De nombreux propriétaires donnent de l’huile de caméline à leurs chevaux pour leur fournir des acides gras oméga-3. Ils choisissent ce supplément pour favoriser la prise de poids, la santé des articulations, la qualité de la robe et le bien-être général du cheval.

On extrait l’huile de caméline des graines de la plante Camelina sativa, qui porte aussi les noms suivants : lin bâtard, sésame d’Allemagne, sésame bâtard ou petit lin. Cette huile a une teneur en acide alpha linolénique (ALA) qui atteint de 35 à 40 %. L’ALA fait partie des acides gras oméga-3 essentiels.

On reconnaît globalement l’importance des acides gras oméga-3 pour leurs propriétés qui favorisent la santé des humains et des animaux. On considére que ces acides gras sont des anti-inflammatoires, car ils diminuent l’activation du système immunitaire.

Cela dit, l’huile de caméline est-elle la meilleure source d’oméga-3 pour le cheval? Tous les acides gras oméga-3 ne sont pas égaux. Pour qu’il soit actif, l’organisme du cheval doit d’abord transformer l’ALA en d’autres acides gras, plus précisément en acide docosahexaénoïque (DHA) ou en acide eicosapentaénoïque (EPA).

Cependant, la capacité globale de transformation de l’ALA en EPA et en DHA des chevaux est faible. La recherche montre qu’une supplémentation qui fournit de l’EPA ou du DHA directement donne de meilleurs résultats.

L’huile de caméline n’a fait l’objet d’aucune recherche en vue d’établir si ce supplément est efficace chez les chevaux. Dans cet article, nous passons en revue les recherches publiées portant sur d’autres espèces animales ainsi que l’ensemble des recherches menées sur les acides gras oméga-3 pour vous aider à évaluer si ce supplément convient à votre cheval.

Les caractéristiques de l’huile de caméline

L’huile de caméline provient des graines oléagineuses de la plante Camelina sativa. Ce végétal fait partie de la famille des Brassicaceae, qui comprend entre autres le lin, la moutarde et le chou.

Camelina sativa est native d’Europe du Nord et d’Asie centrale, mais elle est maintenant largement cultivée en Europe, au Canada et aux États-Unis. L’humain la cultive depuis plus de 3 000 ans, à la fois comme source de nourriture et pour alimenter les lampes à huile.

L’huile de caméline est riche en acides gras insaturés et sa teneur en acide alpha linolénique (ALA) est de 38 %. L’ALA est le principal acide gras oméga-3 que l’on retrouve dans les huiles végétales. [23]

La teneur en vitamine E

D’autre part, l’huile de caméline contient naturellement de la vitamine E qui protège les acides gras de l’oxydation et améliore la durée de conservation du produit.

100 ml d’huile de caméline fournissent 150 UI de vitamine E d’origine naturelle (d-alpha tocophérol).

C’est plus que la quantité contenue dans l’huile de lin et la plupart des autres huiles végétales. C’est pourquoi l’huile de caméline est moins susceptible de rancir par peroxydation.

Cependant, la caméline ne fournit qu’une quantité relativement faible de vitamine E. Un cheval ordinaire de 500 kg (1 100 lb) doit consommer un minimum de 500 à 1 000 UI de vitamine E par jour pour éviter les carences, et la supplémentation optimale se situe entre 2 000 et 4 000 UI par jour.

L’huile w-3 de Mad Barn fournit 1 500 UI de vitamine E d’origine naturelle par portion, ce qui suffit à combler les besoins de la majorité des chevaux. L’huile w-3 contient également 1 500 mg d’acide gras oméga-3 DHA.

Nous abordons plus bas les avantages de la supplémentation en DHA par rapport à l’ALA contenu dans l’huile de caméline.

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  • Favorise le confort des joints
  • Aide à combattre l'inflammation
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Le profil des acides gras

Santé Canada publie la ventilation suivante des acides gras contenus dans l’huile de caméline. [23]

Type de matière grasse % total de matières grasses
Graisses saturées 7,9%
ACIDES GRAS MONOINSATURÉS
Acide oléique (oméga-9) 16,7%
Acide eicosénoïque 16,1%
GRAISSES POLYINSATURÉES
Acide linoléique (oméga-6) 16,9%
Acide linolénique (oméga-3) 38,1%

 

Si on se fie aux renseignements précédents, le rapport entre les acides gras oméga-3 et oméga-6 de l’huile de caméline est de 2,2:1. [23]

Autres ingrédients actifs

Bien que l’ALA constitue la majeure partie du profil des acides gras de la caméline, l’huile contient également d’autres molécules d’acides gras qui peuvent avoir des effets bénéfiques sur la santé.

