Que vous soyez propriétaire d’un cheval, manieur ou gestionnaire d’un établissement équin, la biosécurité joue un rôle important pour garder les chevaux dont vous avez la charge en sécurité et en bonne santé.

Les chevaux peuvent être affectés par diverses maladies transmissibles, notamment l’anémie infectieuse équine, la gourme et la grippe équine.

Chaque fois qu’un cheval entre en contact avec de nouveaux animaux, personnes ou environnements, il peut être exposé à de nouveaux agents pathogènes. Les mesures de biosécurité incluent des actions et des protocoles visant à protéger la santé du bétail en réduisant la transmission des maladies.

Des exemples de lignes directrices de biosécurité incluent le contrôle de l’accès aux établissements équins, la désignation de zones de quarantaine pour les chevaux nouvellement arrivés ou malades, la pratique d’une bonne hygiène et la lutte antiparasitaire.

Consultez votre vétérinaire afin de déterminer le risque d’exposition de votre cheval à différents agents infectieux et pour élaborer des stratégies de biosécurité afin de réduire les facteurs de risque.

Biosécurité pour les chevaux

L’instauration et le respect de pratiques de biosécurité efficaces sont importants pour tout établissement équin afin de protéger la santé des chevaux qui y résident et qui visitent.

La biosécurité englobe toute action visant à protéger une population contre les dommages dus à des agents biologiques ou biochimiques.

Dans l’industrie équine, la biosécurité fait référence aux précautions prises pour réduire le risque et la transmission de maladies entre les chevaux au sein d’un troupeau, d’un établissement ou d’une communauté.

Les établissements équins qui sont les hôtes d’événements, qui ont un roulement régulier au niveau des chevaux en résidence, ou au sein desquels des chevaux de différentes régions se côtoient, devraient être particulièrement vigilants. [4]

La biosécurité nécessite la gestion des composantes structurelles d’un établissement ainsi que la mise en place de procédures opérationnelles pour minimiser ou prévenir la propagation de maladies au sein de l’établissement.

À titre d’exemple, les gestionnaires d’établissements peuvent concevoir des box et des zones de sorties pour les chevaux, y compris des enclos et des pâturages, pour réduire le risque de transmission de maladies entre des chevaux individuels et des groupes de chevaux.

Des exemples de protocoles opérationnels de biosécurité incluent le contrôle de l’accès à l’établissement, la désinfection des box, la vaccination des chevaux ainsi que l’utilisation de vêtements et de chaussures à usage unique.

Réduire la transmission des maladies équines

Les maladies infectieuses peuvent se propager rapidement entre des groupes de chevaux. Cependant, des pratiques de biosécurité efficaces peuvent contenir la maladie au sein d’un groupe et contribuer à prévenir des épidémies à grande échelle.

Cela est essentiel pour prévenir les pertes financières dues aux maladies équines et peut contribuer à réduire ou éliminer les maladies équines à déclaration obligatoire telles que : [3]

  • L’anémie infectieuse des équidés (AIE)
  • La peste équine africaine
  • La fièvre charbonneuse
  • La métrite contagieuse équine
  • L’artérite virale équine
  • L’encéphalite équine de l’Est
  • Le virus du Nil occidental
  • L’herpèsvirus équin de type 1
  • La piroplasmose
  • La rage
  • La gourme

La maladie peut être transmise entre chevaux via des vecteurs (entités vivantes porteuses d’agents pathogènes, incluant des bactéries, des virus ou d’autres micro-organismes pouvant provoquer des maladies). Des exemples de vecteurs sont les personnes, les chiens, les chats, les autres chevaux ainsi que la faune.

Les micro-organismes se propagent également par contact avec des vecteurs passifs (objets inanimés qui transportent des organismes sur leur surface). Des exemples de vecteurs passifs sont les brosses, les licous, les seaux, les remorques, les tapis de selle et les portes de box.

Menaces potentielles pour la biosécurité

Chaque fois que votre cheval est exposé à de nouveaux chevaux, il est à risque de rencontrer de nouveaux agents infectieux. Voici quelques exemples de risques potentiels en matière de biosécurité au sein des établissement équins :

  • Les visites de vétérinaires, de maréchaux-ferrants et de visiteurs qui, sans le savoir, transportent des agents pathogènes sur leurs vêtements ou leurs bottes
  • Les nouveaux chevaux ayant un statut de santé inconnu et venant habiter ou visiter la propriété
  • Les chevaux qui vont et viennent à l’établissement pour participer à des évènements ou pour de l’entraînement
  • Si les chevaux présents sur les lieux peuvent toucher physiquement les chevaux des cours voisines
  • La faune sauvage, les parasites ou les animaux domestiques entrant sur la propriété

Comment établir un programme de biosécurité équine

La première étape pour élaborer un programme de biosécurité consiste à déterminer dans quelle mesure vos chevaux sont à risque de contracter et de transmettre des maladies.

