lorsqu’il mastique sa nourriture. La salive est importante parce qu’elle humidifie les aliments et en facilite le passage dans l’œsophage par un effet de lubrification.

Si les aliments ne sont pas suffisamment humidifiés par la salive, ils peuvent coller à la paroi de l’œsophage et provoquer un étouffement. Le trempage réduit de beaucoup ce risque et favorise la salivation.

Une galette de foin trempé peut absorber de 1 à 2 gallons d’eau, ce qui augmente considérablement la consommation d’eau tout en réduisant l’inhalation de particules de poussière.

La chaleur extrême est également associée à des sécheresses et à de faibles précipitations. Le sol peut alors devenir sec et poussiéreux, occasionnant des problèmes respiratoires. En faisant tremper le foin, on élimine au moins une source de poussière.

Par temps chaud, le foin doit être trempé soigneusement pour minimiser le développement de moisissures. Le trempage peut également modifier la composition nutritive du foin, notamment en en diminuant la teneur en minéraux. Il faut alors prévoir une supplémentation adéquate en vitamines et en minéraux pour équilibrer le foin trempé.

Il est recommandé de faire tremper le foin dans l’eau froide pendant 30 minutes pour réduire les particules de poussière et soutenir le système respiratoire pendant les saisons chaudes et sèches. [7]

5) ACCLIMATER GRADUELLEMENT VOTRE CHEVAL À LA CHALEUR

Si vous déménagez dans un autre climat, il est recommandé d’acclimater graduellement votre cheval aux nouvelles conditions météorologiques.

L’Université du Minnesota recommande de le faire sur une période de 15 à 21 jours. Pendant cette période, l’intensité de l’exercice doit être limitée pour permettre au cheval de bien s’adapter. L’acclimatation améliorera la tolérance à la chaleur et la performance à l’exercice des chevaux qui passent d’un climat froid ou sec à un climat chaud et humide. [13]

6) ÉVITER L’EXERCICE PAR TEMPS EXTRÊMEMENT CHAUD

Protégez votre cheval en évitant de l’entraîner ou de le monter lorsque la température et l’humidité sont élevées.

En règle générale, lorsque le total de la température de l’air (en Fahrenheit) et du pourcentage d’humidité relative est supérieur à 150, vous ne devriez pas exercer votre cheval. Ce seuil peut être plus bas pour les chevaux qui ne sont pas acclimatés à la chaleur. [13]

Température de l’air (F) + humidité relative (%) = supérieure à 150

Par temps chaud, lorsque cette valeur se situe entre 130 et 150, travaillez votre cheval pendant les périodes plus fraîches de la journée, par exemple le soir ou tôt le matin.

7) SORTIR LE CHEVAL LA NUIT

En sortant votre cheval la nuit, vous lui permettez de brouter dans son paddock tout en l’exposant moins à la chaleur et à la lumière directe du soleil.

Surtout dans les régions où la température chute considérablement la nuit, cette stratégie peut donner à votre cheval l’occasion d’exprimer des comportements de recherche de nourriture propres à son espèce tout en le gardant au frais.

Et, comme les insectes sont moins actifs la nuit, cela peut améliorer le confort de votre cheval.

8) AJUSTER LES SOURCES D’ÉNERGIE DANS L’ALIMENTATION

Par temps chaud et humide, pensez à remplacer le régime alimentaire de votre cheval par une diète riche en gras et faible en protéines.

Les chevaux qui font un travail modéré n’ont généralement besoin que de 8 à 12 % de protéines dans leur alimentation. Les protéines en excès sont métabolisées par un processus appelé désamination, qui décompose les molécules de protéine en une source d’énergie utilisable.

La désamination produit de la chaleur et de l’urée. Plus il y a de protéines à décomposer, plus la transpiration et la dépense calorique augmentent pour éliminer la chaleur. Quant à l’urée, son élimination dans l’urine nécessite de l’eau et peut contribuer à déshydrater le cheval.

Les gras sont en revanche une source d’énergie efficiente pour les chevaux par temps chaud. Comparativement à la digestion des fibres, la décomposition des gras et leur utilisation comme source d’énergie produisent peu de chaleur dans l’organisme. [9]

Faites analyser le foin pour vérifier qu’il n’est pas trop riche en protéines et discutez des besoins nutritionnels de votre cheval avec un nutritionniste équin. [8]

9) PLACER LES ALIMENTS ET L’EAU À L’OMBRE

Les chevaux qui vivent surtout dehors passent de 12 à 14 heures par jour à manger du foin ou à brouter.

Encouragez votre cheval à passer du temps dans les endroits plus frais en plaçant les fourrages et les sources d’eau à l’ombre ou dans des abris. Ainsi, il ne sera pas exposé à la lumière directe du soleil et le risque de coups de soleil et de stress thermique sera réduit.

10) VENTILER LES BÂTIMENTS PAR TEMPS CHAUD

Si votre cheval vit au box ou passe la majeure partie de son temps à l’intérieur, il est important d’assurer une ventilation adéquate des lieux pour sa santé et son bien-être en général.