Les oxylipines sont un grand groupe de médiateurs lipidiques trouvés dans les plantes, les animaux et les champignons. Ce groupe de molécules pourrait être responsable de certains des effets bénéfiques du lin sur la santé.

Bien qu’on n’ait pas étudié la réaction à l’oxylipine avec l’huile de caméline, ces médiateurs lipidiques pourraient être à l’origine de certains des bienfaits de la caméline pour la santé. [27][28]

Les bienfaits de l’huile de caméline pour la santé

L’huile de caméline n’a fait l’objet d’aucune recherche publiée visant à déterminer ses effets sur les chevaux.

La plupart des études sur la caméline ont été menées sur des humains et des modèles impliquant des rongeurs. Celles-ci ont révélé plusieurs bienfaits prometteurs, notamment ceux qui suivent :

  • Une diminution du taux de cholestérol : 30 grammes par jour d’huile de caméline ont réduit le LDL-c, le « mauvais » cholestérol, de 12 % chez des adultes qui présentaient un taux de cholestérol élevé. [24]
  • La modulation immunitaire : les régimes contenant de l’huile de caméline diminuent les marqueurs inflammatoires chez l’humain. [25]
  • Une diminution du stress oxydatif : chez les individus atteints de stéatose hépatique, un programme de perte de poids accompagné d’une supplémentation en huile de caméline a stimulé la sensibilité à l’insuline et diminué le stress oxydatif. [26]

Bien que les études citées plus haut portent sur des humains, elles étayent la notion que l’huile de caméline procure des avantages pour la santé de groupes cibles déterminés. Les chevaux pourraient aussi bénéficier d’un ajout d’huile de caméline, mais d’autres recherches sont nécessaires pour le confirmer.

Doit-on donner de l’huile de caméline aux chevaux?

La teneur en ALA de l’huile de caméline justifie plusieurs de ses bienfaits présumés. La caméline est-elle la meilleure source d’ALA?

Pour ajouter de l’ALA à l’alimentation des chevaux, l’huile de lin est plus économique et fournit une concentration plus élevée de cet acide gras.

L’huile de caméline se conserve plus longtemps, mais l’achat de petites quantités de graines de lin moulues entreposées au réfrigérateur permet de réduire le coût de l’alimentation du cheval tout en offrant un meilleur profil nutritionnel.

L’ajout d’huile à l’alimentation des chevaux

Au moment de choisir la source d’huile à ajouter à l’alimentation du cheval, les motifs de la supplémentation dictent la meilleure option. Par exemple, l’objectif est-il de favoriser la prise de poids, ou de traiter un trouble de santé précis comme des problèmes articulaires, des troubles cutanés, des allergies ou une inflammation?

Les huiles en général sont un excellent moyen d’ajouter de la densité calorique à l’alimentation des équidés, en particulier pour les animaux qui ont tendance à perdre du poids ou les chevaux de performance qui ont besoin de plus de calories.

L’ajout de matières grasses diminue la dépendance aux céréales et aux aliments contenant des sucres, par exemple la mélasse, pour procure au cheval des calories supplémentaires. Ces aliments à teneur élevée en glucides non structuraux peuvent causer des problèmes de santé tels que les ulcères gastriques et l’acidose de l’intestin postérieur, en plus d’augmenter le risque de laminite.

Pour ajouter des calories à l’alimentation, le lin, le son de riz, le soja et l’huile de canola sont habituellement des choix qui offrent un bon rapport qualité-prix.

En revanche, comme nous l’expliquons en détail plus bas, les huiles riches en acides gras oméga-3 DHA ou EPA stimulent les bienfaits anti-inflammatoires pour la santé articulaire et respiratoire.

Les acides gras oméga-3 pour les chevaux

Les oméga-3 sont des acides gras essentiels que l’organisme est incapable de synthétiser et qui doivent provenir de l’alimentation.

Les acides gras sont une source d’énergie pour les cellules et servent à fabriquer d’autres molécules. Ils constituent une source dense de calories qui soutient l’exercice, la croissance et un éventail de mécanismes métaboliques.