Le fait de consulter votre vétérinaire peut vous aider à identifier les secteurs ou les aspects de votre établissement équin ayant des mesures de biosécurité suffisantes en place et où se situent les risques potentiels.

Une fois que vous avez identifié ces risques, vous pouvez apporter des modifications à vos opérations quotidiennes afin d’améliorer la prévention et le contrôle des maladies.

Il est crucial d’établir un programme de biosécurité rigoureux avant qu’une épidémie ne survienne. Si vous travaillez avec d’autres propriétaires ou gestionnaires de chevaux pour établir un protocole de biosécurité, certains facteurs peuvent contribuer à leur volonté d’instaurer des mesures. Un sondage réalisé en Australie a révélé que les jeunes propriétaires de chevaux sans revenu lié aux chevaux sont moins susceptibles de se conformer aux mesures de biosécurité. [5][6]

Contrôler l’accès et les déplacements au sein de votre établissement équin

Restreindre l’accès à certaines zones d’un établissement équin peut prévenir la transmission de maladies. Envisagez les stratégies suivantes afin de contrôler l’accès et les déplacements au sein de votre établissement :

  1. Désignez une zone d’accès contrôlée autour des bâtiments, des enclos et des aires où les chevaux sont manipulés et réservez-y l’accès aux propriétaires de chevaux, aux manieurs/palefreniers, aux employés et aux utilisateurs des installations sensibilisés à la biosécurité.
  2. Réduisez ou éliminez les contacts entre les chevaux résidents et les chevaux en visite. Idéalement, une seule entrée devrait être utilisée dans un établissement équin afin de contrôler l’accès.
  3. Désignez une zone clairement identifiée pour que les remorques transportant les chevaux qui visitent puissent se stationner loin de l’entrée principale de l’établissement, de l’écurie et des secteurs utilisés pour les sorties des chevaux.
  4. Ne laissez pas les animaux domestiques avoir accès aux chevaux gardés dans votre établissement. Les animaux de compagnie peuvent transmettre des maladies entre différents groupes de chevaux et propriétés/fermes.

Mettre les chevaux entrants en quarantaine

Une zone de quarantaine devrait être établie comme espace de vie temporaire pour les nouveaux chevaux qui arrivent sur la propriété ou qui reviennent d’un autre site tel qu’un concours ou une formation.

La mise en quarantaine pendant deux semaines ou plus permet aux gestionnaires d’écurie d’évaluer l’état de santé des chevaux entrants avant qu’ils ne soient introduits au sein d’un troupeau qui réside sur la propriété.

Les zones de quarantaine devraient être clairement identifiées avec de la signalisation. Le personnel et les propriétaires visitant une zone de quarantaine devraient se laver les mains ainsi que nettoyer et désinfecter leurs bottes à l’entrée et à la sortie.

Évitez le contact nez à nez entre les chevaux. Limitez l’utilisation des installations (douches, manège, allées) par les chevaux en quarantaine jusqu’à la fin de cette période.

Les abreuvoirs, mangeoires, seaux, harnachements et équipements utilisés pour les chevaux en quarantaine devraient être clairement étiquetés pour identifier le cheval pour lequel ils sont utilisés. Cet équipement ne doit pas être utilisé pour d’autres chevaux, notamment ceux gardés en dehors de la zone de quarantaine.

Les personnes qui manipulent des chevaux en quarantaine devraient changer et laver leurs vêtements avant d’être en contact avec d’autres chevaux.

L’équipement de nettoyage tel que les pelles et les fourches à fumier devrait être étiqueté, son usage devrait être limité aux zones de quarantaine et il ne devrait pas être utilisé pour nettoyer d’autres zones de l’établissement.

Isoler les chevaux malades

Les animaux malades devraient être isolés des animaux en santé. Les zones d’isolement devraient bénéficier du plus haut niveau de protocoles de biosécurité.

Les chevaux ne devraient pas être sortis des zones d’isolement ou de quarantaine tant que leur rétablissement de la maladie qu’ils portent n’a pas été confirmé par un vétérinaire. Certains chevaux peuvent encore être contagieux même s’ils ne présentent aucun symptôme apparent.