La qualité de l’air peut se détériorer rapidement dans les écuries non ventilées lorsque la température est élevée. Augmenter la circulation d’air aide aussi à garder votre cheval au frais.

Utilisez des ventilateurs et ouvrez les fenêtres pour améliorer la ventilation. Dans les climats très chauds, envisagez l’installation d’un ventilateur-brumisateur d’écurie, qui vaporisera l’air et les chevaux d’eau froide.

11) GARDER SON CHEVAL SVELTE

Le gras (tissu adipeux) est un isolateur thermique très efficace. Par temps froid, cela peut procurer un avantage aux chevaux qui ont un excès de poids.

En revanche, un surpoids jouera contre votre cheval par temps chaud et peut rendre plus difficile la dissipation de la chaleur. [10]

Vérifiez régulièrement la note d’état corporel de votre cheval tout au long de l’année. L’état physique est noté sur une échelle de 1 à 9, les notes les plus basses correspondant à un cheval maigre et les plus élevées, à un cheval en surpoids.

Pour être confortable lorsque la température est élevée, le cheval doit avoir une note d’état corporel entre 4,5 et 5. C’est-à-dire que les côtes de votre cheval doivent être facilement perceptibles au toucher sous la couche de gras et qu’il doit y avoir tout au plus un léger sillon le long du dos. [11]

Votre cheval aura ainsi suffisamment de dépôts de graisse pour emmagasiner l’énergie et protéger les organes, mais pas assez de gras pour emprisonner la chaleur excessive dans le corps. [11]

12) MODIFIER L’ALIMENTATION GRADUELLEMENT

Le temps chaud peut accroître la sensibilité de votre cheval aux troubles digestifs. Si vous décidez de modifier l’alimentation de votre cheval, faites-le graduellement.

Les changements soudains dans l’alimentation peuvent altérer l’environnement gastro-intestinal et provoquer des symptômes de coliques. Lorsque vous introduisez un nouvel aliment ou fourrage, il est préférable de suivre ces lignes directrices pour un changement graduel : [12]

  1. Remplacez 25 % de l’ancien aliment par le nouveau pendant 3 jours
  2. Remplacez 50 % de l’ancien aliment par le nouveau pendant 3 jours
  3. Remplacez 75 % de l’ancien aliment par le nouveau pendant 3 jours
  4. Le 10e jour, 100 % de la ration sera constituée du nouvel aliment.

13) OFFRIR UNE PROTECTION CONTRE LES COUPS DE SOLEIL

Les chevaux peuvent avoir des coups de soleil lorsqu’ils sont exposés longtemps à la lumière directe du soleil sans protection. Les chevaux de couleur claire sont particulièrement vulnérables, mais tout cheval peut développer un coup de soleil sur les zones roses de la tête et près des pieds.

Les couvertures anti-UV ou les couvertures antimouches faites d’un matériau qui protège contre les rayons UV peuvent aider à protéger la peau de votre cheval, mais elles doivent être évitées lorsque la température est très chaude, puisqu’elles peuvent rendre plus difficile la dissipation de la chaleur. Il existe aussi des masques anti-UV qui peuvent être utilisés pour protéger la tête.

Vous pouvez aussi acheter de la crème solaire spécialement conçue pour les chevaux ou utiliser des écrans solaires pour enfants. Votre vétérinaire peut vous aider à trouver le bon produit pour votre cheval.

Si votre cheval présente un coup de soleil, gardez-le à l’abri du soleil jusqu’à ce que la peau guérisse pour éviter d’autres dommages. Des crèmes topiques peuvent être utilisées pour soulager les irritations et favoriser la guérison.

14) GARDEZ VOTRE CHEVAL AU FRAIS PENDANT LE TRANSPORT

Le transport est une source majeure de stress pour les chevaux, qui peut être exacerbée par la chaleur. Ne faites que des déplacements nécessaires et évitez les longs trajets si la température est élevée.

Il est recommandé de transporter le cheval tôt le matin lorsqu’il fait moins chaud. Utilisez une remorque bien ventilée et ouvrez les fenêtres. Donnez à votre cheval beaucoup d’eau avec des électrolytes avant le trajet et dès votre arrivée à destination.

DÉFIS PARTICULIERS POUR LES CHEVAUX À L’EXERCICE

Lorsqu’un cheval n’est pas en train de faire de l’exercice, il peut facilement maintenir une température corporelle normale en régulant la production et la perte de chaleur, surtout dans les climats plus froids.