Chez les mammifères, les acides gras se retrouvent dans tous les tissus à l’intérieur du cholestérol, des lipides et d’autres substances grasses qui forment les structures de la cellule, y compris la membrane cellulaire. Ils jouent un rôle dans une panoplie de fonctions, y compris les principales :

  • générer l’énergie cellulaire (A.T.P.);
  • fournir des précurseurs qui servent à fabriquer d’autres molécules, y compris des hormones et d’autres acides gras.

Les acides gras oméga-3, 6 et 9

Les acides gras ont par ailleurs d’autres propriétés réglées par leur structure chimique, selon l’emplacement de la première liaison double à l’intérieur de la molécule.

Les acides gras oméga-3 possèdent une liaison double entre le troisième et le quatrième atome de carbone. Les oméga-6 possèdent une liaison double entre le sixième et le septième atome de carbone. Les oméga-9 ont une liaison double entre le neuvième et le dixième atome de carbone.

On entend souvent dire que les acides gras oméga-3 sont des anti-inflammatoires et que les acides gras oméga-6 activent l’inflammation. Bien que cela soit vrai en grande partie, cela ne signifie pas qu’il faut éviter complètement les oméga-6.

Les mécanismes inflammatoires sont importants pour combattre l’infection et stimuler la réparation des tissus. Les acides gras oméga-3 et oméga-6 sont tous deux nécessaires en respectant des niveaux et des proportions justes dans l’alimentation.

Pourtant, de nombreux régimes alimentaires équins, en particulier ceux riches en céréales, contiennent trop d’acides gras oméga-6 et pas suffisamment d’oméga-3.

Le rapport optimal entre les oméga-3 et les oméga-6

Quel est le rapport idéal entre les acides gras oméga-3 et oméga-6 dans l’alimentation des chevaux? Malheureusement, nous n’avons pas de réponse précise à cette question, car le nombre de recherches sur les chevaux est restreint.

Les chevaux au pâturage consomment naturellement plus d’oméga-3 que d’oméga-6. Un régime à base de fourrage leur procure de grandes quantités d’ALA. Ce dernier représente en effet 55 % des matières grasses brutes contenues dans l’herbe fraîche et entre 18 et 35 % des matières grasses présentes dans le foin.

La teneur en matières grasses des fourrages est généralement faible, mais comme les chevaux en consomment de grandes quantités chaque jour, le fourrage est une source importante d’acides gras oméga-3.

L’alimentation des chevaux nourris avec des céréales ou des aliments complets tend à avoir des niveaux d’oméga-6 plus élevés. Ce déséquilibre pourrait stimuler les mécanismes pro-inflammatoires de l’organisme.

Cependant, le rapport optimal des oméga-3 aux oméga-6 dans l’alimentation équine demeure un sujet de recherche active et les chercheurs n’ont pas encore établi la proportion idéale.

Les scientifiques ont étudié cette proportion chez de nombreuses autres espèces animales, avec différents régimes et dans diverses conditions. Dans les diètes monogastriques, c’est-à-dire celles des humains et des porcs, le rapport se situe normalement entre 1:4 et 1:10[2][3]

Bien qu’il s’agisse du ratio habituellement constaté dans les régimes, ce n’est pas nécessairement le rapport optimal. Le rapport idéal à atteindre dans l’organisme par le biais de l’alimentation dépend du résultat souhaité, du tissu concerné et de l’état physiologique de l’animal. [2]

Le rapport est-il important?

Le rapport entre les oméga-3 et les oméga-6 dans l’alimentation est important lorsqu’il est question de traiter des affections inflammatoires, telles que l’arthrite et les problèmes respiratoires.

Malheureusement, l’ajout d’ALA à l’alimentation du cheval sous forme d’huile de caméline pour améliorer le rapport des oméga peut ne pas lui procurer les bienfaits anti-inflammatoires attendus. En effet, le cheval doit transformer l’ALA en EPA et en DHA pour pouvoir profiter de ses bienfaits.

Il est plus efficace d’ajouter directement un supplément de DHA ou d’EPA que de simplement modifier le rapport entre les oméga-3 et les oméga-6.

Vous pouvez obtenir une estimation de la teneur en ALA, DHA et EPA dans l’alimentation de votre cheval en transmettant son régime alimentaire en ligne qui sera analysé à l’aide de notre outil d’élaboration des aliments pour les équidés.