Gérer les risques posés par les visiteurs

Tout visiteur de votre établissement peut constituer une menace de biosécurité en introduisant des maladies chez les chevaux présents sur la propriété. Restreindre l’accès des visiteurs aux chevaux lorsque cela est possible contribue à réduire le risque de transmission de maladies.

Les visiteurs qui fournissent des services de santé (par exemple les vétérinaires et les maréchaux-ferrants) peuvent présenter un risque accru en matière de biosécurité puisqu’ils sont en contact avec de nombreux animaux sur une base régulière.

Envisagez de fournir un bain de pieds désinfectant ou des couvre-bottes et combinaisons jetables que les visiteurs pourront porter lorsqu’ils se trouvent dans votre établissement équin. Cela limitera le risque de transmission d’organismes pathogènes à vos chevaux.

Tenez un journal de bord pour que les visiteurs y enregistrent leur nom, répertorient leur historique de contact avec des animaux au cours des deux dernières semaines et vous informe de tout voyage à l’étranger afin de pouvoir identifier tout risque potentiel de biosécurité.

Précautions de biosécurité lors des déplacements

Idéalement, les chevaux qui se déplacent hors de leur établissement d’origine devraient être mis en quarantaine à leur arrivée. Cependant, il se peut que cela ne soit pas toujours possible s’ils voyagent fréquemment.

Envisagez de prendre les précautions suivantes pour réduire le risque que vos chevaux contractent et ramènent une maladie à la maison lors d’un voyage.

  • Assurez-vous que votre cheval est à jour dans ses vaccinations.
  • Les chevaux qui ne quittent pas votre établissement mais qui sont en contact avec des chevaux qui voyagent devraient être vaccinés.
  • Apportez les seaux d’eau de votre cheval quand vous voyagez pour éviter d’utiliser les sources d’eau communes lorsque vous n’êtes pas chez vous.
  • Attachez votre cheval à votre propre remorque, si possible, lorsque vous n’êtes pas à la maison.
  • Avant qu’il y entre, désinfectez tout box que votre cheval utilisera lorsqu’il n’est pas à la maison.
  • Retirez toute litière usagée des box lorsque vous n’êtes pas à la maison et remplacez-la par de la litière propre.

Aires d’hébergement et de sortie

Les chevaux qui ne quittent pas votre propriété devraient être hébergés et sortis séparément de ceux qui voyagent.

Évitez tout contact nez à nez et ne partagez pas de sources d’eau ou de mangeoires communes entre ces groupes.

Conseils de gestion pour la biosécurité

Envisagez les mesures de biosécurité suivantes pour réduire la contamination croisée et la transmission de maladies dans votre établissement. [2]

  • Un examen vétérinaire est recommandé avant d’acheter tout cheval qui sera amené à votre établissement.
  • Limitez le déplacement d’équipement entre les diverses aires de l’établissement. Si cela est inévitable, nettoyez et désinfectez soigneusement cet équipement.
  • Planifiez des trajectoires spécifiques pour déplacer les animaux malades. Ces trajectoires ne devraient pas traverser des zones couramment utilisées telles que les allées, les espaces où les chevaux sont attachés ou le manège.
  • Nettoyez et désinfectez les remorques avant de transporter les chevaux.
  • Lavez-vous les mains après avoir manipulé des chevaux malades et avant de manipuler des chevaux de différents groupes sur la propriété.
  • Manipulez les chevaux en bonne santé avant les chevaux malades. Par ailleurs, vous pouvez également envisager de désigner une personne spécifique pour prendre soin des chevaux malades.
  • Surveillez tous les animaux quotidiennement pour vérifier les changements de comportement et de santé afin de détecter les maladies le plus rapidement possible.
  • Ne mettez pas le crottin ou la litière provenant des box des chevaux malades dans des tas/fosses à fumier à ciel ouvert. Jetez les crottins et la litière contaminés dans un conteneur muni d’un couvercle.
  • Ne répandez pas la litière souillée et les crottins de chevaux malades sur les pâturages.
  • Utilisez un produit désinfectant/détergent pour nettoyer les surfaces non poreuses (bois vernis, métal, béton peint, asphalte, planchers texturés coulés, tapis de box, etc.) avec lesquelles les chevaux malades ont été en contact.
  • Lors de la sélection d’un désinfectant, tenez compte des allégations du produit en ce qui a trait à la portée de son efficacité.
  • Encadrez les déplacements des piétons, des véhicules et la manipulation du crottin pour réduire la contamination croisée entre les différentes zones de votre établissement.