Toutefois, comparativement à d’autres mammifères, les chevaux sont plus sujets au stress thermique causé par l’exercice. Cela est dû à plusieurs caractéristiques uniques du cheval, notamment : [15]

  1. Une plus grande utilisation des muscles pour l’exercice : Chez les chevaux en forme, les muscles squelettiques représentent 50 % du poids corporel total, comparativement à 30 à 40 % chez les autres grands animaux comme les vaches. Ils sollicitent également davantage leurs muscles pendant l’exercice et génèrent donc plus de chaleur par contraction musculaire que les autres animaux.
  2. Surface moindre pour dissiper la chaleur : Le cheval a un rapport surface/masse corporelle de 50 % inférieur à celui de l’humain. Il en résulte une moindre dissipation de la chaleur par la peau.
  3. Couplage respiration-locomotion : Lorsque le cheval galope, son rythme respiratoire est couplé à sa foulée, de sorte qu’il ne peut pas augmenter sa fréquence respiratoire indépendamment pour accroître le transfert de chaleur par la respiration.

Les chevaux se sont quelque peu adaptés à ces limites en ajustant leur tolérance à une température centrale élevée. Par exemple, les humains choisissent d’arrêter l’exercice volontaire lorsque leur température corporelle centrale atteint 40 oC. Par comparaison, les chevaux arrêtent l’exercice volontaire seulement lorsque cette température atteint 42 oC ou plus.

Au-dessus de ces niveaux, il y a une forte probabilité de stress thermique dommageable pour de nombreux tissus, y compris le cerveau. En réaction, le cerveau active plusieurs systèmes, dont la coordination du flux sanguin vers la peau, l’activation de la transpiration et l’arrêt de l’exercice. [18]

Principaux points à retenir

Certes, les vagues de chaleur peuvent être stressantes pour vous et votre cheval, mais avec un peu de préparation, vous pourrez assurer son confort malgré la chaleur estivale.

Les pratiques de soins et de gestion mentionnées dans cet article seront bénéfiques même pour les chevaux les plus sensibles dans des conditions chaudes et humides. N’oubliez pas :

  1. Encouragez la consommation d’eau
  2. Donnez du sel et des suppléments d’électrolytes
  3. Faites tremper le grain et les cubes et galettes de foin
  4. Offrez à votre cheval de l’ombre et des protections contre le soleil
  5. Exercez votre cheval de façon responsable
  6. Surveillez l’état corporel et réduisez l’apport en protéines

Parlez à un nutritionniste pour connaître d’autres moyens d’optimiser le régime alimentaire de votre cheval pour la saison estivale. Vous pouvez soumettre les renseignements de votre cheval en ligne pour faire équilibrer gratuitement son régime alimentaire par l’un de nos nutritionnistes formés à l’université.

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Références

  1. Lindinger, M. Sweating, dehydration and electrolyte supplementation: Challenges for the performance horse. Proceedings of the 4th Euro Equine Health & Nut Congress. 2008.
  2. Medjell, C. et al. Caring for the horse in a cold climate—Reviewing principles for thermoregulation and horse preferences. App Animal Behaviour Sci. 2020.
  3. Osilla, E. et al. Physiology, Temperature Regulation. Nat Center for Biotech Info. 2021.
  4. Pankowski, R. et al. A review of heatstroke [in the horse, heat exhaustion]. Equine Prac. 1984
  5. Smith, F. Note on the Composition of the Sweat of The Horse. The Journal of Phys. 1980.
  6. Johnson, P. Electrolyte and Acid-Base Disturbances in the Horse. Vet Clinics of NA: Equine Practice. 1995
  7. Moore-Colyer, M. Effects of soaking hay fodder for horses on dust and mineral content. Animal Sci. 2010.
  8. Ellis, A. et al. The impact of nutrition on the health and welfare of horses. 5th European Workshop Equine Nutrition. 2010.
  9. Hintz, H. Digestive Physiology of the Horse. Journal of the South African Vet Soc. 1975.
  10. Langlois, B. Inter-breed variation in the horse with regard to cold adaptation: a review. Livestock Production Sci. 1994.
  11. Carroll, C. and Huntington, P. Body condition scoring and weight estimation of horses. Equine Vet Journal. 1988.
  12. Shirazi- Beechey, S. Molecular insights into dietary induced colic in the horse. Equine Vet Journal. 2010.
  13. Martinson, K. Caring for horses during hot weather. University of Minnesota Extension. 2020.
  14. Cymbaluk, N.F. Water. In Equine Applied and Clinical Nutrition. 2013.
  15. McCutcheon, L.J. and Geor, R.J.Thermoregulation and exercise-associated heat stress. In Equine Exercise Physiology. 2008.
  16. Guthrie, A.J. and Lund, R.J. Thermoregulation. Base mechanisms and hyperthermia. Vet Clin North Am Equine Pract. 1998.
  17. Iatridis, P.G. Human Circulation: Regulation during physical exercise. JAMA. 1987.
  18. Lindinger, M.I. Exercise in the Heat: Thermoregulatory Limitations to Performance in Humans and Horses. Can J Appl Physiol. 1999.
  19. Pritchard, J.C. et al. Validity of a behavioural measure of heat stress and a skin tent test for dehydration in working horses and donkeys. Equine Vet J. 2006.