Les suppléments d’acides gras

Il existe une gamme d’huiles destinées à supplémenter l’alimentation des équidés, notamment les huiles de caméline, de lin, de canola, de soja et de maïs, ainsi que l’huile de poisson.

Toutes les sources de matières grasses fournissent 9 kcal par gramme. Si l’unique objectif est d’ajouter des calories à l’alimentation, toutes les huiles se valent. En revanche, elles n’ont pas toutes le même profil d’acides gras ou la même teneur en nutriments.

Lors du choix de l’huile, il faut examiner le régime alimentaire dans son ensemble, en tenant compte des facteurs suivants :

  • les quantités absolues d’acides gras;
  • le rapport entre les acides gras oméga-3 et oméga-6;
  • la forme des acides gras oméga-3.

Vous trouverez plus bas un tableau des sources d’acides gras dans l’alimentation équine, y compris les niveaux absolus (grammes par 100 grammes d’acides gras) et les rapports d’acides gras. [4][6][7]

Aliment Oméga-3 Oméga-6 Rapport
Pâturage herbeux 51 g d’d’ALA (55 % de matières grasses) 17,1 g 3:1
Lin moulu 61 g d’d’ALA 16,5 g 3,7:1
Céréales et grain (par ex, : l’avoine entière) 1,5 g d’d’ALA 33,7 g 1:22,5
Huile de caméline 38 g d’ALA 17 g 2,2:1
Huile de lin 57 g d’ALA 16 g 3,6:1
Huile de maïs 1,1 g d’ALA 55,2 g 1:50,2
Huile de canola 7,9 g d’ALA 18,8 g 1:2,4
Huile de soja 7 g d’ALA 54 g 1:7,7
Huile de poisson 30,8 g de DHA et d’EPA 7,8 g 3,9:1

 

Les chevaux au pâturage qui ont accès à de l’herbe fraîche à volonté consomment de grandes quantités d’ALA et n’ont probablement pas besoin d’une source supplémentaire d’oméga-3 comme le lin moulu. Toutefois, lorsqu’ils n’ont plus accès au pâturage durant l’hiver, le lin moulu peut être une source adéquate d’ALA. [4]

Il faut souligner que les chevaux nourris avec des rations riches en céréales, par exemple l’avoine, consomment des niveaux élevés d’acides gras oméga-6, qu’il faut équilibrer avec une source d’acides gras oméga-3.

L’ALA comparativement à l’EPA et au DHA

Tous les acides gras oméga-3 n’ont pas les mêmes effets sur l’organisme.

L’ALA présent dans la caméline, les graines de lin et d’autres huiles végétales est en fait un précurseur inactif d’autres acides gras oméga-3, à savoir l’acide docosahexaénoïque (DHA) et l’acide eicosapentaénoïque (EPA).

Le DHA et l’EPA sont des formes actives d’oméga-3. Les bienfaits anti-inflammatoires attribués aux régimes riches en oméga-3 sont liés spécifiquement à l’activité du DHA et de l’EPA dans l’organisme.

Pour que l’ALA stimule l’effet anti-inflammatoire, il doit d’abord être converti en EPA ou en DHA. Malheureusement, le taux de conversion est généralement bas chez les mammifères.

La conversion de l’ALA

La conversion de l’ALA en EPA s’effectue par une série de trois réactions enzymatiques qui impliquent l’élongation et la désaturation de la molécule. Quatre étapes supplémentaires sont nécessaires pour fabriquer du DHA. Les enzymes qui réalisent ces étapes transforment aussi les acides gras oméga-6 en acide arachidonique pro-inflammatoire.

On estime le taux de conversion global de l’ALA en EPA à environ 10 % et celui de la conversion en DHA à moins de 0,1 %[1] Cela signifie que seule une petite quantité d’ALA alimentaire est convertie en une forme active d’oméga-3.

Cette recherche a étudié plusieurs espèces, y compris les humains, les souris, les rats et les primates autres que les humains, qui ont toutes enregistré des taux de conversion similaires[2][3]

Les recherches sur les chevaux révèlent également que la supplémentation en ALA n’augmente pas les niveaux de DHA et d’EPA dans le sang. Chez les chevaux nourris avec des quantités égales d’acides gras provenant de graines de lin, qui sont riches en ALA, ou d’huile de poisson, qui est riche en DHA et en EPA, seule l’huile de poisson a augmenté la teneur en DHA et en EPA dans le sang. [4][5]

Par conséquent, pour augmenter les niveaux de DHA dans les tissus et stimuler les bienfaits anti-inflammatoires, il est préférable de donner de l’EPA et du DHA directement.