Contrôler la vermine, les insectes et les parasites

La vermine, les insectes et les parasites peuvent propager des maladies dans les établissements équins. Un programme de lutte anti-vermine incluant des pièges, des répulsifs et/ou des insecticides/rodenticides contribuera à atténuer les risques.

Suivez les instructions du fabricant pour tous les produits anti-vermine que vous utilisez. Éloignez les chevaux des zones traitées avec des produits chimiques destinés à éliminer la vermine.

Assurez-vous que la moulée est entreposée dans des contenants à l’épreuve des rongeurs et nettoyez toute nourriture renversée afin d’éviter d’attirer la vermine.

Mettez en place un programme de vermifuges pour tous les chevaux sur les lieux.

Éduquer le personnel et les utilisateurs des installations

Utilisez des enseignes bien visibles dans votre écurie pour indiquer vos protocoles de biosécurité. Informez les visiteurs des protocoles de biosécurité avant leur arrivée dans votre établissement.

Formez le personnel sur les protocoles de biosécurité et documentez la réussite de cette formation.

Participer aux programmes de traçabilité

Vérifiez si la région dans laquelle se trouve votre établissement équin dispose d’un programme de traçabilité pour fournir des informations sur les épidémies et les efforts d’intervention.

Ces programmes suivent les déplacements du bétail afin de répondre rapidement aux menaces à la santé animale dues aux épidémies.

Réduire les risques pendant les épidémies

En cas d’épidémie, conseillez aux gens ayant récemment visité votre propriété de surveiller leurs propres animaux pour détecter tout signe de maladie.

Évitez de voyager avec des chevaux qui pourraient avoir été exposés à une maladie infectieuse jusqu’à ce que leur état de santé ait été évalué par un vétérinaire et qu’on confirme qu’ils ne sont pas infectés.

S’il y a une épidémie sur un site où se côtoient des chevaux de différentes régions, ne permettez pas aux chevaux de partir ou d’arriver jusqu’à ce que la maladie ait été éliminée ou contrôlée grâce à un programme de quarantaine ou d’isolement.

Un vétérinaire devrait être consulté afin de s’assurer qu’il n’y a aucun risque de biosécurité avant d’autoriser le déplacement des chevaux vers et depuis l’établissement.

Soutenez la santé immunitaire de votre cheval

De bonnes pratiques de biosécurité peuvent réduire considérablement le risque que votre cheval tombe malade, mais on ne peut pas prévenir tous les agents infectieux.

Vous pouvez également renforcer la résistance de votre cheval aux maladies en vous assurant qu’il est en bonne santé générale et qu’il bénéficie de soins vétérinaires réguliers.

Vaccination: consultez votre vétérinaire pour convenir d’un programme de vaccination approprié pour votre cheval. La vaccination devrait être basée sur l’état de santé actuel et passé de votre cheval, le nombre de déplacements, la discipline qu’il pratique et l’endroit où il vit.

Si votre cheval a des antécédents d’évènements indésirables systémiques associés à la vaccination, votre vétérinaire pourrait recommander des tests de laboratoire afin de mesurer le niveau d’anticorps contre la maladie dans son sang. [1]

Soins vétérinaires : réglez rapidement les problèmes de santé pour garantir que le système immunitaire de votre cheval est prêt à combattre tout agent pathogène.

Optimisez la nutrition : les carences nutritionnelles peuvent altérer la fonction immunitaire de votre cheval. Assurez-vous que votre cheval reçoive une alimentation équilibrée avec des niveaux adéquats de zinc et de l’acide aminé lysine.

Minimisez le stress : adaptez le programme de soins et d’activités de votre cheval de manière à réduire le stress. Le stress dû au transport, aux déplacements et aux exercices de haute intensité peut avoir un impact négatif sur la fonction immunitaire de votre cheval.

Résumé des principales mesures de biosécurité

  • Contrôlez l’accès à votre établissement équin
  • Mettez les chevaux en quarantaine dès leur arrivée
  • Gérez les risques posés par les visiteurs
  • Participez aux programmes de traçabilité
  • Manipulez les chevaux en bonne santé avant ceux qui sont malades
  • Nettoyez et désinfectez l’équipement avant et après utilisation
  • Gardez un carnet de santé à jour pour votre/vos cheval/chevaux
  • Demandez conseil à un vétérinaire concernant les protocoles de vaccination de votre/vos cheval/chevaux
  • Isolez les chevaux malades aussitôt que possible et consultez votre vétérinaire
  • Communiquez clairement les protocoles de biosécurité à l’aide d’enseignes
  • Contrôlez la vermine et les animaux domestiques
  • Encouragez l’utilisation d’équipement de protection individuelle (ÉPI)

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