Les huiles végétales ne contiennent pas naturellement de DHA ou d’EPA. Seuls les produits d’origine marine, tels que l’huile de poisson et les microalgues, fournissent ces formes actives d’oméga-3.

On ajoute de l’huile de poisson dans certains suppléments équins, mais les chevaux la refusent souvent à cause de son odeur et de son goût singuliers. En contrepartie, le DHA issu des microalgues est appétent, en plus d’être une source de DHA plus durable sur le plan environnemental que l’huile de poisson.

C’est la source d’acides gras oméga-3 que contient l’huile w-3 de Mad Barn.

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La recherche sur les acides gras chez les chevaux

Dans la section suivante, nous abordons les résultats des recherches sur les effets de différentes sources d’acides gras chez les chevaux. Le cas échéant, nous tirons des inférences de la recherche menée sur d’autres espèces.

En général, l’huile de caméline et les autres huiles végétales contenant de l’ALA n’ont pas fait l’objet d’études approfondies sur les chevaux. Il y a plus de données de recherche sur l’EPA et le DHA provenant des algues et de l’huile de poisson.

La qualité de la robe

L’une des principales raisons qui incitent les propriétaires à ajouter de l’huile de caméline à la ration des chevaux est son effet sur la qualité de la peau, des crins et des poils. Cet effet n’est toutefois pas réservé à l’huile de caméline. De manière générale, une supplémentation adéquate en acides gras procure le même avantage et améliore la qualité de la robe.

L’apparence de la robe

La peau est le plus grand organe des mammifères et constitue une barrière importante pour les protéger de l’environnement extérieur.

Le sébum est un mélange complexe de graisses et de cholestérol produit par les glandes sébacées de la peau. Le sébum forme une couche huileuse qui enduit la peau et les poils et fait briller la robe du cheval.

Les acides gras oméga-3 et oméga-6 sont importants pour stimuler la production de sébum, fournir des défenses contre les irritants et favoriser une robe d’apparence saine.

La recherche a démontré que le rapport global des acides gras oméga-3 aux acides gras oméga-6 contenus dans l’alimentation affecte la santé de la peau. Les chevaux dont le régime est plus riche en oméga-3 ont obtenu de meilleures notes pour la qualité de leur robe et ont un poil doux et lustré.

Inversement, les chevaux dont le régime est riche en céréales qui contiennent des niveaux élevés d’acides gras oméga-6 ont obtenu des notes plus basses pour la qualité de leur robe. [8]

Les allergies cutanées

La teneur en oméga-3 de l’alimentation pourrait d’autre part influencer la gravité de la réaction allergique à des déclencheurs répandus comme les culicoïdes, une espèce de moucheron piqueur.

Dans une petite étude portant sur six chevaux, les trois chevaux nourris avec du lin moulu ont moins réagi aux culicoïdes que les trois chevaux nourris avec du son. [9]

D’autres études ont constaté des résultats contradictoires. Une étude qui a comparé l’huile de lin à l’huile de maïs n’a trouvé aucune différence dans la réaction aux culicoïdes. [10] Une étude similaire qui a comparé l’huile de poisson à l’huile de noix de coco n’a révélé aucune différence dans la gravité des démangeaisons cutanées saisonnières qualifiées de prurits. [11]

La santé articulaire

De nombreuses études sur les effets des acides gras pour la santé des articulations sont réalisées in vitro en appliquant les traitements à des cellules isolées des articulations.

Ces méthodes ont démontré des bienfaits anti-inflammatoires associés à plusieurs composés. Mais ces recherches ne permettent pas de savoir si ces effets se traduisent par des bienfaits thérapeutiques chez les animaux.

Une étude a étudié le traitement de biopsies de cartilage frais, appelées explants synoviaux, avec sept taux différents d’ALA. On a ensuite exposé ces tissus à un lipopolysaccharide pour provoquer l’inflammation. Seul le niveau d’ALA le plus élevé a empêché la réaction inflammatoire. [12]

Les études sur des chevaux en bonne santé

Une étude menée sur des juments matures a comparé 90 jours de supplémentation alimentaire avec du lin riche en ALA à celle contenant des sources d’acides gras oméga-3 d’origine marine avec de l’EPA et du DHA. Elle a révélé que seule une supplémentation directe en DHA et en EPA augmentait les niveaux de ces acides gras dans le liquide synovial des articulations.

En fait, les chevaux qui ont reçu du lin n’avaient pas de niveaux détectables d’EPA ou de DHA dans leur sang ou leurs articulations. Les niveaux de prostaglandine E2 (PGE2) pro-inflammatoire avaient tendance à être plus bas avec la supplémentation en huile d’origine marine, ce qui étaie la possibilité d’un effet anti-inflammatoire. [13]

En poursuivant cette étude, les chercheurs ont injecté au 91e jour un composé IL-1B dans l’articulation des sujets pour déclencher une réaction inflammatoire. On a ensuite prélevé des échantillons de liquide articulaire pendant 48 heures.

Bien qu’on n’ait trouvé aucune différence de taux de PGE2, l’expression d’un gène clé impliqué dans la dégradation du cartilage était plus basse chez les chevaux qui ont reçu du DHA et de l’EPA. [14] Une période d’observation plus longue pourrait révéler une différence dans les indicateurs de dommages aux articulations.

Les études mentionnées précédemment portaient sur des chevaux en bonne santé qui ne présentaient aucun signe d’arthrite ou d’altération de la fonction articulaire.

Les études sur des chevaux atteints d’arthrite

Les études sur les avantages de la supplémentation pour la santé articulaire sont plus pertinentes lorsqu’elles portent sur des chevaux qui souffrent de troubles aux articulations.

Chez les chevaux souffrant d’arthrite, la supplémentation en DHA a entraîné une diminution des composés inflammatoires dans les articulations arthritiques. Les chevaux qui ont reçu du DHA ont enregistré une baisse du niveau de cellules immunitaires dans le liquide synovial des articulations, un indicateur d’inflammation, et une diminution de la PGE2 dans le sang (plasma).

Le rapport global des oméga-3 aux oméga-6 chez les chevaux qui ont reçu du DHA était de 1:5 contre 1:11 dans le groupe témoin. Ces données montrent que les chevaux atteints d’arthrite pourraient bénéficier d’un supplément de DHA pour réduire l’inflammation dans les articulations.

Après 90 jours de supplémentation, les chevaux qui ont reçu du DHA avaient tendance à mieux prendre appui sur les membres arthritiques, un indicateur d’amélioration du niveau de confort de l’articulation. [15]

Dans une étude distincte, les chevaux ayant reçu une supplémentation en huile de poisson ont montré une amélioration de la longueur de la foulée au trot contrairement à ceux à qui on a donné de l’huile de maïs. Ce résultat suggère une amélioration du niveau de confort chez les chevaux arthritiques qui reçoivent un supplément d’huile de poisson. [16]

La santé respiratoire

L’obstruction récurrente des voies respiratoires (la pousse ou l’emphysème équin) et la maladie inflammatoire des voies respiratoires sont des troubles inflammatoires chroniques qui ressemblent à l’asthme chez l’humain.

Les chevaux atteints de ces affections peuvent présenter une toux chronique, une sécrétion excessive de mucus et de mauvaises performances. Un régime alimentaire et un environnement peu poussiéreux sont primordiaux pour soutenir le bien-être de ces chevaux.

La supplémentation en DHA peut également procurer des bienfaits anti-inflammatoires pour favoriser la santé respiratoire.

Chez les chevaux atteints d’obstruction récurrente des voies respiratoires, l’ajout de 1,5 à 3 grammes de DHA a diminué le nombre de neutrophiles, ou cellules immunitaires, présents dans le liquide pulmonaire. Le DHA a aussi amélioré les scores de toux et les mesures de l’effort respiratoire. On a constaté ces bienfaits après deux mois de supplémentation. [17]

Dans une autre étude, les scientifiques ont modifié le rapport des oméga-3 aux oméga-6 avec soit de l’huile de tournesol, une source d’acides gras oméga-6, soit de l’huile de graisse de phoque riche en acide docosapentaénoïque (DPA), un acide gras oméga-3. Même avec une diète modifiée, les symptômes de ces chevaux n’ont démontré aucun changement.

Néanmoins, la supplémentation en huile de graisse de phoque riche en oméga-3 a diminué le nombre de leucocytes, ou globules blancs, présents dans le fluide pulmonaire. [18] Ce résultat suggère que la supplémentation a maîtrisé la réaction immunitaire dans les poumons.

Une autre étude portant sur des chevaux sains nourris avec l’huile de poisson a révélé une diminution des taux de PGE2 pro-inflammatoires comparativement aux chevaux nourris avec de l’huile de maïs. [19]

Les études mentionnées dans cet article démontrent que la supplémentation directe en DHA et en EPA a un effet positif sur les marqueurs d’inflammation respiratoire chez les chevaux.

Selon nos recherches, aucune étude portant directement sur les effets de l’huile de caméline sur la santé respiratoire des chevaux n’est encore disponible.

Les performances sportives

Plusieurs facteurs influencent les performances sportives des chevaux, notamment l’alimentation, l’entraînement, la génétique, ainsi que l’état de santé des systèmes respiratoire, musculaire et cardiovasculaire.

L’inflammation fait partie des mécanismes naturels de récupération du corps après l’exercice et joue un rôle dans la réponse adaptative à l’entraînement. Alors que l’inflammation agit indirectement sur la réparation des tissus après l’exercice, le surplus d’inflammation peut nuire au rendement.

Trois études ont montré que la supplémentation en huile de poisson modifie la réaction métabolique durant l’exercice et peut favoriser la performance.

Dans deux de ces études, des chevaux de concours complet ont reçu de l’huile de poisson pendant 21 ou 28 jours et les rapports d’acides gras oméga-3 aux oméga-6 dans le sang ont marqué une amélioration.

Ces chevaux ont également amélioré leur équilibre oxydatif et enregistré une diminution de la réduction de fluidité des membranes des globules rouges induite par l’exercice. La fluidité des membranes des globules rouges est une donnée pertinente pour l’exercice parce qu’elle peut influencer la fréquence cardiaque.

Dans le groupe qui a reçu un supplément, la fluidité des membranes n’a pas diminué autant après l’exercice, possiblement en raison d’une baisse de la peroxydation des lipides membranaires[20][21]

Une autre étude menée sur des chevaux Pur-sang anglais et Standardbred à l’entraînement à qui on a donné une supplémentation en huile de poisson pendant 63 jours a révélé une diminution de la fréquence cardiaque durant l’exercice, contrairement aux chevaux qui recevaient de l’huile de maïs. Cet effet pourrait retarder l’apparition de la fatigue chez les chevaux à l’entraînement.  [22]

En résumé

Il n’y a aucune étude publiée qui évalue les avantages de donner de l’huile de caméline aux chevaux. Certaines études utilisent de l’huile de lin qui est un produit similaire, mais qui contient en fait des niveaux plus élevés d’acide gras oméga-3 ALA.

De plus, l’ALA présent dans l’huile de caméline est une forme inactive d’oméga-3 que l’organisme doit d’abord transformer en DHA et en EPA pour stimuler les effets anti-inflammatoires.

La capacité de conversion enzymatique de l’ALA en DHA et en EPA est très faible chez les chevaux. Pour cette raison, il est préférable de donner directement un supplément contenant ces acides gras pour favoriser la santé des articulations, la fonction respiratoire et la normalisation des réactions inflammatoires.

L’huile de poisson est une excellente source de DHA et d’EPA, mais son goût rebute beaucoup de chevaux. Le DHA provenant des microalgues est une solution de rechange appropriée qui n’a pas l’odeur de poisson et qui est plus appétente.

L’huile w-3 de Mad Barn contient 1 500 mg de DHA provenant de microalgues et 1 500 UI de vitamine E d’origine naturelle par portion de 100 ml.

De plus, à quantité égale, l’huile w-3 coûte de 20 à 50 % moins cher par jour que l’huile de caméline.

La quantité recommandée dépend des objectifs de votre régime alimentaire et des besoins caloriques de votre cheval. Vous pouvez demander conseil gratuitement à nos nutritionnistes équins qui vous aideront à concevoir un régime alimentaire optimal pour votre cheval.

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Références

  1. Willams, C.M. and Burdge, G. Long-chain n-3 PUFA: plant v. marine sources. Proc Nutr Soc. 2007.
  2. Barcelo-Coblijn, G. and Murphy, E.J. Alpha-linolenic acid and its conversion to longer chain n-3 fatty acids: Benefits for human health and a role in maintaining tissue n-3 fatty acid levels. Prog Lipid Res. 2009.
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